Pour la Commission européenne, la Hongrie doit revenir dans le club des vraies démocraties

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Et pas de dénonciation de la répression brutale des gilets jaunes par la Macronie ?


Bruxelles veut voir la Hongrie revenir parmi les «démocraties incontestables», a annoncé la Commission européenne. Dans le même temps, la Cour de justice de l'UE a de nouveau épinglé le pays pour son traitement des demandeurs d'asile.


Au cours d'un débat au Parlement européen sur la situation des droits et libertés fondamentales en Hongrie, la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova, a réaffirmé le 14 mai «la préoccupation» de l'exécutif européen quant aux pouvoirs élargis accordés au chef du gouvernement hongrois Viktor Orban dans le cadre de l'état d'urgence.


 

Vera Jourova a toutefois souligné que la Commission ne comptait pas «pour l'instant» entamer de procédure d'infraction à l'encontre de Budapest. «La communauté internationale devra elle aussi mettre la pression sur la Hongrie pour qu'elle revienne dans le club des pays incontestablement démocratiques», a déclaré la commissaire tchèque, s'exprimant dans sa langue natale.


«Je le souhaite parce qu'il ne s'agit pas uniquement de la situation en Hongrie, c'est aussi un gros défi pour l'Union européenne», a-t-elle ajouté.


Fin mars, le parlement hongrois a voté une loi permettant à Viktor Orban de gouverner jusqu'à nouvel ordre par décret dans le cadre d'un état d'urgence voté pour combattre la pandémie de Covid-19. La loi instaure par exemple jusqu'à cinq ans de prison pour la diffusion de «fausses nouvelles» concernant le virus ou les mesures du gouvernement


La Hongrie est depuis septembre 2018 visée par une procédure, l'article 7, déclenchée par le Parlement européen pour violations présumées des valeurs fondatrices de l'UE. Cela peut en théorie déboucher sur des sanctions, mais est en pratique très difficile à mener à son terme.



La justice européenne tire les oreilles de la Hongrie sur son traitement des demandeurs d'asile


Ce même 14 mai, la justice européenne a épinglé la Hongrie. Elle a en effet estimé que les demandeurs d'asile, contraints de séjourner dans le camp hongrois de Röszke, à la frontière avec la Serbie, sans motif et pour une durée excessive, sont de facto «privés de liberté» et doivent pouvoir quitter ce centre clos par des barbelés.


 

La décision rendue par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) est un revers pour le gouvernement hongrois, dont les «zones de transit» frontalières constituent un dispositif central et controversé de la politique d'asile du Premier ministre Viktor Orban. 


Dans ce dossier, la Cour, dont le siège est à Luxembourg, a été saisie en décembre 2019 par la justice administrative hongroise du cas de quatre migrants originaires d'Iran et d'Afghanistan ayant vu leur demande d'asile rejetée en avril 2019 par les autorités hongroises et sous le coup de décisions de renvoi vers la Serbie.


Toutefois, ce dernier pays ayant refusé de les reprendre, ils se sont retrouvés bloqués dans la «zone de transit» de Röszke. La CJUE a jugé que «le placement des intéressés dans cette zone de transit devait être considéré comme une mesure de rétention», leurs conditions de vie «s'apparentant à une privation de liberté», notamment parce qu'ils «ne peuvent pas, légalement, quitter cette zone volontairement en quelque direction que ce soit», est-il expliqué dans un communiqué.


Les deux «zones de transit» frontalières de Röszke et Tompa ont été mises en place après que la Hongrie a érigé des clôtures barbelées le long de sa frontière avec la Serbie et avec la Croatie, en 2015.


Depuis la crise migratoire de 2015, la Hongrie, dirigée par un gouvernement hostile à l'accueil de réfugiés, s'est régulièrement retrouvée dans le collimateur de l'UE, notamment pour le traitement des demandeurs d'asile sur son territoire.