Shane Doan et ces « fucking frogs »

Quand le sport devient politique



Quelle ironie. Plus tôt cette semaine, pour les Francs tireurs, j’ai suivi le député libéral Denis Coderre dans son écosystème politique de Montréal-Nord. Évidemment, il fut question, entre deux poignées de mains, du litige civil opposant le hockeyeur professionnel et le flamboyant député Denis Coderre.
Rappelons les faits (j’ai évoqué la chose en blogue). Shane Doan, avec les Coyotes de Phoenix, perd un match au Centre Bell contre le Canadien en 2005. Les quatre arbitres sont francophones. Les mots « Fucking frogs » sont lancés contre les abritres par un joueur des Coyotes. Dans le rapport de match de l’arbitre Michel Cormier, ce joueur, c’est Shane Doan. Petit racisme ordinaire dans la LNH. Sauf que Shane Doan, en 2005, s’apprête à représenter le Canada aux JO de Turin.
Denis Coderre, député et ministre fédéral, dénonce Shane Doan. Se demande ce qu’il fait dans l’équipe nationale d’un pays alors qu’il insulte un des deux peuples fondateurs. Le monde du hockey professionnel fait corps autour du grand Shane Doan et méprise le député, lui suggère d’aller se faire réélire et de laisser la conduite du sport aux grands intellectuels du hockey. Doan finit par poursuivre Coderre au civil, pour 250 000$. Contre-poursuite de 40 000$ du député.
Ce qui est intéressant, dans une poursuite au civil, c’est qu’un certain nombre de parties, et pas seulement celles qui sont impliquées, peuvent être tenues de fournir des témoignage et des documents. Or, rapporte Réjean Tremblay dans La Presse ce matin, en évoquant un règlement hors-cour entre Doan et Coderre, la LNH a été tenue de déposer le rapport du match litigieux. Et l’arbitre Cormier, dans ces lignes écrites à chaud, dit clairement que c’est Doan qui a proféré son « amour » pour les grenouilles françaises. Cormier a témoigné dans le même sens, plus tard.
Surprise, surprise : il y a eu cette entente hors-cour. Réjean y fait écho dans sa chronique, Shane Doan donne raison à Denis Coderre.
Très hâte de voir les échos à Toronto, dans les médias. Depuis l’affaire Doan, ces échos sont à peu près inaudibles.


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