Le président russe Vladimir Poutine a annoncé que les contractants issus des pays considérés «hostiles» ne pourront acheter du gaz russe qu'après avoir ouvert un compte en roubles dans une banque russe. Et ce, dès le 1er avril.
Le chef d'Etat russe a mis les points sur les «i» concernant l'achat de gaz russe depuis l'étranger, dans le contexte de sanctions anti-russes et contre-sanctions liées à l'opération militaire en Ukraine, lancée le 24 février dernier.
Nous proposons à nos contractants dans les pays en question un schéma clair et transparent : pour acheter du gaz russe, il leur faut ouvrir un compte en roubles dans une banque russe
Le président russe a prévenu qu'une «absence desdits paiements» en roubles serait considérée comme un manquement aux obligations de la part du client, ce qui entraînerait «toutes les conséquences qui en découlent» – à savoir la résiliation des contrats concernés. Le dirigeant a également fait valoir que, dans la mesure où les Occidentaux utilisent leur système financier «comme une arme» (en refusant notamment «leurs contrats avec les banques, entreprises et personnes physiques russes»), utiliser les devises de ce pays serait «un non-sens».
Les autorités russes avaient publié début mars une liste de pays jugés «hostiles», du fait notamment de leurs sanctions visant des entités et personnes russes. Cette liste comprend notamment les Etats-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie.
L'Europe continuera à payer le gaz russe en euros ou dollars, assure Scholz
Côté européen, le chef du gouvernement allemand Olaf Scholz s'est voulu inflexible, ce même 31 mars, affirmant que les pays membres de l'UE continueraient de payer le gaz russe en euros et dollars, refusant donc toujours de le payer en rouble. «Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars», a affirmé le chancelier allemand lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. «J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi [et] les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront», a-t-il ajouté.
Ce 31 mars également, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a déclaré que l'Allemagne et la France se «préparaient» à un potentiel arrêt des importations de gaz russe. «Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n'y aura plus de gaz russe [...] c'est à nous de préparer ces scénarios là, et nous les préparons», a-t-il détaillé, cité par l'AFP, lors d'une conférence de presse avec le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck.