Revue de l'année... 2007: Le PQ au pouvoir

Québec - prochaines élections 2007


Que réserve l'année 2007 aux politiciens à Québec et à Ottawa? Nos chroniqueurs Michel C. Auger et Gilbert Lavoie se sont prêtés pour vous au jeu périlleux des prédictions, pour le meilleur et pour le pire. Faites vos jeux...
Pourquoi devrait-on lire des revues de l'année 2006 et des prévisions pour 2007 ? Sautons une étape et passons donc à la revue de l'année 2007 !
En fait, vous l'aurez deviné, c'est une sorte de jeu, où il ne faut surtout pas tout prendre au sérieux et où l'humour tiendra lieu de boule de cristal. Après tout, les chroniqueurs politiques ne sont pas des astrologues : ils n'ont même pas vu venir l'élection de Stéphane Dion !
Que s'est-il passé aux élections provinciales de 2007 ?
Après avoir passé le printemps à surveiller les sondages dans l'espoir d'une embellie qui n'est pas venue, Jean Charest a passé le plus clair de l'année à distribuer les fonds publics aux quatre coins de la province, comme il l'avait fait l'été précédent.
Au moment du déclenchement, les libéraux et les péquistes étaient à égalité et M. Charest a tenté de transformer l'élection en référendum sur André Boisclair et ses manques de jugement et de maturité. Celui-ci se révélera un adversaire beaucoup plus coriace que prévu, surtout au débat des chefs.
Au soir des élections, même si les libéraux avaient quelques milliers de voix de plus que le PQ au chapitre du vote populaire, celui-ci l'emporte avec deux sièges de majorité à l'Assemblée nationale. La surprise est causée par le Parti vert, qui obtient 6 % des voix, deux fois plus que Québec solidaire.
Benoît Pelletier affirme que ses anciens collègues du Conseil des ministres n'ont qu'eux à blâmer pour avoir refusé son projet de représentation proportionnelle. "Je vous l'avais bien dit", a affirmé le ministre.
Que s'est-il passé au fédéral ?
Il n'y a pas eu d'élections fédérales en 2007. En février, contre toute attente, le NPD a fait une entente avec les conservateurs pour maintenir Stephen Harper au pouvoir. En échange d'un appui du NPD à son budget, le gouvernement Harper a entrepris un virage vert, sous la gouverne du nouveau ministre de l'Environnement, Peter McKay.
À la fin de l'année, les conservateurs étaient toujours en tête dans les sondages, ne devançant les libéraux de Stéphane Dion que par quelques points. Après un bon départ, celui-ci s'est montré trop prudent, ce que certains ont associé à la trop grande influence de Jean Chrétien sur le jeune chef.
Qu'est-il arrivé à Jean Charest ?
Défait de justesse aux élections de septembre, Jean Charest a toutefois gagné le recomptage dans la circonscription de Sherbrooke et décidé de rester chef de l'opposition au cas où il y aurait un autre référendum sur la souveraineté. Il attend avec impatience le vote de confiance au prochain congrès libéral et a déjà affirmé qu'il ne fera pas l'erreur de Bernard Landry et ne démissionnera pas s'il a moins de 80 % des appuis. Philippe Couillard ronge son frein tout en affirmant du bout des lèvres qu'il appuie M. Charest.
Comment va André Boisclair ?
Quand Dieu veut vous éprouver, il vous donne ce que vous souhaitez le plus, dit le proverbe : André Boisclair est donc premier ministre. Mais il n'a que deux sièges de majorité à l'Assemblée nationale et, les jours de session, ses ministres ne peuvent pratiquement jamais quitter l'Assemblée nationale. N'ayant eu que 40,2 % des voix aux élections, il sait qu'il lui sera pratiquement impossible de tenir un référendum sur la souveraineté. Il n'a pas officiellement annoncé ses intentions à cet égard, sachant qu'il sera attendu, au prochain Conseil national du PQ, autant par des purs et durs en colère que par les manifestations des médecins spécialistes, qui le suivent partout depuis des mois.
Qu'arrive-t-il à Mario Dumont ?
Avec 13 % des voix et trois députés, Mario Dumont a finalement tiré ses conclusions et a quitté la direction de l'ADQ. Il a immédiatement été nommé au Sénat par Stephen Harper, avec le poste de ministre sans portefeuille et lieutenant québécois de M. Harper. Il passe son temps à sillonner le Québec pour préparer la prochaine campagne électorale fédérale.
Est-ce que le dossier du déséquilibre fiscal est réglé ?
Bien sûr, mais pas à la satisfaction de Jean Charest, qui y a vu une des causes de sa défaite. Le gouvernement fédéral a augmenté ses transferts pour l'éducation postsecondaire, mais n'a jamais réussi à s'entendre avec les provinces sur une nouvelle formule de péréquation. Les provinces productrices de pétrole, dont l'Alberta, ont menacé M. Harper de représailles si la formule ne leur plaît pas. Prudemment, le premier ministre a décidé de mettre le dossier en veilleuse jusqu'aux élections.
Que font les troupes canadiennes en Afghanistan ?
Le gouvernement a survécu à un vote de confiance de février sur la question en réussissant à convaincre d'autres pays de l'OTAN d'envoyer plus de troupes. Les Canadiens ont été réaffectés à une zone moins dangereuse qui leur permettra de construire des écoles et de creuser des puits, ce qui leur a valu le surnom d'Oxfam With Tanks.
Le Canada respecte-t-il ses cibles du Protocole de Kyoto ?
Le nouveau ministre Peter McKay a établi un échéancier qui permet de respecter les cibles, bien que plus tard que prévu. Il essaie, jusqu'à présent en vain, de convaincre les manufacturiers automobiles d'accepter un programme draconien de réduction des émissions des voitures. Mais le virage vert du gouvernement Harper, s'il est vivement critiqué par Stéphane Dion, reste populaire.
Stéphane Dion va-t-il reconquérir le Québec pour les libéraux ?
M. Dion a multiplié les visites au Québec au cours de l'année et a reçu un accueil poli mais réservé. Son message sur l'environnement passe bien chez les jeunes, surtout qu'il voyage toujours, désormais, avec son chien nommé Kyoto. Il faudra attendre le résultat de la prochaine élection pour voir s'il peut livrer le Québec à l'extérieur de Montréal.
Pour joindre notre chroniqueur : mcauger@lesoleil.com


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