Marois veut ouvrir le dialogue avec les autres partis souverainistes

La chef du Parti québécois fait rédiger son «Manifeste de la souveraineté»

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Alliance souverainiste

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, tend la main aux tiers partis souverainistes pour faire front commun sur la promotion de la souveraineté. Elle envisage même une plateforme commune avec Québec solidaire et le tout nouveau Parti indépendantiste.

C'est ce qu'a indiqué Mme Marois en dévoilant un plan d'action sur la souveraineté. «Il faut être capable d'établir un dialogue avec les autres partis et mettre des intérêts partisans et immédiats de côté pour se mobiliser derrière l'objectif [...] Nous discuterons avec nos partenaires de ce que nous serons prêts à faire», a déclaré hier matin la chef péquiste, évitant de se prononcer sur la perspective d'une alliance électorale, où le PQ s'abstiendrait de présenter des candidats dans des comtés prenables.
Mme Marois a cependant dû se montrer plus précise en après-midi, en marge de la Rencontre internationale de la francophonie économique. «Une plateforme commune ne veut pas dire renoncer à des sièges; nous sommes un grand parti politique, nous allons assumer nos responsabilités à cet égard-là. Il va y avoir 125 candidats du Parti québécois aux prochaines élections», a assuré Mme Marois.
Si elle a coupé court aux possibilités d'alliance, la chef péquiste a néanmoins avoué avoir déjà envisagé un tel scénario en 2005, lorsqu'elle était candidate à la chefferie contre André Boisclair. Elle était cependant arrivée à la conclusion à l'époque que «chacun des partis porte un projet qui lui est propre. Nous avons des divergences quant au fond des choses. Avec Québec solidaire, par exemple, on peut avoir aussi des sujets sur lesquels on est d'accord. Mais nous avons des divergences.»
Réactions
L'appel du pied de Mme Marois a trouvé peu d'écho chez les deux tiers partis souverainistes. Le Parti indépendantiste, qui reproche précisément au Parti québécois d'avoir abdiqué sur l'enjeu de la souveraineté, n'y voit que de «belles paroles». «Discuter pour discuter, ce n'est pas très intéressant. Discuter pour reprendre le combat, pour faire du Québec un État libre et indépendant de langue française... On peut bien discuter, mais encore faut-il être d'accord sur le moyen pour y arriver», a lancé le chef du Parti indépendantiste, Éric Tremblay.
C'est d'ailleurs là où le bât blesse. Le PI propose la tenue d'une élection référendaire, une option rejetée d'emblée par la leader péquiste.
Québec solidaire prône de son côté la convocation d'une assemblée constituante qui élaborerait la constitution du Québec avant de soumettre à la fois l'idée de la souveraineté et le texte issu de ces cogitations à un référendum. La formation de gauche se montre plus ouverte à échanger avec le Parti québécois. «On ne ferme aucune porte. Nous sommes tout ouïe et n'excluons aucune possibilité», a indiqué le responsable des communications de QS, Francis Boucher.
Un manifeste souverainiste
Moins de deux mois après s'être extirpée du «piège référendaire» en se débarrassant de l'engagement de son parti de tenir un référendum s'il est porté au pouvoir, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, tentait hier de raviver la flamme souverainiste.
Elle a annoncé la création d'un groupe de travail qui rédigera un «Manifeste pour la souveraineté». L'argumentaire souverainiste, qui sera élaboré d'ici l'automne, actualisera le projet de souveraineté, l'inscrivant dans «la modernité et la mondialisation». Cette démarche sera suivie d'une tournée des collèges et des universités. Cette nouvelle tentative de mobiliser les troupes vise à contrer l'apathie dans les rangs souverainistes. Il y a quelques semaines, un sondage Léger Marketing révélait que près de la moitié des électeurs péquistes (45 %) estimaient que leur parti devait chercher à améliorer la position du Québec au sein du Canada, tandis qu'une autre moitié souhaitait garder le cap sur l'indépendance.
«Je conviens qu'on ne sent pas nécessairement d'effervescence sur ce sujet actuellement. Cependant, je vous indique que nous ne déposerons pas les armes quant à la promotion de notre projet de pays.[...] Le projet d'un peuple, ça ne meurt pas», a affirmé Mme Marois hier.
Gouvernance nationale
Parallèlement à son plan d'action sur la souveraineté, Mme Marois a par ailleurs l'intention d'étoffer l'idée de ce à quoi pourrait ressembler une gouvernance nationale qui «protégerait l'identité québécoise et ferait respecter les champs de responsabilité» du Québec.
Ainsi, des équipes de travail se mettront à pied d'oeuvre pour définir les actions d'un gouvernement péquiste au sujet de l'intégration des immigrants, de la lutte contre le racisme et la discrimination, du dialogue avec les Premières Nations et les Inuits, des relations internationales, du développement culturel, de la décentralisation politique au profit des régions. On planchera également sur le rapatriement de pouvoirs et de crédits du fédéral dans des domaines tels la culture, les communications ou la langue.
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Avec la collaboration d'Antoine Robitaille


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