Un peu de colère !

A Pauline Marois, Michel David et Nicole Hébert

Plan Marois

Pauline Marois, allez-vous enfin parler, dire quelque chose ? Pourquoi vous défilez-vous toujours, de quoi avez-vous donc peur ? Votre attitude et beaucoup de vos déclarations me font croire que vous ne vous rendez pas compte de la situation, de ce qui se passe depuis des années, comme si vous aviez le nez collé sur la vitre depuis tout ce temps sans jamais avoir réellement compris la situation du Québec. Vous nous laissez croire que vous choisissez de gouverner une province canadian, vous ne démontrez aucun courage, aucun leadership quant à l’avènement de l’indépendance. Nous savons, vous savez que nous sommes présentement dans la meilleure fenêtre d’opportunités comme on dit, qu’il n’y aura pas de meilleurs moments. Prochainement il y aura les campagnes électorales fédérales puis québécoises, ensuite 8 ans de gouvernance sans vélléités sécessionistes. Les faits sont là : sitôt le pouvoir acquis par le PQ, la volonté d’indépendance baisse inexorablement dans la population. Conséquemment, la stratégie de faire un référendum sur la souveraineté (peu importe la question), une fois au pouvoir, ça ne peut pas marcher. En 1995, si Bouchard n’était pas intervenu pour sauver les meubles, ça se serait terminé à 40 % pour le Oui. Parizeau l’a compris.
C’est maintenant le meilleur moment pour agir, construire donc, commencer le chantier. Quoi donc ? Une coalition de partis pour obtenir 75% des votes, réaliser rapidement un projet de Constitution pour les prochaines élections, élaborer un programme de gouvernance nationale souveraine, etc.
Mais vous reportez encore le congrès. Comment peut-on encore vous faire confiance ? Vous perpétuez l’attentisme de Lucien Bouchard et de Bernard Landry. Comme vous voulez juste commencer par gouverner la province, vous reportez sciemment de 10 ans le travail d’émancipation à faire. Je n’aime pas ça, à mes yeux c’est très grave.
*****
Michel David, j’aime bien vous lire et vous êtes beaucoup meilleur depuis quelques années, parce qu’on vous connaît mieux, vous confiez quelques fois votre sentiment, on sait mieux ce que vous pensez. Mais hier encore vous reveniez avec ce discours prêtés aux dits purs et durs et la logique implacable voulant que les québécois ne veulent pas d’un référendum, donc de la souveraineté, et donc que tout autre stratégie que celle préconisée par le PQ ne fonctionnerait pas. Les médias parlaient déjà comme ça avant l’époque de Parizeau, c’est un schème entretenu. Vous négligez l’impact d’un leadership fort, d’un discours qui émeut, d’une vision qui force l’admiration. Quand le PQ portera le discours de l’indépendance en y croyant vraiment, avec des gens que la population voudra suivre (des gens intéressants, donc, pas des politiciens de carrière), quand ce sera ainsi, la logique que vous entretenez ne tiendra plus. Mais ça n’arrivera jamais si on entretient cette mentalité qui empêche les gens de s’émanciper politiquement, de penser autrement sans le Canada. A cause de l’opinion publique entretenue, même un Parizeau ou un Bouchard, aujourd’hui, n’y parviendrait pas. Les journalistes au Québec portent une lourde responsabilité quant à l’évolution de la nation.
