Après avoir tergiversé pendant la campagne électorale, le député libéral de Jean-Talon, Sébastien Proulx, a finalement touché une somme de 24 500 $ en lien avec la fin de son emploi précédent au cabinet du premier ministre.
Celui qui a succédé à Yves Bolduc, lors de l’élection partielle du 8 juin dernier, a empoché une indemnité de départ de plus de 14 000 $, révèlent des documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
À cela s’ajoutent respectivement, à titre de remboursement de vacances et de remboursement de congés, des montants de 7192 $ et de 2930 $.
Au début de la campagne électorale, Sébastien Proulx avait pourtant laissé entendre qu’il pourrait renoncer à son indemnité de départ s’il était élu.
«Ce que je peux vous assurer, c’est que, dans mon cas, il n’y aura aucune double rémunération si le verdict populaire fait en sorte que je représente les gens de Jean-Talon», avait-il déclaré en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
UNE PARTIE DE SON INDEMNITÉ PERDUE
Conformément aux directives qu’il a ensuite formulées, M. Proulx a finalement reçu, en plusieurs versements et pendant toute la durée de la campagne électorale, la quasi-totalité de l’indemnité de départ de 20 500 $ à laquelle il avait droit.
Une fois élu, il n’a pas eu d’autre choix que de renoncer aux quelques versements restants, lesquels représentent environ 6100 $.
«Le jour où j’ai quitté mon emploi, je me suis retrouvé sans emploi, avec une famille, alors, dans ce contexte-là, j’ai bénéficié de mon indemnité», reconnaît aujourd’hui M. Proulx.
«J’ai pris un risque en m’en allant en campagne électorale», a fait valoir celui qui l’a emporté dans Jean-Talon, une circonscription qui depuis sa création il y a 50 ans, n’a été représentée que par des libéraux.
«Je gagnais plus d’argent comme directeur de la planification stratégique [au cabinet du premier ministre] que comme député, ça, vous pouvez en être certain», a-t-il souligné.
Quant aux montants qui lui ont été versés à titre de remboursements de congés, «ce sont des sommes qui m’appartenaient et auxquelles j’avais droit», a insisté M. Proulx, qui, en janvier dernier, a été promu au poste de ministre de la Famille.
COMME YVES BOLDUC, DIT LA CAQ
Le député caquiste Jean-François Roberge n’arrive pas à croire les explications de son vis-à-vis à la chambre.
«Le montant de son indemnité, 24 500 $, pour beaucoup de gens qui ont des enfants au Québec, c’est leur salaire annuel, ça! Ce n’est pas des blagues», a observé le député de Chambly.
«C’est décevant, a-t-il déploré. Avec sa bonne humeur, son sourire et sa jeunesse, on aurait pu s’attendre, peut-être, à une autre façon de faire de la politique. Finalement, on retombe dans les mêmes vieilles façons de faire libérales. [...] Yves Bolduc et Sébastien Proulx, c’est la même philosophie, au fond. Ils prennent tout ce qu’il est possible de prendre en disant “j’y ai droit, tout m’est dû!”»
Sébastien Proulx
Indemnité de départ à titre d’employé du cabinet de Couillard
Démission le 27 avril 2015
Prévue
- 20 502,50 $
- Touchée : 14 384,79 $
- Non versée : 6 117,71 $
- + 2 930,24 $
- remboursement de congés de maladie
- + 7 192,40 $
- remboursement de vacances
Total reçu pendant la campagne électorale
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