La faiblesse de Couillard: son indifférence envers l’histoire du Québec.

Qu’est-ce que le Québec peut gagner à fraterniser avec Terre-Neuve, un voisin de mauvaise foi ?

La mauvaise foi de Terre-Neuve envers le Québec est historique et sert les intérêts du Canada en discréditant le Québec nationaliste moderne.

Tribune libre

Dédicace à tous les pédagogues du Québec facilitateurs de notre histoire: « Afin de rester vigilant, l’histoire devrait tout naturellement y occuper une place de choix.» Caroline Sarah St-Laurent, vigile.quebec, 14 août 2017

Ajout: Qui dit histoire, dit mémoire, dit nos prédécesseurs, dit courage, dit constructeurs, dit souffrances et vaillance.

1. Lors de la rencontre des premiers ministres des provinces au dernier Conseil de la fédération tenue à Edmonton en juillet 2017, Philippe Couillard a dit, je cite: « le rapprochement avec Terre-Neuve, une province « voisine et amie », s’inscrit tout à fait dans la nouvelle politique d’affirmation du Québec. » ( Le Devoir, 20 juillet 2017, page B 1 )

2. Peut-on croire Philippe Couillard sur parole avec des propos aussi lourds de sens à la condition que le locuteur respecte en priorité les faits historiques du Québec face à Terre-Neuve ? Terre-Neuve est sûrement une province « voisine ». Le qualificatif de province « amie » est beaucoup moins sûr à l’exception de certaines civilités.

☆ Liste des Premiers ministres de Terre-Neuve qui ont cassé du sucre sur le dos des Québécois:
Joey SMALLWOOD 1949-1972
Frank MOORES 1972-1979
Brian PECKFORD 1979-1989
Clyde WELLS 1989-1996
Brian TOBIN 1996-2000
Danny WILLIAMS 2003-2010

3. En conséquence, notre Premier ministre Philippe Couillard doit être mis en demeure d’agir envers Terre-Neuve avec prudence et même avec ruse comme avec un ennemi. Les intérêts du Québec que Philippe Couillard a de la difficulté à intégrer dans sa fonction doivent primer sur les couillardises à la canadienne.

4. Voici quelques raisons de traiter Terre-Neuve comme un ennemi. Avec prudence, nous retenons ici la définition d’ennemi dans le sens géopolitique tel que présenté par l’auteur Alexandre Del Valle dans son livre intitulé “ Les vrais ennemis de l’occident”. En diplomatie, tu parles aussi à tes ennemis en connaissance de cause.

5. Commençons par le dossier du contrat d’énergie du 12 mai 1969 signé à Montréal (donc, ce sont les lois du Québec qui régissent ce contrat commercial…nuance importante pour l’avenir) entre Hydro-Québec et une filiale de Brinco, Churchill Falls Labrador Corp ( CFL Co) pour l’achat par Hydro-Québec de la presque totalité de l’hydroélectricité produite par la centrale Churchill Falls, située au Labrador, sur une période de 70 ans, de 1971 à 2041



6. Précision: la centrale Churchill Falls a commencé sa production en 1971; avec 11 turbines de près de 500 MW (mégawatts) et une puissance de plus de 5428 MW, c’est la 2e centrale hydraulique en importance pour Hydro-Québec; la 1ère centrale en importance est celle de la Baie James nommée centrale Robert-Bourassa affichant une puissance de 5616 MW.


7. Le prix d’achat de l’électricité à payer par Hydro-Québec à CFL Co est fixé lors de la signature du contrat le 12 mai 1969 pour toute la durée du contrat, sans clause escalatoire ou clause d’ajustement des prix. Cet état de fait va de soi à l’époque pour un gros contrat qui approche le milliard de dollars. C’est une exigence des bailleurs de fonds pour garantir leurs créances.


8. À cause de la crise du pétrole de 1973, la clause des prix fixes pour une durée de 70 ans prend une tournure inattendue. Cela devient très favorable à l’acheteur et défavorable au vendeur. Cette mention de défavorable au vendeur n’est pas aussi nette que le vendeur peut le prétendre. C’est d’ailleurs la principale pierre d’achoppement qui a été amplifiée par plusieurs premiers ministres de Terre-Neuve comme prétexte pour casser du sucre sur le dos des Québécois.

9. D’une part, les politiciens de Terre-Neuve ont fait le plein de publicité électoraliste pour leur propre bénéfice sur le dos des Québécois.

10. D’autre part, le gouvernement central de la fédération du Canada à Ottawa a utilisé ce dossier de la centrale Churchill Falls pour faire du “nation building” au détriment du Québec. Terre-Neuve est un frelon utilisé par le gouvernement central d’Ottawa pour piqué de son dard le Québec dans son accomplissement le plus grandiose soit la prospère société d’État qu’est Hydro-Québec.

11. Rien ne rebiffe les politiciens d’Ottawa pour déprécier le Québec en attaquant l’intégrité et la crédibilité de la plus belle société d’État dans le monde occidental, i.e. Hydro-Québec. Cette stratégie est simple à comprendre: le Québec serait l’ombre de lui-même sans les réalisations d’Hydro-Québec. Je m’empresse d’ajouter que mon admiration pour Hydro-Québec s’explique de l’intérieur car j’ai eu le privilège d’y travailler durant 22 années. Et j’ajoute que mon admiration ne m’empêche pas d’exiger des employés et gestionnaires actuels un dévouement très élevé dans leur travail pour offrir une fourniture d’électricité de haut niveau.

12. Les Terre-Neuviens ont-il raison d’attaquer la crédibilité et l’honnêteté d’Hydro-Québec via le contrat d’achat d’hydroélectricité de la centrale Churchill Falls signé le 12 mai 1969 ?

13. Pour répondre à la question, j’introduis ici trois références extraites d’un rapport qui date de mars 2003 fait à la demande de, je cite: “ Royal Commission on Renewing and Strengthening Our Place in Canada “, rapport commandé par le gouvernement de Terre-Neuve. Ce rapport est signé par Jason L. Churchill, associé principal de la firme Cleo Research Associates et est intitulé, je cite: “ Power Politics and Questions of Political Will: A History of Hydroelectric Development in Labrador’s Churchill River Bassin, 1949-2002 “. Nous traduisons: “ Décisions politiques et questions de volonté politique: une histoire du développement hydroélectrique du bassin du fleuve Churchill au Labrador “.

14. Pour ceux qui noterait une certaine vétusté dans le rapport de 2003 que j’appellerai le “rapport Jason L. Churchill”, j’ai consulté un autre rapport du gouvernement de Terre-Neuve, celui-ci daté de novembre 2012. Il émane du département des Ressources naturelles de Terre-Neuve sans autre signature.

15. Ce rapport d’une douzaine de pages contient cinq notes de bas de page dont trois font référence au “rapport Jason L. Churchill”. J’en conclus que le rapport de 2012 actualise le rapport de 2003. Le “rapport Jason L. Churchill” est beaucoup plus détaillé en contenant 43 pages de textes et 18 pages de notes de bas de page numérotées de 1 à 142.

16. Avant de présenter des extraits du “rapport Jason L. Churchill”, je tiens à préciser que les attaques de Terre-Neuve contre le Québec et Hydro-Québec ont surtout utilisé le dard de l’équité à savoir qu’Hydro-Québec aurait agi sans équité et sans moralité en signant le contrat d’énergie électrique le 12 mai 1969.

