PLQ: question d’hygiène

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Quand Philippe Couillard dit que son gouvernement n’est pas le prolongement du gouvernement Charest, il insulte notre intelligence






«Qu’est-ce que je fais avec cette gang de corrompus ?»




C’est le député libéral de Chomedey, Guy Ouellette, qui rapporte une question que lui posent, dit-il, ses électeurs. Ouch...




Après des années consacrées à combattre les motards criminels, il s’est joint au PLQ pour «faire partie de la solution».




Joindre le PLQ pour nettoyer les écuries, c’est comme vouloir aller en Flori­de et se rendre compte, à 30 000 pieds d’altitude, que vous êtes dans l’avion qui va à Cayo Coco.




Pareil




Tous les partis politiques qui ont gouverné le Québec ont connu des épisodes dont ils n’ont pas à être fiers. Mais il y a des degrés.




Le gouvernement libéral, au pouvoir depuis 2003, sauf pour un intermède de 18 mois, juste le temps de recharger ses batteries et de changer de sous-vêtements, nous force à confronter une lourde question.




Cette question est: dans l’histoire du Québec moderne, y a-t-il déjà eu un gouvernement davantage englué dans la boue sur le plan éthique?




La légendaire discipline du PLQ, maintenue en faisant payer le prix à ceux qui s’en écartent, suffit de moins en moins à faire taire ceux que leur conscience tiraille.




Quand Philippe Couillard dit que son gouvernement n’est pas le prolongement du gouvernement Charest, il insulte notre intelligence.




C’est comme dire que le Canadien de Claude Julien est très différent du Canadien de Michel Therrien.




C’est comme dire que le iPhone 7 est très différent du iPhone 6.




Philippe Couillard fut le ministre le plus important de Jean Charest jusqu’à sa démission en 2008.




Il n’est pas parti pour une question de principe, mais parce que la fenêtre pour devenir chef du PLQ était fermée pour l’avenir prévisible.




Ministres, députés, apparatchiks, collecteurs de fonds: la majorité des joueurs est restée la même.Pourtant, 33 % du vote suffirait au PLQ pour reformer un gouvernement majoritaire.




Le noyau dur du vote libéral, ce sont les Néo-Québécois pour qui chaque élection est un référendum sur la souveraineté.




Même si le PQ a écarté la tenue d’un référendum, leur haine à son endroit est telle qu’ils lui préfèrent des fédéralistes lourdement compromis.




Vote utile




L’an prochain, chaque électeur qui n’est pas acquis au PLQ aura le devoir moral de faire un examen de conscience.




Je respecte le fait qu’un électeur péquis­te trouve la CAQ trop fédéraliste ou trop à droite.




Je respecte qu’un électeur caquiste trouve le PQ trop nationaliste ou trop à gauche.




Je respecte qu’un électeur de QS trouve le PQ et la CAQ trop ceci ou trop cela.




Mais il faudra prendre une grande respiration, se pincer le nez et voter pour le mieux placé pour déloger le PLQ.




Et même cela reste très improbable, car l’évolution démographique du Québec donne un pouvoir toujours croissant à une minorité de blocage. C’est tragique.




Écarter le PLQ du pouvoir n’est plus une question de préférence idéologique.




C’est devenu une question d’hygiène de base.



 




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