Monsieur le Premier Ministre Jean Charest
Cher Monsieur,
Pourriez-vous nous dire qui doit mourir aujourd’hui? Si vous voulez bien regarder la courte liste ci-jointe et choisir pour nous. Si vous avez besoin de plus de détails, nous pouvons vous fournir les dossiers complets. En passant, si vous pouviez avertir les familles, cela nous donnerait un peu de temps pour soigner les autres dont c’est le tour aujourd’hui.
Si vous-même avez besoin d’aller à l’urgence, n’oubliez pas de nous avertir. On ne peut quand même pas laisser un premier ministre mourir par terre, dans un corridor, comme un simple citoyen.
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Comme vous savez peut-être, 65 à 70 % de la guérison dépend de la relation humaine entre le patient et la personne soignante. Si le malade est en confiance, son système immunitaire devient plus efficace et il a beaucoup plus de chances de guérir. Quand on a mal, quand on se sent faible et vulnérable, il suffit parfois d’un sourire qui veille sur nous, d’une main qui nous replace les cheveux pour nous convaincre que cela vaut la peine de lutter pour vivre. Mais, pour offrir cette médication, il faut avoir le temps d’être présent. Malheureusement, même avec des patrons de plus pour lui pousser dans le dos, une professionnelle en soins ne peut être qu’ à quatre endroits en même temps. Il vous faut donc choisir qui devra mourir aujourd’hui.
Madame P?? Madame D?? Monsieur O?? Monsieur B?? Bébé X??
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Viviane Salette
Présidente
SIAM-FIQ
Syndicat interprofessionnel d'Ahuntsic Montréal-Nord
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