Sur le pont du Titanic
C'est très habile de la part de Khadir de proposer un pacte avec le PQ à ce moment-ci. Mais c'est une proposition cousu de fil blanc. «... Et l’élection complémentaire dans Bonaventure pourrait être un excellent banc d’essai... , propose-t-il et, bien sûr, il rajoute : si le PQ acceptait de ne pas présenter de candidat ». Je ne connais pas le nombre de vote recueilli par QS lors de la dernière élection dans ce comté, mais on s'en doute un peu.
Reste qu'il faut que Pauline Marois parte, la ligne verte est franchie. C'est n'est plus du déni, ni même de la procrastination : c'est rendu du délire. Alors que son gros bateau est en train de couler, elle affirme que tout est sous contrôle, qu'elle va faire la prochaine élection et que sa garde rapprochée est solide. Il faut lire Le Devoir d'aujourd'hui pour se rendre compte que son discours n'a vraiment plus rien à voir avec la réalité.
Je soutiens cette femme depuis plus de deux mois, presque à mon corps défendant parce que je vois aussi ses grandes faiblesses, sa difficulté à inspirer les troupes, à convaincre le peuple québécois d'embarquer sur son bateau. La loyauté est une belle vertu, mais la lucidité commande d'éclairer partout.
Je me disais aussi que ce serait bien qu'une femme devienne enfin première ministre du Québec, et peut-être, qui sait, qu'elle saura enfin redresser le Gros Vaisseau Amiral. Mais ce ne fut pas le cas, et force est de constater que c'est plutôt le contraire qui arrive.
Que faudrait-il faire pour la convaincre en faisant le moins de tort possible ? Qui pourrait lui expliquer la situation, lui montrer la réalité en face ??? Ce serait si triste si elle continuait à s'accrocher comme elle le fait maintenant, si... dramatique. Pour elle et pour ses proches.
En fait, ce n'est même pas un film dramatique auquel on assiste, mais plutôt tragique, au sens grec du terme. Il faut maintenant regarder plus loin, dans ce qui est toujours possible, dans ce qui est toujours faisable, et surtout ne pas rêver à des scénarios fantastique tel une élection référendaire et hop ! ça y est.
Je souhaite au peuple auquel j'appartiens beaucoup de lucidité. Et de courage.
André Vincent
Sur le pont du Titanic
Reste qu'il faut que Pauline Marois parte, la ligne verte est franchie.
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12 commentaires
Archives de Vigile Répondre
30 octobre 2011Hélas!... Trois fois hélas...
Elle s'est arrêtée avant la fin de la marche... pour ne pas entendre Gilbert Paquette (Cap sur l'indépendance) et d'autres, en appeler à la coalition des forces...
Elle s'est ensuite jetée dans les bras de Duceppe... pour louer sa victoire de 2003! Et pouf! La déconfiture des derniers 6 mois: oubliée!
L'union qu'ils appellent, c'est sous le parapluie de la gouvernance souverainiste. Leur disparition sera le triomphe des fédés! Temporaire, espérons-le, puisque la véritable coalition sera désormais possible... contre le gouvernement Legault? Qué pena!
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
29 octobre 2011Soyons tous beaux joueurs:
Elle marchera cet après-midi, aux côtés de tous les indépendantistes, qui ne demandent qu'à l'entendre, ensuite, lancer un cri de ralliement pour la cause: mort aux fédés qui se pourlèchent les babines d'Halloween en prévoyant la fin des séparatissss....
Archives de Vigile Répondre
28 octobre 2011@ Marcel Haché,
Vous avez peut être raison, Marcel Haché, peut-être. Mais vient un moment où il faut prendre position et je viens de le faire, non sans quelques tristesses.
Et si j'ai déjà dit que je n'avais pas du tout envie d'aller me noyer avec les caribous, je n'ai pas non plus le goût de foncer sur un iceberg avec Pauline Marois.