17. Autre précision: le détenteur des droits hydrauliques sur le fleuve Churchill, autrefois fleuve Hamilton, la corporation Brinco incorporée à Londres et financée par des capitaux anglais, a obtenu ses droits en 1951 pour une durée de 99 ans. Cette précision est faite pour faire ressortir qu’entre 1951 et l’année 1969, année de la signature du contrat d’énergie avec Hydro-Québec, il s’est écoulé plus de 18 ans. On peut difficilement conclure que les représentants d’Hydro-Québec le 12 mai 1969 ont pris par surprise les mandataires du vendeur CFL Co, lesquels mandataires étaient dûment autorisés de procéder à ladite signature par résolution de leur conseil d’administration.

18. Autre précision concernant l’équité des représentants d’Hydro-Québec: les signataires des deux parties au contrat le 12 mai 1969 interviennent près de 4 ans avant le fait de la 1ère crise du pétrole et ne possédaient pas le don de prédire l’avenir. On ne peut pas invoquer après coup une hypothèse de mauvaise foi ou de non préparation des signataires à passer à l’action. On ne peut pas accabler ni une partie ou l’autre signataires du contrat d’avoir agi en connaissant un important événement futur. Cela relève de la fabulation et d’une malhonnêteté intellectuelle.

19. Voici un 1er extrait du “rapport Jason L. Churchill” page 9/43: « Pendant ce temps en 1964, le premier ministre Smallwood était sollicité par René Lévesque pour nationaliser Brinco pour permettre aux gouvernements de Terre-Neuve et Labrador et du Québec pour développer conjointement le projet ( de la centrale Churchill Falls ). Smallwood a refusé une telle option, due en partie, à sa loyauté aux actionnaires de Brinco ( incluant lui-même et Winston Churchill ) et due à ses craintes qu’une telle action ferait subir à la réputation internationale d’affaires de Terre-Neuve. … John Crosbie a déclaré que lorsque Smallwood a rejeté l’offre de nationalisation de Lévesque, “ une occasion en or venait de disparaître”.» (notre traduction)

20. On voit dans ce texte que le premier ministre Smallwood a choisi son intérêt et celui de ses amis avant celui de sa province.

21. Le 2e extrait fait ressortir l’avantage d’Hydro-Québec découlant de sa santé financière solide sur le promoteur Brinco pour financer un grand projet de construction de la taille de la future centrale Churchill Falls.

22. Citation: « En 1969, la capacité de négociation de Brinco et celle de Terre-Neuve et Labrador contre celle du Québec était virtuellement inexistante. L’unique choix (de Brinco) était soit de conclure une entente sur les offres d’Hydro-Québec ou de sortir du projet. Brinco était sur le bord de la banqueroute et l’aurait été à défaut de signer le contrat proposé en 1969. Smallwood voulait le développement (de la centrale Churchill Falls) et, en raison des évidences disponibles, n’a jamais et à aucun moment durant les 17 années de négociations ordonné à Brinco de se retirer des discussions.» (notre traduction) page 11/43

23. La précarité financière de Brinco et de sa filiale CFL Co enlevait tout pouvoir de négociation dans les négociations avec Hydro-Québec. La précarité financière de Brinco était si grande que c’était la banqueroute qui attendait la société incorporée à Londres ou la signature du contrat avec Hydro-Québec. La lecture de ce contrat d’énergie nous apprend en sus qu’Hydro-Québec s’engageait à prendre tous les risques rattachés à ce gros contrat: risques financiers advenant un défaut de Brinco, le risque envers les taux d’intérêts, le risque envers le taux de change, le risque de compléter les travaux de construction en plus d’acheter presque toute l’électricité produite par la centrale durant 70 ans.

24. Il faut savoir aussi que la centrale Churchill Falls n’était pas la seule option dont disposait Hydro-Québec. Durant les longues années de négociations durant lesquelles le promoteur Brinco approchait le gouvernement du Québec, cela a commencé du temps de Maurice Duplessis alors premier ministre. En 1963, le gouvernement Lesage sous la détermination de son ministre René Lévesque procédait à la 2e nationalisation des sociétés d’électricité du Québec.

