PQ: bilan d’une course

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Les choses ne se sont pas passées comme prévu





Depuis hier, les membres du PQ se choisissent un chef.


On annonçait initialement le triomphe d’Alexandre Cloutier. Il n’avait qu’une rivale: Véronique Hivon.


Quant à Jean-François Lisée et Martine Ouellet, on les présentait comme des candidatures de témoignage.


Le premier serait l’intello de service, la seconde la pure et dure.


Quand Paul Saint-Pierre Plamondon s’est ajouté, on s’est même dit que le PQ était capable d’attirer les jeunes ambitieux et talentueux. Ce n’est pas rien.


Identité


Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.


Cloutier a vu son avance fondre. Surprise, toutefois: son rival, ce n’était pas Hivon, dont la course n’a jamais décollé et que des ennuis de santé ont forcée à quitter la partie, mais Lisée.


Ce dernier a bien joué ses cartes en s’emparant d’un dossier décrété toxique par la propagande médiatique: l’identité.


À sa manière, Lisée a pris le relais de Bernard Drainville.


Mais s’il a pu s’emparer aussi du dossier, c’est qu’il était seul à en vouloir.


C’était payant. Les péquistes, manifestement, se fichent des commentaires débiles et mesquins de ceux qui les accusent de haïr les immigrants. Peu importe le résultat de la course, Lisée a rappelé la pertinence du thème identitaire.


Dans ce dossier, Alexandre Cloutier a fait une erreur. Il ne s’est pas contenté d’être opposé à la stratégie identitaire, ce qui était son droit. Il l’a diabolisée en laissant croire que la base péquiste était hantée par une tentation xénophobe qu’elle devait surmonter en votant pour lui.


Fallait-il vraiment présenter la chose ainsi? Le PQ doit-il vraiment se présenter comme le lieu d’une guerre idéologique entre Tolérants et Intolérants?


Fallait-il ainsi mépriser une aussi vaste proportion de l’électorat québécois?


On peut quelquefois s’opposer à sa propre base. Il n’est pas recommandé de la présenter comme une bête terrifiante dont il faudrait mater les pires instincts.


Indépendance


Martine Ouellet, dans cette course, était un peu décalée.


Elle semble vraiment croire que les Québécois attendent seulement qu’on leur parle d’indépendance comme elle en parle pour retrouver le goût du pays.


Bizarre.


Elle a mené une course très agressive en se présentant comme la seule vraie indépendantiste.


Cela a dynamisé certains militants s’imaginant qu’il suffirait de jouer plus fort de la trompette de l’indépendance pour enthousiasmer le peuple.


Mais à force d’avoir l’air déconnectés de la population, les souverainistes se tirent dans le pied.


St-Pierre Plamondon a quant à lui réussi son pari. C’était un militant orphelin. C’est devenu un homme politique.


Qui gagnera? Personne ne sait.


N’oublions pas l’essentiel, toutefois.


Les temps sont durs pour les souverainistes.


L’indépendance ennuie.


La population bâille devant la question nationale.


L’identité québécoise est fragilisée. Les Québécois boudent le français et rêvent, sous couvert de bilinguisme, de passer à l’anglais.


Le prochain chef du PQ devra unifier son parti.


Il devra aussi rappeler sa pertinence à un peuple se fichant de plus en plus d’en être un.




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