C'est bien de faire face à la tempête, stoïque, cheveux au vent, les yeux fixé sur l'horizon... ; mais quand on voit l'iceberg devant qui risque fort de nous broyer tous, alors il faut donner un coup de barre.
Je préfère le cran de vivre.
Amitiés,
André Vincent
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
28 octobre 2011"C’est s’il est brave qu’il ne disparaîtra pas. Et Pauline n’a sans doute pas tous les atouts, mais elle a ceci qui a été infiniment rare au P.Q. : le cran." (M.H.)
Il n'est pas trop tard pour Pauline d'appeler à l'aide l'ensemble des indépendantistes du Québec!
Si elle venait marcher samedi à Montréal (avec Maka, si elle veut) et écoutait les orateurs du Réseau Cap sur l'Indépendance) peut-être qu'elle trouverait l'étincelle de la solution: coaliser les forces, demeurer leader de la cause, ranimer un PQ renouvellé, couper les jambes aux fédés qui n'attendent que sa démission pour proclamer la mort, une autre fois, des séparatissss au Québec.
Marcel Haché Répondre
28 octobre 2011Il n’y a plus rien à sauver de ce qui est faisable ou désirable, André Vincent. Le P.Q. doit faire face à son destin. Cela fait depuis toujours d’ailleurs qu’il se sauve, qu’«y s’ pousse », qu’il s’évite de faire face.
Ne lisez-vous jamais ceux du P.I. qui ne réclament que ça : faire face ? Et voyez plutôt tous ces péquiss fouteurs de bordels, mais toujours prêts à rentrer au bercail pour une nouvelle fuite en avant.
Lisez donc Réjean Pelletier, en réponse sur mon dernier texte. Cela vous surprendra et le surprendrait lui-même : Réjean Pelletier serait capable de se rallier à Pauline Marois, ce que Pierre Cloutier ne fera jamais. Et pourquoi donc, André Vincent, parce qu’au-delà de la méthode, la gouvernance souverainiste, il y a quelque chose chez Pauline Marois qui indique très fort qu’elle fait face : à Charest, aux mutins, aux démissionnaires et à tous ceux qui veulent tellement de bien au P.Q. mais tellement de mal à l’indépendance.
Si Pauline Marois tient bon, le P.Q. aura réussi avec elle ce qu’aucun autre chef avant elle n’avait réussi : rester et se battre. Parce que tous les chefs péquistes avant elle, sans exception, se sont tous défilés. Tous. Tous.
C’est dans les situations les plus désespérées—et elle l’est, je suis aussi capable de le voir-- qu’on s’aperçoit de la sorte de capitaine qui tient la barre du navire. Et de ce point de vue, il n’y a pas de ligne verte, il y a une femme qui a plus de cran que tous ses prédécesseurs réunis.
Le P.Q. pourrait disparaître ? Qu’il disparaisse plutôt que disparaître de toute façon, et dans la lâcheté en plus.
C’est s’il est brave qu’il ne disparaîtra pas. Et Pauline n’a sans doute pas tous les atouts, mais elle a ceci qui a été infiniment rare au P.Q. : le cran.
Salutations amicales.
Henri Marineau Répondre
28 octobre 2011"Je souhaite au peuple auquel j’appartiens beaucoup de lucidité. Et de courage."
Si le peuple auquel vous appartenez, M. Vincent, a autant de lucidité que vous en admettant que Pauline Marois, que vous avez longtemps défendue, a franchi la "ligne verte", et autant de courage pour continuer votre réflexion avec nous malgré votre profonde déception, soyez assuré que ce peuple accédera un jour à son statut de nation!
Jean-François-le-Québécois Répondre
27 octobre 2011@ A. Vincent:
«Ce serait si triste si elle continuait à s’accrocher comme elle le fait maintenant, si... dramatique.».
Ça semble être hélas ce qu'elle a décidé de faire. C'est bien triste.
