La méthode Charest

Pendant que tous les yeux sont braqués sur sa nouvelle « Commission », JJC nous en passe une p’tite vite

Il y a un an, la Commission Bastarache

Chronique de Richard Le Hir

Comme il fallait s’y attendre, la montagne a accouché d’une souris, mais d’une souris tellement petite qu’elle n’a pas la taille d’une crotte de mulot. Et si Jean Charest s’imagine que son ersatz de commission va suffire à cacher le tas de merde qu’il dissimule sous ses jupes, il se met le doigt dans l’oeil jusqu’à l’omoplate.
Sa manoeuvre est pathétique, et loin de rassurer, elle ne fait qu’aiguiser davantage les soupçons. Plus il s’obstine à ne pas faire ce que la très grande majorité des Québécois attendent de lui, plus il les confirme dans leur sentiment qu’il est malhonnête, que son gouvernement est malhonnête, et qu’il est entouré d’une bande de gens malhonnêtes.
Pour un homme qui se dit si soucieux de préserver la réputation des honnêtes gens et d’empêcher que des innocents soient livrés injustement à la vindicte publique, il ne voit pas, ou fait semblant de ne pas voir, que son obstination a justement l’effet contraire. Le tribunal de l’opinion est très prompt à condamner, et la première responsabilité de Jean Charest serait justement d’assurer et de maintenir la confiance dans nos institutions, à commencer par sa propre fonction et celles de ses collègues députés et ministres, ce qu’il se refuse obstinément à faire.
Sa manoeuvre est tellement grosse qu’elle en est injurieuse, et les Québécois ne seront pas dupes. Pire, plus il va tenter de les convaincre du bien-fondé de sa « solution », plus les Québécois vont voir en lui le fakir de cirque qui tente de les endormir avec des bobards. Au prochain sondage, il glisse d’un autre 10 %, c’est réglé comme du papier à musique !
Et quand les Québécois vont découvrir que leur « vlimeux » de premier ministre a profité du brouhaha de son annonce d’aujourd’hui pour leur en passer une « p’tite vite » avec la nomination ce soir de l’ancien ministre du Travail, Michel Després, à la présidence de la CSST, ils vont s’étouffer d’apoplexie.
Michel Després, c’est ce député Libéral de la région de Québec qui donnait de l’urticaire à Marc Bellemare lorsqu’il était ministre de la Justice. Aux audiences de la commission Bastarache, on avait appris que des pressions avaient été faites par Franco Fava et Charles « Charlie » Rondeau, deux « kingpins » Libéraux de l’organisation et de la levée de fonds dans la région de Québec, pour que la belle-soeur de Després, Line Gosselin-Després, soit nommée juge.
Les Québécois se souviendront également que Franco Fava est un très prospère entrepreneur en construction de la région de Québec, maintenant à la retraite, qui a bénéficié tant et plus des largesses du gouvernement ;
Il faut lire ce texte où lui sont attribués des propos qui ne nous laissent guère de doute sur la façon dont fonctionne le gouvernement Libéral actuel.
Pourtant, la dernière chose dont avait besoin Jean Charest en ce moment, c’est bien que les Québécois se souviennent des révélations de la Commission Bastarache. Ce n’est pourtant pas un imbécile. À se demander s’il ne le fait pas exprès, s’il n’est pas en train d’orchestrer sa propre destruction, tellement son comportement est étrange.


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2011

    Je vous demande bien naïvement M. Le Hir, en réponse de la vôtre à Madame Vallée, une initiative d'État a-t-elle été déjà vu dans le monde ou ici, comme une commission d'enquête publique, pour ratisser tellement large que - manoeuvré avec compétence - les nominations partisanes ont été rétroactivement annulées suite à l'enquête?
    Même qu'avec rigueur, pour assurer le bon déroulement d'une telle enquête et le faire avec intégrité, tous ces gens nominés furent relevés de leur fonction temporairement durant le travail?
    Je ne parle pas ici de chasse aux sorcières comme le temps du communisme-capitalisme, mais bien par soucis réel et démontré qu'une trahison des intérêts nationaux de cette hauteur pousse à la nécessité d'utiliser des moyens extraordinaires. Évidemment, il faut du courage, mais ce n'est pas question.
    Merci

