L’affaire met en cause une sélection de personnes publiques dont le rang social nous impose de nous pencher sur les causes de ces révélations.
L’affaire met en cause une sélection de personnes publiques dont le rang social nous impose de nous pencher sur les causes et la source de ces révélations, nonobstant l’éthique journalistique.
Les 11,5 millions de documents représentent, si l’on ramène un document à une page, une hauteur de 1.150 mètres. Il est donc impossible de traiter un tel volume avec de simples humains, fussent-ils des super journalistes. Le travail a dû donc être fait par d’autres personnes parfaitement équipées.
Devant une telle masse de données, des moyens informatiques très puissants sont nécessaires et l’on se demande en premier lieu qui a bien pu les fournir.
À partir de chaque nom de société offshore, il faut d’abord déterminer tous les acteurs physiques. Cela suppose déjà une base de données très bien renseignée et ce, avec des moyens qui dépassent la simple demande d’information auprès des autorités.
Une fois un nom de personne physique repéré, il faut trouver avec qui elle a eu des relations par le passé ou encore aujourd’hui. Cela nécessite une base de données gigantesque très bien gérée et alimentée.
Un des moyens d’alléger la charge de travail est d’inverser le sens de la recherche. Plutôt que de partir d’un individu inconnu impliqué dans la société offshore et d’aller voir toutes les relations qu’il a pu ou qu’il peut avoir avec des personnes connues, on peut partir d’une sélection de personnes connues et gênantes pour voir si elles n’auraient pas des liens mêmes infimes avec notre inconnu de Panama. Dans ce cas, il s’agit d’une instruction à charge.
Il est peu d’organismes qui peuvent disposer instantanément d’autant d’informations sur la vie privée allant jusqu’à une pratique sportive vieille de 50 ans ou sur les détails de la cellule familiale. Nous entrons de plain-pied dans le domaine de Big Brother et, en abordant le dossier Panama Papers sous cet angle, nous pouvons facilement deviner qui a pu fournir un tel travail.
L’organisme qui a produit ces révélations est en capacité d’alimenter une base de données de façon efficace, c’est-à-dire par espionnage et écoutes, de classer des milliards de données en temps réel et possède des outils puissants d’extraction. Les organismes prétendants sont peu nombreux à cet échelon de compétence, surtout si l’on prend en compte qu’aucun Américain – ou en tout cas aucun Américain connu – n’est cité dans le dossier.
La diffusion de ce travail colossal a été assurée par un collectif de journalistes. Il est quand même rare de retrouver de la philanthropie dans les organismes soutenus financièrement par des mécènes tels que USAID (United States Agency for International Development/Agence des États-Unis pour le développement international) ou Open Society. Nous connaissons tous le désintéressement des donateurs du collectif de journalistes.
Quitte à faire des investigations, ces journalistes pourraient-ils, par exemple, nous révéler le commanditaire de cette révélation, les vraies raisons pour lesquelles ces personnes sont citées, qui a effectué le travail de corrélation et qui détient les bases de données, comment celles-ci sont alimentées.
Bref, nous faire cesser de regarder le doigt pendant que la lune sourit de notre ingénuité.
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