J’aime vous lire, je vous sais honnête et réaliste. Je ne vous demande pas de faire du journalisme de combat, je vous demande un peu plus de réflexion sur ce point. Tout ceux qui s’opposent au PQ de l’après-référendum de 1995 ne sont pas des purs et durs, comme vous dites. Il n’y a plus grand monde qui demandent un référendum coute que coute. Ce que les militants veulent, c’est de l’action, du concret. Ils veulent avancer et ils veulent que leurs représentants du PQ se mettent à l’ouvrage.
*****
Mme Nicole Hébert. Vous dites que si on est contre le PQ, nous devons expliquer comment nous ferons l’indépendance autrement qu’avec ce parti. Le corollaire est que si nous voulons faire l’indépendance avec le PQ, nous devrions nous abstenir de le critiquer. Parce que c’est ça la réponse à votre question : si nous critiquons le PQ, c’est parce que nous savons qu’il est l’outil qui a les meilleures chances d’y parvenir, nous voulons donc qu’il y parvienne, mais nous voyons bien que l’histoire se répète, que son action est stérile. Nous voyons que le PQ est non seulement en attente que le peuple se réveille tout seul, il est aussi nuisible à l’objectif car son inaction laisse la population aux mains des conditionneurs de nos esprits (les médias, les hommes d’affaires, les artistes qui ne se prononcent jamais, etc.). Ne pas agir c’est se laisser porter par le courant. Nous sommes présentement dans un torrent et nous aimons ça (on vient de réélire le PLQ). Ça va mal en maudit. Ça va mal mais le PQ ne semble pas s’en rendre compte.
En fait, il voit bien, le PQ, que la population s’endort tranquillement, inexorablement. Comme je présume tout de même de la bonne foi des autorités du PQ, je crois qu’ils ne se rendent pas compte de l’urgence de la situation, de la catastrophe prochaine. Combien de temps encore Montréal sera-t-elle francophone, n’est-il pas déjà un peu tard ? Le PQ ne se rend pas compte (imaginez, ils défendent les 2 CHUs) c’est pourquoi ils ne sont pas pressés, ils acceptent de prendre le pouvoir et de l’exercer pendant 7 ou 8 ans sans jamais rien faire en ce qui concerne notre émancipation, juste attendre que le peuple manifeste son désir. Alors comme on sait que sitôt le pouvoir acquis, la volonté d’indépendance baisse inexorablement (sauf sous Parizeau), travailler à obtenir le pouvoir d’abord et on verra après, cette attitude-là, madame, c’est odieux. C’est de la fausse représentation. Permettez qu’on essaie de mettre de l’ordre dans cette machine, permettons-nous de brasser la cabane maintenant, pas en 2011 quand il sera trop tard. Car après, il y aura soit la gouvernance péquiste stérile, soit une autre gouvernance. 10 ans de plus à attendre et espérer. Permettons-nous donc un peu de colère, c’est malheureusement nécessaire, la vie n’est pas faite que de bonnes intentions. Il faut parfois affronter ceux qui nous oppressent, et il faut parfois ramener à l’ordre ceux qui travaillent mal en équipe, même et surtout s’il s’agit du chef. Comment certains osent-ils parler d’unité inconditionnelle, peu importe où on va ? Qu’est-ce que c’est que cet appel aveugle ? C’est suicidaire, nous mourrons à petit feu.