25. Cette nationalisation n’est pas passée comme une lettre à la poste. Les financiers du Québec et de Toronto directement et indirectement touchés par cette nationalisation ont réagi avec toute leur énergie pour bloquer cette nationalisation. Imaginez: la petite Hydro-Québec avalait l’impressionnante Shawinigan Water and Power Cie qui avait beaucoup de ramifications industrielles et financières au Québec et au Canada.

26. En même temps que les ingénieurs d’Hydro-Québec se penchaient sur le complexe de la Bersimis et de la Manicouagan, se faisait aussi insistant le lobby du nucléaire canadien avec ses réacteurs CANDU. Le promoteur Brinco et probablement le gouvernement de Terre-Neuve étaient au courant qu’ils n’étaient pas les seuls à frapper à la porte d’Hydro-Québec.

27. Le “rapport Jason L. Churchill” nous fournit une 3e référence qui consiste en la note de bas de page no 94 qui ressort d’une interview réalisée le 8 janvier 2003 entre l’auteur du rapport et l’ex-ministre terre-neuvien John Crosbie. Citation: « Crosbie a déclaré que (ce dossier) est allé au-delà de la considération attribuée au nombre de sièges (issus du Québec), et inclus tout le dossier des relations Français-Anglais au pays et la menace de sécession (du Québec)»

28. La fin de cette citation mentionnant “la menace de sécession” du Québec est importante à mentionner. Ceci veut dire que la menace de sécession du Québec représente un pouvoir de négociation que les fédéralistes du Québec peuvent utiliser auprès des autres provinces du Canada pour protéger les intérêts supérieurs du Québec qui sont toujours en jeu encore aujourd’hui.

29. Notre conclusion est triple. A) les fédéralistes du Canada dont Philippe Couillard peuvent prendre des chemins détournés pour ternir la réputation de la plus importante réalisation du Québec moderne appelée “Hydro-Québec”. Les vautours de la privatisation d’Hydro-Québec rodent dans l’ombre, je parierais.

B) Le projet de sécession du Québec du Canada est une force réelle pour promouvoir les intérêts supérieurs du Québec. Si Philippe Couillard ne comprend pas cette réalité historique du Québec moderne, c’est qu’il occupe le mauvais siège politique. Il doit démissionner du siège de premier ministre du Québec et s’orienter vers la scène fédérale à Ottawa. Il ne possède pas le feu sacré pour défendre les intérêts supérieurs du Québec.

C) Aucune concession ne doit être faite par le Québec à Terre-Neuve surtout du fait d’un esprit belliqueux envers le Québec de plusieurs Premiers ministres de Terre-Neuve. Le dossier des frontières entre le Québec et Terre-Neuve doit être repris en priorité par le Québec pour corriger une décision rendue en 1927 par le Conseil privé de Londres en l’absence de défenseurs des intérêts du Québec et dans un contexte de conflits d’intérêts d’au moins deux membres sur cinq qui ont rendu la décision. Selon des informations, deux membres sur cinq étaient aussi membres de la Banque Rothschild de Londres qui était créancière de sociétés anglaises implantés au Labrador.
 Nous rappelons que Terre-Neuve en 1927 était une colonie de la Grande-Bretagne.


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7 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    17 août 2017

