Si on peut rouvrir les restaurants, pourquoi pas les lieux de culte?
C’est ce qu’on se demande du côté de l’Archevêché de Sherbrooke, alors que le gouvernement provincial autorise la relance de plusieurs pans de l’activité au Québec en cette période post-COVID-19.
« Nous attendons des nouvelles. Les fidèles sont de plus en plus impatients », convient Mgr Luc Cyr, l’archevêque de Sherbrooke.
« Nous voyons qu’on vient de donner le feu vert aux restaurants. Nous gardons espoir que ça sera notre tour. »
Lundi, le gouvernement de François Legault a permis qu’on ouvre les restaurants dès le 15 juin, permettant la reprise des activités pour un autre secteur d’activité.
Les églises sont fermées depuis le 15 mars. Des communications ont eu lieu avec les autorités, mais c’est silence radio depuis un long moment, ajoute Mgr Cyr, lors d’un entretien téléphonique accordé à La Tribune.
Une table regroupant des représentants de plusieurs religions a été mise sur pied. Un protocole pour les lieux de culte en a émergé et est déjà en application.
Par exemple, les fidèles devront se laver les mains en arrivant, on interdira le feuillet paroissial, le Prions en église et les bénitiers, chaque lecteur aura son microphone, etc.
On a même collé des ronds verts aux bancs pouvant recevoir des couples et des familles tout en respectant la distanciation physique.
Des paroisses sont prêtes à rouvrir leurs portes, assure M. Cyr. D’autant plus qu’elles affichent rarement complet. « Nous ne sommes pas obligés d’ouvrir toutes les églises. Il y a des coûts à cela. On doit le dire », mentionne l’archevêque.
« Dans la cathédrale, on peut assoir de 500 à 600 personnes, mais avec le protocole, on pourrait en accueillir que 180, calcule Mgr Luc Cyr. Nous avons de l’espace dans les églises. C’est souvent très grand. Les rassemblements nous manquent beaucoup. »
Aussi, des bénévoles ont été formés pour accueillir les fidèles, poursuit-il. Les gens qui donneront la communion porteront des masques et elle se déroulera dans le silence. Pas question de répondre « Amen » au traditionnel « Le corps du Christ ».
Pour certaines paroisses, cette mise au neutre aura un impact financier, surtout celles dont les revenus dépendent de la quête du dimanche, souligne le prélat, soulignant que son intervention n’est pas une « sortie » publique, mais bien « une entrée » dans les lieux de culte.
On doit aussi revoir d’autres cérémonies comme le baptême, la confirmation ou l’onction des malades, car le célébrant est appelé à toucher les personnes.