Pas vraiment drôle : « Go fuck yourself »

Pauvre M. Amber. Il a l’air d’un gars qui fuit la controverse, ici. Comment on traduit chickenshit ?

« Go fuck yourself » - Eric Amber


Publié dans la catégorie Gens beaux zé célèbres

Un courriel commence à se propager dans les messageries, depuis hier. Il s’agit d’un échange entre un organisme qui s’appelle les Les Sages fous et un autre qui s’appelle Théâtre Sainte-Catherine.
Les faits : Théâtre Sainte-Catherine envoie, via sa liste de diffusion, les spectacles à venir sur sa petite scène de la rue Sainte-Catherine. Ces jours-ci, TSC fait la promo de spectacles du Zoofest, un nouvel organe de Juste pour rire/Just For Laughs. Sur 70 shows de Zoofest, le Théâtre Sainte-Catherine en présente sept.
Or, semble-t-il, TSC envoie ses listes en anglais seulement. Les spectacles sont en anglais, mais il n’y a pas d’intro en français dans les envois par courriel. On peut être d’accord ou pas, plaider que ça viole la loi ou l’esprit de la loi 101, permettez que je dise ceci : dans une ville qui s’appelle Montréal, c’est tata en maudit. On vit dans la métropole d’un Québec dont la langue commune est le français. Je ne parle pas de lois. Je parle de savoir-vivre.
L’organisme Sages fous envoie un courriel à TSC : « svp, envoyez-nous de la documentation en français ou retirez-nous de la liste d’envois. »
La réponse de TSC : The shows listed were in english and therefore so is the message. You obviously can’t read in english because you are an uneducated bigot. Est-ce que vous comprenez l’expression anglophone: Go Fuck Yourself?
Bref, on le voit : le savoir-vivre n’est pas le premier talent des gens de TSC. Je note aussi que s’il existe une version française du site web de TSC, elle est diablement bien cachée : tout y est en anglais.
J’ai écrit, hier après-midi, au théâtre, à l’adresse d’où est venu le « Go fuck yourself », pour avoir sa version de l’histoire. Réponse ce matin : Vous n’avez pas toute la correspondance.
On n’a pas, cependant, joint le morceau du puzzle qui démontrerait une escalade quelconque, qui expliquerait cette réponse d’imbécile. Ça aurait aidé à comprendre, disons. Je l’ai demandé, ce matin, ce morceau du puzzle. Je ne l’ai pas encore reçu. Pas de son, pas d’image, chez TSC.
(Dans la blogosphère, sauf erreur, Louis est le premier à avoir attaché le grelot à cette histoire.)
Et si je comprends bien Sylvie Savard, superviseure des relations de presse, il est aussi difficile pour elle que pour un vulgaire journaliste d’un quotidien français montréalais d’obtenir des informations des bonnes gens du Théâtre Saint-Denis Sainte-Catherine: « On essaie d’avoir des réponses, on essaie de savoir qui a envoyé ça. On essaie depuis hier et on n’a pas de réponse. »
Quand même pas mal, non ? Le Festival Juste pour rire est le client de TSC et n’est pas capable, depuis 24 heures, d’avoir des réponses… Your call is important to us !
Qui a envoyé le message ? Impossible de savoir. La personne qui m’a envoyé une réponse signe tout simplement « TSC ».
Mais bon, « for the record » : le Registraire des entreprises du Québec nous apprend que le président et actionnaire manoritaire du Théâtre est un certain Eric John Amber. Donc, quelqu’un qui qui travaille pour le théâtre de M. Eric Amber donne du Go fuck yourself aux Québécois qui veulent se faire donner de l’info du TSC en français. Albertain d’origine, Amber semble avoir adopté Montréal, si je me fie à ce papier du , publié en 2004.
Sur la page Facebook de M. Amber, on voit qu’il fait partie d’un groupe qui s’appelle… I say FUCK all the time and I’m still classy. How Ironique…
Mon ami Mathieu Turbide rapporte sur son blogue avoir parlé à M. Amber. Celui-ci dit avoir reçu des courriels qui l’insultaient. Mais il n’a pas voulu les montrer à l’as-reporter du JdeM. Bref, M. Amber a un élément crucial de l’histoire, une preuve documentaire qui pourrait expliquer en partie son ras-le-bol, mais il refuse de la dévoiler.
Motif : Pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. Heureusement qu’il est humoriste et pas avocat de la défense !
Pauvre M. Amber. Il a l’air d’un gars qui fuit la controverse, ici. Comment on traduit chickenshit ?
Juste pour rire rit… jaune : « On se dissocie de ça. C’est irrespectueux et inacceptable », dit Sylvie Savard en expliquant que depuis 25 ans, Just for Laughs interagit en français et en anglais dans la promotion de ses spectacles (anglais). Ici, le diffuseur, TSC, a choisi de le faire in English. Le Théâtre Sainte-Catherine n’est pas une entité de Juste pour Rire. Comme le Théâtre Saint-Denis n’est pas une entité de JPR, même si c’est un lieu central du festival.
Je peux me tromper, mais les gens de JPR are pretty pissed off (je l’écris dans la langue de TSC pour que le gars de TSC comprenne) and me think that next year, they’ll have to do without the shows from Zoofest. It’s an educated guess.
Pour le TSC, c’est un désastre de relations publiques, évidemment. La courriel se propage dans les Inbox de messageries, ça fait trois fois qu’on me l’envoie depuis hier. Leçon numéro un du 21e siècle numérique : Ne jamais envoyer par courriel des lignes qui nous feraient rougir si elles se retrouvaient sur la place publique.
Leçon numéro deux siècle numérique : Voir la leçon numéro un.


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