Il faut reconnaître à sa juste valeur la contribution de Mme Marois au PQ et à la cause indépendantiste, mais il ne faut pas que ce parti soit démoli aux prochaines élections. Ni que la cause disparaisse avec les ambitions politiques personnelles de Pauline.
Avec de nouveaux événements tels, entre autres, que l'abolition du registre des armes à feu, à Ottawa, de même que le fait que la MIL-Davie de Québec va mourir, mettant en chômage 1200 travailleurs québécois (pendant que des contrats de construction de navires sont octroyés à des chantiers navals canadiens anglais), les Québécois en ont autant qu'à l'époque de l'échec du Lac Meech, assez de l'incompréhension canadienne. Et de cette façon canadienne de perpétuellement nous rabaisser, pour que nous en vesion à croire que nous ne sommes que des pas bons.
Chez les fédéralistes, à part de vieux irrécupérables, nostalgiques du Québec d'avant la Révolution tranquille, qui octroi encore sincèrement au Canada?
Il ne saurait être question, comme on l'a fait pendant longtemps, d'évoquer l'économie, pour que nous convaincre de rester dans ce Canada qui nous hait, puisque c'est clairement ce cadre néo-coloinal qui est en train de nous appauvrir et nous empêcher de réaliser notre potentiel!
Nous sommes au milieu d'un contexte de boulerversements, véritablement historiques. Et il faut que le PQ batte le fer pendant qu'il est chaud! Si Mme Marois n'est pas la femme de la situation, qu'on lui montre respectueusement le chemin de la sortie.
Archives de Vigile Répondre
27 octobre 2011Nous sommes rendus à une autre étape et M. Le Hir nous en fait une éloquente démonstration dans son dernier article,
« L’empire » tente une manoeuvre pour forcer le jeu .
Instinctivement nous savons la force et la lucidité que nous devons posséder pour combattre ceux et celles qui veulent nous déposséder de nos richesses actuellement et nous savons également qu'un leader(femme ou homme) devra donner l'exemple et communiquer spontanément aux gens ce qui se passe réellement et non ce qui est rapporté par les perroquets de Gesca&Cie.
C'est une immense tâche et la force requise se devra d'être herculéenne et les talents de communicateur tout autant.Ce sera à s'arracher les tripes.
Madame Marois a de grandes qualités et je ne doute pas qu'elle soit compétente à plusieurs égards mais force est d'admettre que son énergie devra être utilisée pour la souveraineté du Québec autrement qu'à la direction du Parti Québécois.
Bien sur ce sera difficile pour elle mais si elle est sincère dans sa démarche pour l'indépendance du Québec,elle contribuera à la solution au lieu de laisser périr son parti dans l'esprit de la population.
Oui d'autres éléments sont dans le portrait.
Çà joue plus rough que jamais,l'immigration rentre de partout,les médias sont de plus en plus convergents,notre Fleur de Lys a été déshydratée volontairement depuis huit ans par les ''élites'' qui nous gouvernent et nous sommes tellement déséchés que nous avont peine à ressentir l'eau qui nous redonnera la vie:
raison de plus pour réaliser que nous sommes rendus ailleurs et qu'il faut avoir les yeux grands ouverts sur ce qui nous encercle dans le moment présent.
Ici et Maintenant comme dirait Languirand.
L'autruche est tout de même un bel animal.
Yves Rancourt Répondre
27 octobre 2011Monsieur Vincent,
En revenant à la maison ce soir, j'écoutais une émission de Radio-Canada parlant d'un colloque tenu à Québec dans la journée sur les médias et la démocratie. Pendant ce colloque où on interrogeait Christine St-Pierre( eh oui celle du PLQ) sur les pouvoirs des médias, elle dit spontanément: " Oui c'est vrai, ils peuvent faire et défaire des carrières politiques".