  • @ Richard Le Hir Répondre

    20 octobre 2011

    Réponse @ Marie-Mance Vallée
    L'expérience que j'ai vécue au cours de mon mandat électoral de 1994 à 1998, me permet de confirmer entièrement ce que vous dites. Que de naïveté ! Les Libéraux, eux, jouent pour gagner, et ils savent "paqueter" le jeu en leur faveur.
    Ils le font tellement systématiquement et tellement bien qu'ils en deviennent pratiquement indélogeables tant ils s'incrustent partout, et ils se moquent totalement du "fair-play".
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2011

    Rien ne change. Les libéraux sont des gens de pouvoir, contrairement aux péquistes. Charest met la table pour le prochain gouvernement libéral dans X années. Ils ont de la vision à long terme. Les membres du PLQ s'en souviendront.
    Ils occupent déjà tous les postes importants au gouvernement, et, s'il le faut, ils se cooptent. Ils ont des gens dans les organismes et institutions québécoises, ainsi que dans les municipalités et les commissions scolaires.
    Ils veillent au grain en attendant des jours meilleurs et ne se gênent pas pour donner des jambettes aux membres du nouveau gouvernement, s'il le faut.
    Les péquistes sont trop purs pour faire la même chose. Non seulement, ils ne le font pas, mais quand ils sont au pouvoir, ils les protègent de peur de se faire accuser de partisanerie.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2011

    Monsieur Le Hir
    Il faut que, nous, les Québécois soyons rendus bas et que nous manquions beaucoup d'estime de nous-mêmes pour tolérer encore un gouvernement aussi corrompu de la sorte aux commandes du Québec. Depuis 2003, ce sont des milliards qui sont sortis du trésor public pour enrichir certains entrepreneurs en construction, certaines firmes de génie-conseil, certains oligarques et des fournisseurs à la caisse électorale du PLQ. Très important, il ne faudrait pas oublier de mentionner le scandale de 40 milliards $ à la Caisse de Dépôt avec l'argent des contribuables et j'en oublie d'autres tellement la liste est longue.
    Charest le vendu du West Island qui nous méprise à mort et sa gang de pillards nous provoquent en plein mois d'octobre (ce mois vous rappelle quelque chose?) avec sa commission bidon digne d'une république de bananes. Allons-nous laisser filer OCTOBRE sans signifier avec vigueur et véhémence à ce gouvernement corrompu qu'il doit démissionner tout de suite? LA SITUATION POLITIQUE AU QUÉBEC EST URGENTE ET EXIGE UN CHANGEMENT RADICAL DE GOUVERNANCE. Nous ne pouvons plus continuer à tolérer un pareil affront au peuple qui a élu ce gouvernement, en toute confiance, qui ne respecte plus le bien commun; il me semble que le message est assez clair à comprendre n-c-p?
    Si nous ne bougeons pas, nous Québécois, nous nous ferons complices de cette administration pourrie qui mérite rien de moins que la prison et urgemment.
    André Gignac 20/10/11

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2011

    Comment font les libéraux pour se fermer les yeux et se
    boucher les oreilles afin de passer pour des imbéciles?

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2011

    Le problème ce n'est pas tant que le PLQCharest dégringole, car on le sait tous.
    Le problème, le vrai problème c'est que le PQMarois ne lève pas, alors que cela devrait être le contraire.
    En plus, François Legault n'est pas encore officiellement en lice.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2011

    Després c'est le %?&%$/? qui travaillait au cabinet de Sheila Copps lors de la crosse des Olympiques!
    1998, le Comité olympique canadien tasse Québec et choisit Vancouver comme candidate canadienne aux JO de 2010.
    Comme le résultat doit être annoncé quelques jours avant l'élection québécoise, Sheila avait manoeuvré pour que le résultat soit divulgé APRÈS l'élection afin de ne pas nuire aux candidats libéraux dans la région de Québec.
    Deprés travaillait alors au cabinet de Sheila Copps.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2011

    Il est tout simplement « simple d'esprit »! Un Simplet...
    Synonymes de simplet : naïf, crédule, confiant, inexpérimenté, « jeune », niais, benêt, nigaud, candide, ingénu, innocent, simple, enfantin, sot, ballot...
    Quand le benêt du village devient maire...