Laissez un commentaire



15 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2009

    Suite
    Vous comprenez la nuance... elle est capitale. Il s'agit d'opérer un radical renversement paradigmatique. L'Autorité sur le territoire national du Québec n'est dès lors plus l'État impérial du Canada, mais bien le peuple démocratique et souverain du Québec. Et ça, seul ce peuple peut nommément en décider. Il nous faut lui donner l'occasion de le faire, puisque le Canada refuse de le faire.
    Cela en considérant votre texte précédent :
    Les Québécois ne sont pas vraiment ambivalents

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2009

    @ M. Pierre Bouchard, Escoumins
    À votre question à laquelle vous me demandez mon avis voici ma réponse.
    « Voulez-vous que la Constitution du Canada, que toutes les autorités du Québec n’ont jamais acceptée depuis sa transformation forcée en 1982, soit revue et corrigée pour qu’elle prenne compte de la réalité nationale des Québécois et des Amérindiens ? »
    Admettons que les Québécois répondent OUI à cette question, nous obtenons quoi ? Rien. Nous obtenons un OUI à rien de précis, rien de décisif. Tout reste entre les mains du Canada qui acceptera ou non de « prendre en compte la réalité nationale des Québécois et des Amérindiens ».
    Par contre la première partie de cette même question, déjà indique quelque chose de pertinent. En somme vous dites :
    « La Constitution passée et actuelle du Canada n'a jamais été soumise aux voix du peuple souverain du Québec. Elle a été et est toujours répudiée par l'Assemblée nationale du Québec. »
    Déjà on a là trois affirmation vraies. La Constitution du Canada est répudiée
    - par le peuple du Québec et par l'Assemblée nationale ;
    - elle n'a jamais obtenu le OUI qui valide un État légitime ;
    - existe une telle chose que le peuple souverain du Québec.
    Tout ça n'a jamais été validé par le peuple souverain du Québec. La réalité de l'existence du peuple souverain du Québec n'existe pas dans l'État. Il n'existe pas dans la LOI. Donc il n'existe qu'en tant que phénomène culturel ou sociologique, pas dans le politique, dans l'État.
    En demandant au peuple souverain du Québec en somme s'il existe, s'il désire exister dans l'État, s'il accepte de se proclamer existant et souverain, nous franchissons une étape cruciale.
    Reste à en tirer les conséquences. L'État valide du Québec souverain doit d'après le Canada et d'après nous émaner des voix du peuple. Donc, réciproquement l'État du Canada aussi. Ainsi, il nous faut déclarer invalide et illégitime toute légalité d'un État qui, sur le territoire national du Québec, ne se serait pas soumis aux voix du peuple souverain du Québec. Un OUI à telle déclaration se trouve à invalider l'actuel État du Canada. Ce qui l'oblige à se soumettre aux voix du peuple. À lui de proposer au peuple souverain du Québec un État du Canada, une Constitution du Canada susceptible de recevoir son approbation.
    Cela renverse le fardeau de la preuve. Ce n'est plus à nous à quémander à une Autorité supérieure de bien vouloir considérer ce que nous pourrions lui proposer pour que la Constitution du Canada « soit revue et corrigée pour qu’elle prenne compte de la réalité nationale des Québécois et des Amérindiens ». C'est plutôt l'inverse. L'Autorité suprême en démocratie ce n'est pas l'État, c'est le peuple. Si un État veut se prétendre légitime et valide sur le territoire national du Québec c'est lui le quémandeur. C'est lui qui doit se nommément soumettre à l'Autorité suprême des voix peuple souverain du Québec. Et non le contraire que soustend votre proposition. Ce pourquoi je propose plutôt ce que je propose.
    Mais vous avez raison de penser qu'il y a un lien entre nos deux propositions. Ce que ma réflexion apporte de nouveau, c'est qu'il nous faut nous prononcer sur le fait que cet État du Canada est aussi invalide que peut l'être tout État n'ayant pas obtenu nommément le OUI du peuple souverain du Québec qui seul peut le valider. Ce qui a pour effet de forcer le Canada à se gouverner en conséquence Et de faire en sorte que la Constitution du Canada « soit revue et corrigée » pour qu'elle soit approuvée nommément par les voix du peuple souverain du Québec. Et, elle pourra être approuvée si, et seulement si cette Constitution que voudra proposer le Canada a vraiment pris en « compte la réalité nationale des Québécois et des Amérindiens », sinon elle ne recevra juste pas la sanction que cet État doit obtenir pour que sa légalité soit légitime.
    Suite ici-bas

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2009

    Bonjour M. Archambault,
    j'ai dit ce que je pense, je l'ai fait sèchement, et je suis heureux maintenant de voir que vous l'avez bien pris tout de même. Tant mieux. Il n'est pas dans mes habitudes de m'attaquer aux gens, ce n'était pas le geste que je voulais poser, je voulais vous informer de ma perception. Elle vaut ce qu'elle vaut.
    Pour le texte dont je vous parle je vous le demande honnêtement : que pensez-vous d'un référendum sur la refonte de la Constitution du Canada ? Bien sûr personne n'a l'exclusivité des idées, je ne faisais pas un reproche.
    Et vous M. Bousquet, que pensez-vous de cette idée ?

