Un mot qui ne veut plus rien dire

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Quand tout le monde est raciste, plus personne ne l’est





De toutes les insultes que l’on peut lancer à quelqu’un, «raciste» est certainement la pire.


C’est une accusation grave, qui stigmatise la personne visée.


Malheureusement, on utilise ce mot tellement souvent, depuis quelque temps, qu’on est en train de le vider de son sens.


C’est rendu un mot anodin, qui n’attire même plus l’attention.


Un tel a traité tel autre de «raciste»? Ah, bon.


À peine si on se retourne.


Désamorcer une bombe


C’est triste, mais c’est la réalité.


À force d’utiliser ce mot à droite et à gauche pour toutes sortes de raisons, on lui a enlevé toute sa charge émotive, toute sa portée.


«Raciste», c’est comme «nono» ou «twit». Un mot que les gens sans vocabulaire et à court d’arguments utilisent pour dénigrer les individus qu’ils n’aiment pas.


«Je vais répéter le mot nègre, nègre, nègre jusqu’à ce qu’il ne veuille plus rien dire», disait l’humoriste américain Lenny Bruce.


Pour cet humoriste juif, la surutilisation du mot «nègre» était la meilleure façon de désarmer une insulte raciste.


Faire en sorte que ce mot injurieux et dégradant ne veuille plus rien dire. Désamorcer une insulte comme on désamorce une bombe.


C’est malheureusement ce que la gauche multiculturelle a réussi à faire avec le mot «raciste».


Quand tout le monde est raciste, plus personne ne l’est.


Partir pour l’Ontario


Tenez, l’autre jour, sur ma page Facebook, j’ai commenté un article du Journal de Québec portant sur les réfugiés syriens.


Des réfugiés installés dans la capitale nationale annonçaient leur décision de quitter le Québec pour aller vivre en Ontario. Raison: la langue française, difficile à apprendre.


«On leur ouvre les bras, mais ils préfèrent s’installer en Ontario, ai-je écrit sur ma page Facebook. Je trouve ça bizarre que des gens qui disent: “Acceptez-nous” ne veuillent pas faire l’effort de venir vers nous en apprenant notre langue.


«L’intégration est un jeu qui se joue à deux. Chacun marchant vers l’autre...»


Rien de bien méchant dans mes propos. Pourtant, des lecteurs m’ont tout de suite traité de raciste.


Qu’est-ce qui est raciste là-dedans?


Absolument rien. Mais qu’importe: j’ai osé critiquer des immigrants, donc je suis raciste, point.


La cause est entendue.


Pour ces gens, la responsabilité d’une intégration réussie ne repose que sur les épaules de la société d’accueil. Les immigrants n’ont aucun rôle à jouer. L’ouverture à l’autre est une route à sens unique.


Dire le contraire est de la xénophobie pure et simple.


Crier au loup


C’est ainsi que le débat sur l’immigration est devenu un terrain miné. Plus moyen de dire un mot sans que l’insulte «raciste» nous explose en pleine figure.


Résultat: bientôt, plus personne n’osera dire quoi que ce soit, de peur de voir sa réputation traînée dans la boue...


Regardez ce qui est arrivé à François Legault cette semaine. Des humoristes ont même comparé la CAQ au KKK!


Le plus triste, c’est qu’en banalisant ainsi le mot «raciste», les antiracistes se sont tiré dans le pied.


Ils crient tellement au loup que lorsqu’un vrai loup finira par se pointer, plus personne ne les croira...




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