    @ Marcel Haché
    1. Votre texte est aussi beau qu’une pierre de diamant brut que je respecte en le regardant sous différents angles.
    2. Dans votre expression “ la seule maudite province de Québec “, est comprimé une révolte que vous subissez avec impuissance de ne pouvoir changer cette situation de “conquis” comme dans l’étymologie du mot province qui est “pro vincere”.
    3. L’impuissance et la révolte que vous manifestez à titre de citoyen de “la province de Québec” est l’oeuvre de nos adversaires qui sont à l’intérieur et à l’extérieur du Québec, membres d’un réseau solide et politique et financier.
    4. “Transformer ses ennemis en amis” n’est pas une priorité à comparer à la priorité d’identifier nos amis actuels et identifier nos ennemis actuels. À court terme, je crois qu’il est impossible de transformer une ennemi en ami. Par contre, il est possible d’agir en personne avertie et rusée envers ses ennemis. Le même conseil s’applique aussi à ses amis qui peuvent aussi nous trahir.
    5. Parmi nos ennemis actuels ou les plus potentiels, les québécois fédéralistes du West Island en sont sûrement. Ils seront facilement agités par les espions d’Ottawa et par les réseaux sociaux existants. Les États-Unis le seront aussi à moins de les neutraliser via les lois internationales comme le droit des peuples à choisir leur régime politique démocratiquement.
    Un autre exemple d’ennemis à l’indépendance du Québec se trouve concentré dans la ville de Québec où vivent plusieurs québécois à titre de fonctionnaires fédéraux ou des membres des forces armées. Tous savent que le Fédéral rémunère mieux ses employés que son vis-à-vis provincial. On appelle cela des mercenaires.
    6. Les gens d’affaires en majorité, alimentés par les Chambres de commerce, sont d’autres ennemis à l’indépendance du Québec.
    7. Qu’est-ce que les Québécois indépendantistes ont à offrir comme contre-poids à tous les ennemis de l’indépendance du Québec ? La question est posée.
    8. Comme le message du Général de Gaulle du 24 juillet 1967, le “Vive le Québec libre” fut un révélateur international qui a transformé le visage du Québec en quelques heures, il existera d’autres occasions à saisir qui dépasseront en force la force de nos ennemis. Comme dans chacune de nos vies, le hasard fait bien les choses à la condition de saisir le moment présent comme dans “carpe diem”.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    17 août 2017


    Voici une autre occasion historique négligée par Hydro Québec : la crypto-monnaie

    Nous sommes parmi les mieux placer au monde pour créer de la crypto-monnais. Cela à cause du bas coût de l'énergie (et qui se perds) et la température froide, deux intrants de la crypto-monnaie.
    Pendant qu'on dort, la Russie se réveil :
    Russia, on the other hand, has both cheap bountiful energy as well as sub-zero temperatures. Perfect for crypto mining.
    http://russia-insider.com/en/politics/mining-cryptos-russias-cheap-energy-cold-and-brains-are-big-advantages/ri20701
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    17 août 2017

    « Qu’est-ce que le Québec peut gagner à fraterniser avec Terre-Neuve, un voisin de mauvaise foi ? » F.A. Lachapelle.
    Pourquoi l’Indépendance ? Pour continuer et poursuivre dans les vieux contentieux de la seule maudite province de Québec ? Ou plutôt ne serait-ce pas une formidable occasion de transformer ses voisins de mauvaise foi en voisins de bonne foi ? Transformer le frelon en abeille ! Transformer ses ennemis en amis !
    Terre-Neuve et tout le Canada resteraient nos voisins. Dans le cas de Terre-Neuve, il s’agit d’un voisin frontalier, ce que ne sont pas les lointaines provinces de l’ouest canadien. Pourquoi alors faire comme J.C.Pomerleau, et prévoir des secousses (et des batailles) qui proviendraient de l’ouest à l’égard du fédéralisme pratiqué par Ottawa, si dans le même temps, ici même et à nos portes, le West Island s’active à constituer une véritable partition « du Québec » ?
    Terre-Neuve est un voisin qui est de mauvaise foi pour les intérêts de la province de Québec dites-vous. Mais qui donc a eu dans le passé la force politique, économique, technologique, électorale, d’imposer sa voix à l’autre lors de la signature du contrat qui deviendra pour l’autre le « contrat maudit » ?
    Tant que les indépendantistes reprendront à la lettre les positions traditionnelles de la maudite province de Québec, ils se condamneront toujours à tourner en rond lorsqu’ils arriveront au Pouvoir, si désormais ils y arrivent un jour…
    Lister 4-5 points prioritaires dites-vous encore ? Misère de misère, M.Lachapelle. L’indépendance n’adviendra jamais-jamais-jamais, si la nation n’est pas d’abord réunie dans un large consensus à cet effet. Où voyez-vous, en 2017, un semblant de tentative de Nous réunir de la part du P.Q. ? Et je vous l’écris ici en toute amitié, toute votre argumentation ne relève pas d’une nouvelle méthode politique, mais bel et bien de l’ancienne, celle qui a participé à l’isolement politique de la province de Québec, puis de la nôtre, toute la nation.
    Ne soupçonnez-vous donc jamais que nous pourrions avoir affaire à des imposteurs bien de chez-nous ? Les points prioritaires, 4-5-14 ou 23 points, ça reste dans le clientélisme politique le plus totalement improductif. C’est tout juste bon pour les provinciaux.
    Mais…Mais le seul sujet qui pourrait intéresser et mobiliser toute la nation, l’immigration, cela les péquisteux se gardent bien d’y prendre leur place…Et s’ils y touchent, c’est seulement du bout des doigts. On jase.

