Notre puissance: une illustration

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L'indestructible puissance sans pouvoir qu’est notre nation

Je viens d’écouter Michel Desautels le dimanche. Une émission radiophonique d’une rare qualité, d’une qualité unique, comme l’étaient celles qu’il animait tous les après-midis jusqu’à récemment, si j’en juge par ce que je connais de celles diffusées ailleurs dans le monde francophone, écoutées lors de mes nombreux et brefs séjours en France et en Belgique jusqu’en 2009 et, depuis, sur internet.
Ce qui m’a donné à repenser ce que je pense depuis au moins une cinquantaine d’années, depuis que je m’interroge sur le mystère de la survie de notre peuple, sur cette indestructible puissance sans pouvoir qu’est notre nation. À savoir la force tranquille et pourtant révolutionnaire de sa culture, dont la dernière manifestation réside dans le projet de Charte des valeurs québécoises.
Car, contrairement à la vision négative que les PET et émules ont tenté d’imposer, d’une culture renfermée sur elle-même et par essence désuète, la culture québécoise a créé dans tous les domaines de l’activité humaine des œuvres qui ont été œuvres de transformation, car conçues comme tâches à remplir en vue de la libération des dominations qui pèsent sur elle.
Les découvertes de ses scientifiques, les théories de ses penseurs, les œuvres de ses artistes et de ses écrivains, l’inventivité et l’audace de ses industriels dans les productions manufacturières et culturelles, bref, les savoirs et les savoir-faire de ses spécialistes sont nombreux et reconnus ici et dans le monde autant pour leur caractère original que pour leur exacte insertion dans la contemporanéité.
Retournement constant de notre condition en sa quintessence de peuple sans pouvoir qui se maintient vivant grâce à sa puissance créatrice.
Et pourtant si fragile. Pour ne pas dire gravement menacée dans cette ère de la mondialisation où rien n’est reconnu à sa valeur intrinsèque, mais à la seule aune de la vigueur de sa présence sur la scène internationale.
Ainsi nos Gaston Miron, Hubert Aquin, Victor-Lévy Beaulieu ne sont pas prêts de remporter le prix Nobel de la littérature. Ainsi, Michel Desautels ne remportera pas le prix de la meilleure émission consacrée cette semaine au cinquantième anniversaire de l’assassinat de JFK, même s’il est probable qu’aucune autre n’atteindra sa qualité.
En 1995, j’intitulais le texte du Mémoire de l’UNEQ présenté à la Commission nationale sur l’avenir du Québec : Le Monde ou la province.
Il nous faut plus que jamais choisir le Monde, pour notre rayonnement bien sûr et aussi pour l’enrichir de notre richesse qui aujourd’hui s’est magnifiquement manifestée dans Desautels le dimanche.

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Andrée Ferretti124 articles

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"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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