Réflexion imaginaire d’un oligarque sur le scrutin du 7 avril

Tribune libre

Je ne sais comment rappeler aux Québécoises et aux Québécois à quel point nous voulons, mon frère et moi, contribuer par notre influence, à doter le Québec d’un gouvernement qui soit apte à relever les défis qui nous attendent dans un avenir de moyen terme.

Inutile de souligner ce que notre regretté père a investi dans cette province, que nous aimons tant et qui nous le rend si bien. Et nous voudrions perpétuer cet engagement!

Si nous avons consenti à ce que le slogan du Parti libéral du Québec porte sur les vraies affaires, c’est qu’il y a une part importante de nous dans cette affirmation et qu’il représente bien notre orientation en termes de priorités, d’objectifs continus, de stratégies et de perspectives de notre corporation dans ses activités au Québec.

Nous avons choisi Philippe Couillard pour qu’il assume la destinée du gouvernement du Québec, en tant que premier ministre, parce qu’il nous a donné des gages de sa bonne foi et nous savons que nous pouvons lui faire confiance. Son implication dans les cliniques de santé privées, de un, nous laisse présager qu’il sera un ardent défenseur de l’efficience et de l’efficacité redoutable de ce mode de gestion de la santé publique. Comme nous fournissons des services assuranciels dans ce domaine, il va de soi que nos partenaires et nos actionnaires jubilent à l’avance à cette perspective de gains anticipés. Je prends cet exemple, à la volée, mais nous savons tous que, dans les autres domaines où nous exerçons nos activités, ce grand Canadien saura nous accompagner de sa précieuse influence dans les affaires gouvernementales.

Jusqu’à maintenant, le discours politique de ce stratège a constitué de la douce musique à nos oreilles. En fait, il épouse parfaitement bien notre vision d’un Québec fort dans un Canada uni. Sa prise de position concernant le bilinguisme est en parfaite concordance avec notre conception harmonieuse des rapports entre les francophones, les anglophones et les allophones. Nous avions déjà, de par notre ascendant sur la gouvernance des Hautes études commerciales, permis d’instaurer l’anglicisation de certains cours prodigués par cette auguste institution. Et nous croyons que ce mouvement lié au bilinguisme institutionnel, habilement défendu par les éditorialistes et les analystes économiques des différents journaux que nous contrôlons, saura apporter à nos compatriotes des chances inespérées d’élargir leur horizon et de déployer leur créativité, autant ici, dans la province, qu’à l’échelle canadienne et internationale.

En tant que dirigeant d’un conglomérat d’affaires important, je conseille fortement à mes compatriotes de voter pour un parti d’avenir, qui dit catégoriquement non à l’indépendance de la province de Québec, qui croit fermement au néolibéralisme et qui saura continuer la lancée sur laquelle nous a habitué le Parti libéral du Québec.


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4 commentaires

  • Jean Lespérance Répondre

    1 avril 2014

    C'est un véritable scandale de laisser passer un tel article. Lorsque quelqu'un propose le néolibéralisme qui enrichit davantage les oligarques pour ne laisser aux pauvres que des miettes, il doit être déclaré immoral, amoral, sans scrupule, dépourvu de conscience et en conséquence on ne doit pas lui donner le droit de parole. C'est comme donner le droit de parole aux forces du mal.
    Le néolibéralisme, c'est le retour à l'esclavage.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2014

    En conséquence, voter pour Couillard, c'est voter pour le triomphe de l'argent, non pas de l'argent comme moyen mais l'argent comme fin en soi, l'argent-dieu. Toute la vie collective du Québec sera subordonnée à l'argent, seulement l'argent, rien que l'argent et pas autre chose que l'argent. Avec l'argent, le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir non comme simple moyen mais le pouvoir comme fin en soi. Et le bon docteur Couillard n'a pas le jugement critique nécessaire pour discerner entre fin et moyen. Malheur au Québec que l'argent se prépare à paralyser, comme si l'argent-roi ne nous avait pas fait assez de tort. La commission Charbonneau ne nous a rien
    appris ni les précédentes non plus sur l'argent des Libéraux.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2014

    Suggestion à Radio-Canada (RDI) qui n'en fait définitivement pas assez pour promouvoir la campagne électorale des libéraux de Philippe Couillard.
    Passez en continu au bas de l'écran:
    Les libéraux ont le vent dans les voiles, les libéraux ont le vent dans les voiles.
    Anne-Marie Dussault à 24/60 fait bien son possible mais elle n'a pas juste ça à faire.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2014

    Excellent texte, Marcel Bernier. Je crois comprendre que vous parlez des frères des marécages...