  • François A. Lachapelle Répondre

    17 août 2017

    @ Marcel Haché
    Merci Monsieur Haché pour votre commentaire. En toute amitié, comme si vous étiez un québécois qui habite près de Terre-Neuve ( Blanc Sablon ou Fermont ), et je connais des terre-neuviens.nes très sympathiques, je vous demande quelques développements sur certains points que vous avez mentionnés.
    a) Vous écrivez, je cite: « Mais un Québec souverain garderait les mêmes voisins… » Vous mettez en fin de phrase 3 petits points qui m'intriguent. Pouvez-vous préciser votre pensée sur ces 3 petits points dans le cas de la frontière entre le Québec et Terre-Neuve ?
    b) En ce moment, en 2017, pouvez-vous lister 4 à 5 points prioritaires qui composent votre liste des "intérêts supérieurs du Québec" ? J'aimerais vous lire sur ce sujet.
    Merci pour l'intérêt que vous avez manifesté à me lire.

  • François A. Lachapelle Répondre

    17 août 2017

    @ Jean-Claude Pomerleau
    Merci pour votre référence au site "dossierplq.com" que je viens de reconsulter. Ce site est très bien fait concernant des dizaines de nouvelles concernant le passé, le présent et le futur d'Hydro-Québec.
    Je retiens cette citation du site: « Il faut comprendre une chose : ce n'est pas Hydro-Québec qui nous «vole», mais les gestionnaires qui s'en occupent. Ceux qui tirent les ficelles du Parti Libéral du Québec veulent mettre la main sur notre société d’État. Ils ont placé leurs pions aux postes-clés. Cette société est très rentable, et ils le savent. Leur but : miner la confiance des Québécois dans l’utilité pour eux d’Hydro-Québec avec des coûts et des pertes astronomiques, des augmentations, et une mauvaise gestion volontaire. Pourquoi ? Pour que l'opinion publique dise : « Vendez Hydro-Québec, elle sera mieux gérée au privé, et le produit de sa vente pourra être affecté à des fins utiles, au remboursement de la dette du Québec ou en santé et en éducation par exemple. »
    Abattre Hydro-Québec, c'est abattre le principal levier national du Québec. Les Desmarais de ce monde ont depuis longtemps compris cette stratégie.
    J'ajoute deux points:
    a) les surplus de près de 30 TWh (térawattheures) ( chiffre de 2016) par année d'Hydro-Québec sont malheureusement une lourde preuve d'une gestion prévisionnelle compétente des ingénieurs mais travail faussé par des interférences politiques.
    Le pire dans ce dossier d'analyse prévisionnelle des besoins en électricité d'H.-Q., c'est l'absence d'imputabilité des gestionnaires concernés. C'est le règne de l'impunité qui perdure.
    La vente de 30 TWh/an au prix conservateur de 5 ¢ / kWh représente des revenus bruts de 1,5 milliard de dollars CND. Ce chiffre rejoint par un autre chemin le milliard dont parle Monsieur Pomerleau.
    b) En prenant connaissance au quotidien des malheurs causés par des catastrophes naturelles telles que des feux de forêts, des inondations, des sécheresses historiques, ceux qui demeurent au Québec un peu partout sur le territoire immense du Québec devraient remercier chaque jour tous les dieux de ce monde d'habiter un territoire aussi riche dans sa nature.
    Paradoxalement, comment croire les appels de Philippe COUILLARD aux restrictions alors qu'on habite un des pays les plus riches de la planète. Couillard a changé son vocabulaire en 2017 mais la réalité libérale est la même: les bénéfices annuels d'Hydro-Québec devraient être de 50% à 100% supérieurs à ce qu'ils sont. Cet argent est requis pour réparer nos écoles, pour agrandir et améliorer les services de nos salles d'urgence et pour aider encore mieux les citoyens dans le besoin.
    Le Québec est un pays riche; comment se fait-il que les institutions de l'État ne le soient pas ?

