MÉDIACRASSIE

Où est Charlie?

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À la défense d'Assange


La vie a le sens de l’humour. Alors que se déroule à Paris le procès des attentats contre Charlie Hebdo, s’ouvre à Londres celui pour l’extradition vers les États-Unis de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks.


On se souviendra que le droit à la liberté d’expression de Charlie Hebdo a été défendu sur toutes les tribunes et par des millions de manifestants à travers le monde. 


Inviolable


Certes, la liberté d’expression devrait être inviolable. Mais, si tel est le cas, pourquoi tant d’indifférence face aux déboires d’Assange ?


S’il est essentiel de défendre la liberté d’un journal sarcastique, n’est-il pas tout aussi légitime de soutenir celui qui, pour notre bénéfice, a courageusement combattu la culture du secret et du mensonge ?


Et si un journal est en droit de publier des caricatures bêtes et méchantes sur les religions et les croyants, pourquoi Assange n’aurait-il pas le droit de révéler des vérités sur les crimes de guerre, la corruption et les malversations des gouvernements ?


Néanmoins, personne ne scande « Je suis Assange ». 


Le procès d’Assange, qui est australien, est pourtant fondamental pour la liberté de presse. Car permettre à Washington de juger sur son sol et en vertu des lois américaines qui bon lui semble signifie la fin du journalisme d’investigation. Rien de moins !


Prison


En 1972, les journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein, aidés par un mystérieux informateur, ont révélé les pratiques illégales de l’administration Nixon. Pour avoir déclenché le scandale du Watergate, ils ont obtenu le prix Pulitzer. 


En 1971, Daniel Ellsberg a fourni au New York Times les Pentagon Papers. Il a obtenu le prix Nobel alternatif « pour avoir placé la paix et la vérité en premier, au mépris de risques personnels considérables ».


Ce qu’a fait Assange est similaire. Mais lui est en prison. Et s’il est extradé, il risque d’y passer sa vie. Où est donc Charlie ?




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