Il se dit maintenant « ouvert » à l’accord de Paris sur les changements climatiques, laisse entendre qu’il renoncera à poursuivre Hillary Clinton et cherche à s’éloigner de l’extrême droite. Il se voit même comme le réconciliateur entre Israël et la Palestine et va jusqu’à changer d’avis sur le rétablissement de la torture. Après une campagne sans compromis du candidat Trump, le président désigné, lui, met de l’eau dans son vin. Pas mal d’eau, même.
Et — comble de l’ironie ou de la stratégie —, ce changement de ton est survenu mardi dans un entretien au New York Times, où le président désigné a rencontré des journalistes, des éditorialistes et des dirigeants, certains rapportant en direct ses propos sur Twitter. Durant la course à la Maison-Blanche, le quotidien anti-Trump ne s’était pas gêné pour publier un éditorial farouchement opposé à ce milliardaire républicain, le traitant de « fanatique » abonné aux fausses promesses.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître aux yeux de ses détracteurs, Donald Trump, véritable candidat chauffard ayant multiplié les déclarations et les manoeuvres dangereuses, semble désormais mettre la pédale douce sur certaines de ses positions… quand il ne procède carrément pas à un virage à 180 degrés. Tout juste après l’élection, le magnat de l’immobilier avait tout de même commencé à manifester quelques signes d’assouplissement, reconnaissant quelques bons éléments à l’Obamacare et expliquant que le mur qu’il souhaite construire entre son pays et le Mexique pourrait bien n’être, tout compte fait, qu’une simple « clôture ».
Ces légers signes d’assouplissement viennent maintenant d’être exposés en rafales, d’où l’étonnement de certains.
Moins climatosceptique et de droite
À propos des changements climatiques, sujet apparemment indiscutable puisque ce climatosceptique ne le considérait pas autrement que comme une vue de l’esprit, le président désigné s’est déclaré ouvert à l’accord de Paris (COP21). Il avait pourtant promis tout au long de sa campagne d’en retirer les États-Unis. « Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question, a dit M. Trump au réputé quotidien de la Grosse Pomme. Je pense qu’il y a un lien [entre les humains et le changement climatique], il y a quelque chose, mais tout dépend combien. »
Sur la question de la torture, qu’il promettait de rétablir, le bolide Trump fait plus que démonter de l’ouverture : il recule. Le président désigné a expliqué à la rédaction du New York Times que la torture, interdite sous l’administration de Barack Obama, « ne va pas faire tellement la différence contrairement à ce que beaucoup de gens croient ». C’est une discussion avec le général à la retraite James Mattis, qu’il envisage « très sérieusement » de nommer à la tête du Pentagone, qui l’aurait convaincu de renoncer à rétablir ces techniques atroces pour les interrogatoires. Connu pour son franc-parler, M. Mattis lui aurait dit ne « jamais avoir trouvé ça utile ».
Le président désigné semble aussi vouloir prendre ses distances de l’extrême droite, ayant pris la défense de son proche conseiller Steve Bannon. Jusqu’à tout récemment, ce dernier était le patron de Breitbart, un site d’information servant de caisse de résonance à une nébuleuse d’extrême droite baptisée « alt-right ». « Si [Steve Bannon] était raciste » ou d’extrême droite, « je ne penserais même pas à l’embaucher », a-t-il assuré au quotidien. M. Trump s’est également dissocié d’un groupuscule d’extrême droite qui a fêté sa victoire électorale samedi à Washington lors d’une conférence marquée par des saluts nazis. « Je les désavoue et je les condamne », a-t-il dit au New York Times.
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Trump met la pédale douce
Le président désigné ne rêve plus d’envoyer Hillary Clinton en prison, et il est même prêt à redéfinir sa position sur le dérèglement climatique
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