Je ne sais pas à qui elle pensait alors( elle a brièvement parlé de Lise Payette et l'histoire des Yvette), mais elle pensait certainement aussi à Pauline Marois que les médias maltraitent sans retenue depuis qu'on prédisait il y a à peine 5 mois 80 comtés au PQ aux prochaines élections.
C'est sûr que présentement le mal est fait et que sa démission est devenue presqu'inévitable. Mais dites-moi, monsieur Vincent, quand on en aura fini avec Pauline Marois, croit-on vraiment chez les souverainistes que les médias fédéralistes vont faire la vie facile au prochain chef du PQ, si bon soit-il? Il faudrait être drôlement naïf pour le croire; ces attaques cesseront quand ils auront tué pour de bon le projet d'indépendance.
Mes salutations respectueuses.
Archives de Vigile Répondre
27 octobre 2011M. Vincent,
je prends bonne note que vous avez lancé la serviette à propos de Pauline Marois. Je n'en discute pas et je ne dis même pas que c'est dommage.
Mais je veux surtout apporter une précision pour l'avenir de nos débats. Vous écrivez:
"et surtout ne pas rêver à des scénarios fantastique tel une élection référendaire et hop ! ça y est."
Ça fait quelques fois que vous parlez de l'élection référendaire comme étant issue de la pensée magique.
L'alternative étapiste était la suivante: on ne peut rien faire de décisif tant qu'on n'a pas gagné un référendum.
Si un parti demande le mandat de réaliser la souveraineté lors d'une élection (décisive référendaire) comme ce fut le cas en 1970 et comme cela aurait pu être le cas en 1973 (deux semaines avant le vote est apparu un message du PQ: voter d'abord pour un bon gouvernement; vous voterez pour la souveraineté plus tard lors d'un référendum. Une chose à la fois), le gouvernement élu peut poser des gestes pour réaliser la souveraineté et faire adopter la constitution républicaine d'un Québec indépendant lors d'un référendum en fin de processus non pas en début de processus.
Soit dit en passant, ce qu'a fait Claude Morin pour introduire l'étapisme est l'équivalent de ce que veut faire Pierre Cloutier mais en sens contraire sans passer par un congrès.
Robert Barberis-Gervais, 27 octobre 2011
Henri Marineau Répondre
27 octobre 2011M. Vincent,
J'ai suivi avec intérêt tous vos billets sur cette tribune et je dois admettre que vous avez manifesté énormément de patience et de tolérance envers Pauline Marois!
"Je soutiens cette femme depuis plus de deux mois, presque à mon corps défendant parce que je vois aussi ses grandes faiblesses, sa difficulté à inspirer les troupes, à convaincre le peuple québécois d’embarquer sur son bateau. La loyauté est une belle vertu, mais la lucidité commande d’éclairer partout."
Je comprends votre amère déception de constater que Pauline Marois ait franchi "la ligne verte" et qu'elle doit maintenant tirer sa révérence...Ainsi va la vie!
J'admire aussi votre capacité d'adaptation aux changements qui souvent ne vont pas dans le sens de nos aspirations mais je dois vous concéder la sagesse de les admettre et de passer à autre chose!
Archives de Vigile Répondre
27 octobre 2011Bonjour M.Vincent
C'est pas Pauline le problème, c'est le P.Q. Vous aurez beau changer de chef à tous les deux ans, ça ne changera rien au fait que ce parti est bourré de taupes et de poignards depuis ses débuts.
Désaveu de Marois: Guillaume Tremblay en beau fusil
« Tout ce que je vais dire c’est que je suis fâché contre les députés qui ont parlé de certaines choses. Les discussions qui ont lieu en caucus sont supposées demeurer privées», déplore-t-il. Le député péquiste n’a par contre pas nié avoir mis en doute le leadership de sa chef. »
http://www.letraitdunion.com/Actualites/Politique/2011-10-27/article-2787948/Desaveu-de-Marois%3A-Guillaume-Tremblay-en-beau-fusil/1