Les médias ont fait grand état de la défection du député
Jean-François Fortin du Bloc Québécois maintenant dirigé par Mario
Beaulieu comme si c’était un pas de plus vers la mort de ce parti au
niveau fédéral. J’ai moi-même été déçu de cette défection car ce
député avait et a encore une sensibilité particulière pour l’avenir
des régions du Québec.
Cependant, je n’ai pas apprécié qu’il s’en prenne à son nouveau
chef qu’il a qualifié de trop radical et qu’il le voit comme
quelqu’un qui va folkloriser l’option souverainiste ou
indépendantiste alors que sa défection pour de mauvaises raisons risque
d’avoir l’effet de ce qu’il dénonce.
Je connais personnellement Mario Beaulieu depuis au moins dix ans et je
l’admire pour la clarté de ses idées et pour son engagement très senti
envers la défense de la langue française au Québec qui est menacée
plus que jamais en raison du glissement de l’appui des francophones à
la voir se maintenir comme la langue commune de tous les québécois.
C’est une personne déterminée et tenace dans la défense de ses idées
mais il est loin d’être quelqu’un à l’esprit fermé. Il aurait
sans doute apprécié la contribution du député Fortin car il lui a
offert d’être son lieutenant pour le développement régional.
Quoiqu’il en soit, le départ d’un député ne doit pas être
dramatisé car il y a régulièrement des départs dans tous les partis.
Ce qui compte pour moi c’est que les québécois qui ne sont pas
fédéralistes puissent voter selon leurs idées lors des de la
prochaine élection fédérale. Autrement, ils n’auraient le choix que de
s’abstenir. Malheureusement, ce choix pourrait être interprété comme
une acceptation de tout ce que fait le gouvernement fédéral envers le
Québec alors que rien n’a été changé depuis le référendum de 1995
sauf l’augmentation des montants de péréquation parce que le système
actuel nous appauvrit et entretient notre dépendance économique.
On reproche à tort, à Mario Beaulieu de vouloir mettre davantage en
avant l’option indépendantiste du Bloc Québécois alors que c’est la
volonté de plus en plus souvent exprimée par les militants au sein des
partis souverainistes au Québec. Elle a le mérite de clarifier les
choses. Comme tous les partis vont prétendre avoir l’intention de
défendre les intérêts du Québec, la seule distinction véritable du
Bloc Québécois c’est la promotion de l’idée que le Québec devienne
un pays et cesse d’être une province dépendante.
Je ne renierai jamais le travail que j’ai fait comme député du Bloc
Québécois entre 1993 et 2003 ni ne critiquerai le travail de
mes collègues car on le faisait en accord avec la majorité des membres
mais il faut constater que les choses ont changé depuis que les
conservateurs ont pris le pouvoir à Ottawa et que les libéraux l’ont
pris en 2003 à Québec. Ces deux gouvernements sous prétexte de
s’occuper des vraies affaires ont tout fait pour ne rien changer en
espérant que les québécois se lassent de la chose politique. Mario
Beaulieu a au moins le mérite de vouloir les réveiller et les sortent de
leur confort et de leur indifférence.
Antoine Dubé
Ex-député du Bloc Québécois de Lévis entre 1993 et 2003
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4 commentaires
François A. Lachapelle Répondre
18 août 2014Depuis toujours, les fédéralistes se réjouissent des malheurs des indépendantistes du Québec. Ce qui arrive actuellement au Bloc québécois ne fait pas exception. Il faut avoir le cuir solide pour réaliser l'avènement du Pays du Québec.
Il ne faut jamais oublier que la dynamique existante entre les Québécois et les autres canadiens, sauf les francophones militants hors Québec, c'est la relation de minoritaires à majoritaires.
Cependant, l'inertie de la majorité n'est pas un gage de courage. À l'entraînement militaire dans l'armée canadienne au Manitoba durant l'été 1966 (TD 53536), j'ai constaté qu'il était facile et courant pour le minoritaire du Québec de se faire respecter à cause de son courage. Détermination est synonyme de courage et la majorité craint la détermination de la minorité.
Je crois que Mario Beaulieu incarne plus de détermination que Gilles Duceppe. Même si Gilles Duceppe a fait du beau travail, a-t-il accompli ce que le Québec avait besoin pour devenir un pays. À sa face même, Gilles Duceppe a échoué et tous les indépendantistes derrière lui.
J'ai hâte que le Bloc s'organise dès maintenant pour la prochaine élection fédérale avec des candidates et des candidats dans chaque comté. L'erreur du PQ aux dernières élections du Québec de ne pas présenter de candidat dans LaPinière ne doit pas être répétée; raison: tous les votes comptent et une élection peut être gagnée par un vote.
Archives de Vigile Répondre
18 août 2014Tres bon commentaire de Antoine Dubé .
Oui défendre les intérêt du Québec d'une certaine facon mais il ne faut pas tomber dans la manigance du fédéraliste nous donner a la miettes pour nous conserver dans leur machine a illusions nous faire croire que le fédéraliste est rentable pour le Québec tout comte fait
cela nous coûte plus cher di rester, selon des analyses en profondeur par des économistes . OUI parler de l'indépendance c'est ce qui faut
si le bloc ne défend que les intérêts du Québec avec des résultats métiger c'est que nous nous enfermons d'avantage dans cet boite de pandore et anti démocratique nous n'en sortirons jamais .
Félicitation Mario Beaulieu pour une nouvelle dinamique
Marcel Haché Répondre
18 août 2014Trop « radical » Mario Beaulieu ? Ben voyons donc ! C’est Gilles Duceppe qui s’est comporté comme un « ambassadeur » du Québec et qui voudrait une extension de mandat à Québec. La Province de Québec a toujours eu ses « ambassadeurs » à Ottawa ainsi que ses « représentants » au conseil des ministres. Mais ça, c’était la game des fédéralistes. Ben oui, ben oui, Gilles, la game des fédéralistes…
Bravo en faveur de Mario Beaulieu. Le Bloc n’a plus rien à perdre à devenir plus incisif.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
17 août 2014De plus en plus: Le Québec aux Québécois.
Et il ne suffit pas de vivre au Québec pour être un Québécois: il faut l'apprécier au point de le défendre contre la dénationalisation, la disparition, la canadianisation!