Le gouvernement fédéral commet une erreur grave en invoquant la sécurité « des familles et des enfants » comme motif pour annuler la reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham. Ce prétexte encourage des franges extrémistes du débat politique en leur donnant raison d’avoir tenu des propos pouvant être interprétés comme des incitations à la violence. Les responsables de cette prise de position du gouvernement - André Juneau et la CCBN à l’avant-plan - devraient être questionnés, et le motif de l’annulation devrait être clarifié.
Les incitations à la violence sont inacceptables de part et d’autre dans le débat politique au Québec. Souverainistes et fédéralistes s’entendent sur une forme de débat qui doit demeurer libre et démocratique. De temps à autres quelques illuminés dépassent les bornes (les interventions parfois loufoques d’un Pierre Falardeau ou d’un William Johnson par exemple) mais jamais nos institutions publiques ne doivent tomber dans le panneau d’accorder de la légitimité aux extrémistes. Par son geste de mardi, le fédéral est tombé dans le panneau.
Plusieurs motifs auraient pu être invoqués pour l’annulation de la fête. L’opposition officielle à Québec a fourni d’excellentes raisons, et même le premier ministre avait tenu à se dissocier de l’événement. De tous les prétextes, pourquoi avoir choisi celui qui attise le feu de la violence? Le rôle du gouvernement est de protéger la population, et non d’encourager les franges extrémistes de la société. Il s’agit là d’une erreur de jugement de la part d’un fonctionnaire fédéral. Ce dernier devrait être questionné, et à défaut de pouvoir réparer cette erreur, le gouvernement fédéral devrait s’assurer que ses fonctionnaires par leurs actions et leurs propos, n’encouragent pas la violence.
Matthieu Pinard, Montréal
19 février 2009
Reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham
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