Agence Reuters, Agence France-Presse Paris — Plus d'un million de manifestants, 2,7 millions selon le premier syndicat français, ont réclamé hier dans les rues de France une refonte de la réforme des retraites, projet phare de Nicolas Sarkozy, mais le chef de l'État est resté ferme à l'amorce du débat parlementaire.
Présentée comme un moment de vérité politique à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle de 2012, la journée de grèves et de manifestations a drainé la plus forte mobilisation enregistrée depuis le début de la contestation du projet gouvernemental, en mars. La police a dénombré 1,12 million de participants, dans toute la France. Selon la CGT, les cortèges ont rassemblé quelque 2,735 millions de personnes tandis que le deuxième syndicat du pays, la CFDT, faisait état de 2,5 millions de manifestants.
Dans la capitale, les manifestants étaient 80 000 selon la police, et pas moins de 270 000 selon la CGT, soit plus du double que lors de la dernière mobilisation contre le projet en juin.
Les syndicats, qui se battent contre le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans à l'horizon 2018, ont reçu le soutien de l'opposition dans les défilés qui se sont déroulés dans plus de 200 villes de France.
Pari réussi
Le Parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire Martine Aubry, qui participait au cortège parisien, a une nouvelle fois promis de remettre le curseur à 60 ans.
Les dirigeants syndicaux ont affirmé avoir réussi leur pari d'une mobilisation plus forte que le 24 juin, précédente journée de contestation, qui avait rassemblé entre 800 000 personnes, selon la police, et deux millions, selon les syndicats. C'est «la plus grosse mobilisation de ces dernières années», a assuré François Chérèque, dirigeant de la CFDT, avertissant que si le gouvernement restait sourd face à ce coup de semonce, les syndicats n'auraient «pas d'autre solution que de continuer» le mouvement social.
Partout dans le pays, les grèves ont provoqué d'importantes perturbations dans les transports ferroviaire, urbain et aérien. Deux trains à grande vitesse (TGV) sur cinq circulaient, le trafic était perturbé dans les principaux aéroports. Dans les écoles, les collèges et les lycées, de nombreuses classes sont restées fermées.
Le secteur privé
Si la mobilisation était forte dans le secteur public, bastion traditionnel des syndicats, beaucoup d'entreprises du secteur privé étaient aussi représentées dans les cortèges, importants dans les grandes villes de province.
Le débat a débuté hier à l'Assemblée nationale dans un climat houleux, la gauche accusant le gouvernement «de ne pas avoir joué sincèrement le jeu de la négociation».
La réforme prévoit de repousser l'âge minimum de la retraite de 60 à 62 ans d'ici à 2018. Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, est la meilleure option pour assurer des besoins de financement estimés à 70 milliards d'euros d'ici à 2030.
Selon les sondages, une majorité de Français approuve cette mobilisation, tout en considérant la réforme inéluctable. Cette apparente ambivalence de l'opinion conforte l'exécutif. Nicolas Sarkozy a ainsi répété hier à des députés de son parti qu'il fallait rester ferme sur le point essentiel de la réforme, les 62 ans, même si des aménagements étaient possibles sur les emplois pénibles ou les carrières longues.
Retraites - Plus d'un million de Français dans la rue contre le projet de Sarkozy
Des travailleurs des secteurs public et privé se sont réunis hier dans plusieurs villes de France, dont Nantes.
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