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    16 août 2017

    Merci pour votre travail remarquable d'analyse sur un dossier qui porte sur les intérêts supérieurs de l'État du Québec.
    J'ajoute ceci :
    Sous le gouvernement Charest, la privatisation à la pièce des filières énergétiques d' Hydro-Québec a mené (actuellement) à une saigner de l'entreprise de près de un milliard par année actuellement :
    http://dossierplq.com/hydro_quebec-2.html
    Sur ce dossier, il est clair que le gouvernement libéral est passé de sa corruption habituelle, à la trahison de l'intérêt nationale.
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    16 août 2017

    « Le projet de sécession du Québec du Canada est une force réelle pour promouvoir les intérêts supérieurs du Québec » F.A.Lachapelle.
    Quels « intérêts supérieurs », M. Lachapelle ? Ceux que vous décrivez si admirablement bien par ailleurs, ce sont ceux de la « province de Québec ». La belle province est notre prison constitutionnelle.
    Mais un Québec souverain garderait les mêmes voisins… D’ici là, pourquoi un gouvernement indépendantiste (supposons gros : un gouvernement péquiste…) pourquoi serait-il tenu de défendre de vieilles politiques et une vieille frontière où pas un québécois n’a jamais mis les pieds, mis à part les prospecteurs et les travailleurs québécois qui ont bâti la centrale ?
    Les intérêts supérieurs de la « province de Québec » ne se juxtaposent pas parfaitement avec les intérêts supérieurs de la nation. Pas du tout pareil !
    Les véritables intérêts de la nation exigeraient que les indépendantistes prennent un certain recul par rapport aux vielles politiques provinciales. Défendre ces vieilles politiques provinciales enferme et freine la démarche indépendantiste, et la pousse dans un cul-de-sac. Quant au thème de la « frontière du Labrador », qui pourrait y voir une quelconque portée électorale, et même politique advenant que le P.Q. gagne les prochaines élections, si c’est pour reprendre une attitude politique à l’égard de ses voisins, une attitude qui ne Nous a jamais, mais jamais-jamais, menés bien loin…
    Si le P.Q. avait ce cran de s’adresser à Nous MAINTENANT, (tout particulièrement depuis qu’il a reporté la tenue du référendum), si le P.Q. avait le cran de se mettre un pied devant l’autre, de marcher tout simplement, c’est DEMAIN, eh oui, demain, tout naturellement, qu’il pourrait pratiquer une autre méthode politique, elle inscrite dans la réalité, comme la realpolitik avec Terre-Neuve… de telle sorte qu’un gouvernement péquiste (grosse job !) pourrait faire alors ce que la gang à Couillard ne fera jamais avec un voisin : un millage d’enfer… On jase.