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2009

    @ M. Bouchard
    Je ne veux pas remplir tout l'espace. Je ne fais que répondre, à répétition oui, à la répétition de ce qui est exposé ici. Je ne vois pas pourquoi je devrais considérer ne pas réagir à du contenu présenté ici. S'il se trouve que ce contenu appelle semblable réponse, je ne vois pas pourquoi je devrais en inventer une autre sous prétexte de ne pas revenir avec les mêmes idées pour répondre à des interventions qui les engagent.
    Et, question brièveté, ce qu'on m'a reproché de ne pas pratiquer, vous n'êtes pas un exemple vous non plus. ET tant mieux, d'aucuns sont brefs, d'autres pas toujours. Il faut de tout pour faire un monde qui ne soit pas nivelé.
    Quant à ce dont vous m'accuser en discréditant mon apport en le qualifiant de « compulsion rhétorique » sachez qu'il ne s'agit nullement de compulsion. Je ne fais que réagir à ce que je lis en toutes honnêtetés, en tout respect, et si je déforme votre pensée merci de me dire en quoi. Car j'ai pour principe de ne pas le faire, mais je peux errer parfois, comme tout un chacun.
    Je ne rapplique pas 2 ou 3 fois pour « marteler » le même message dans un même titre. J'interviens en exprimant mes idées et en développant ce qu'elle me semblent, à tort ou à raison engager, cela en comptant sur le « respect » que l'on doit avoir « pour les gens qui s’engagent publiquement ici en donnant leur opinion dans un texte auquel souvent ils ont travaillé sérieusement », ce qui est mon cas puisque je ne fais que réagir au contenu exprimé dans tel ou tel titre avec le même respect que j'attends recevoir, malgré tout, malgré les défauts qui sont les miens. Ce que j'ai du mal à déceler dans votre montée de lait.
    ET, oui, cette idée et bien d'autres que j'endosse, développe et défends ne sont pas toutes inédites, et pas en soi des exclusivités. Je me suis rendu compte que celle dont vous parlez a déjà été mise de l'avant par d'autres personnes. Vous me dites que vous l'avez fait, tant mieux. Quel est le problème ? Ai-je dit que j'en étais le seul inventeur et propriétaire ?
    Bien sûr, on peut être selon nos affinités électives respectives être énervé par tel ou tel contenu, telle ou telle personne. La moindre des choses me semble être de passer outre et de se concentrer sur le fond. Ce que vous ne faites pas en pensant que vous faire du bien en « sortant le méchant » en vous en prenant non pas à mes idées mais à ma personne, pourra nous faire avancer sans mal. Permettez-moi de vous dire que j'ai des doutes...
    Quand en plus, finalement intéressé à échanger sur le fond, vous m'invitez à réagir à l'un de vos textes, disons, pour dire le moins, que vous n'avez pas le tour de mettre vos invités à l'aise... Et qui invitez vous au fait ? Le compulsif rhétoricien, le déformateur de propos, celui qui d'après le diagnosticien que vous êtes « souffre » de vouloir prendre toute la place ?
    Et, très généralement, quand on est menacé par les autres qui supposément prennent toute la place, ce n'est pas tant qu'ils la prennent toute, ce n'est que parce que les autres ne la prennent pas suffisamment. Car le corolaire contraire, ne fait qu'imposer le nivellement par le bas... le plus petit dénominateur commun. Ce qui ne me semble pas être un gage d'excellence, ni de liberté d'expression.
    Cela dit, que d'aucuns ne plaisent pas, voire, ne soient pas objectivement plaisants, est inévitable. Rares sont celles et ceux qui peuvent plaire à tout le monde ou à la majorité. Et, je sais depuis très longtemps que je ne suis pas de ceux-là et je vis très bien avec ça. Merci. Vous ne me blessez pas. Votre incontinence excentrique et périphérique ne blesse que vous. Sans rancune...

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2009

    Bonjour
    [ «Les députés fédéraux ont exempté les dons et avantages ,les biens et les services , reçus par les partis politiques et les associations de comté des restrictions prévues par le code régissant les conflits d'intérêts et l'obligation de les dévoiler. Le 4 juin 2009,les quatre partis politiques représentés à la Chambre des communes ont adopté ce changement à l'unanimité sans le soumettre au vote. L'amendement signifie qu'il y a désormais aucune limite d'argent, de biens ou de services qu'un député peut recevoir. De plus, les députés n'auront plus l'obligation de déclarer ceux-ci dans le registre public tenu par le commissaire à l'éthique. -- Tim Naumetz,La Presse Canadienne,Ottawa »]

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2009

    Bonjour!
    La télévision demeure la principale source d'information des Canadiens,ce qui inclus les québécois, malgré la popularité croissante de l'internet. Les journaux constituent la deuxième source.La radio arrive au troisième rang.Internet en dernier.
    Qui parle d'indépendance à la télé,dans les quotidiens populaires,dans les hebdos de quartiers,dans les radios populaires ? Un grain de poussière parfois.Faut pa se fier au PQ et au Bloc.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2009

    Bonjour M. Archambault,
    Vous souffrez toujours de ces compulsions rhétoriques qui vous font envahir toutes les pages de Vigile pour vous assurer que tout le monde comprend bien ce que vous voulez dire. Comme trop souvent vous vous acharnez sur des gens jusqu’à en déformer leur propos, je qualifie certains de vos passages comme de la pollution parce qu’ils n’apportent rien de plus à la discussion. Vous vous débattez pour gagner le débat.
    Je ne veux pas vous provoquer ni vous faire du mal, mais ça fait longtemps que je voulais vous dire cela. Par respect pour les gens qui s’engagent publiquement ici en donnant leur opinion dans un texte auquel souvent ils ont travaillé sérieusement, je vous trouve désagréable quand vous martelez une réponse en 3 ou 4 messages consécutifs, ça donne l’impression de vouloir occuper toute la place. J’aimerais bien que vous vous contrôlliez un peu.
    A moi maintenant. Vous voyez à quel point moi aussi je peux être désagréable, je ne me gêne pas pour dire directement ce que j’ai à dire. J’essaie quand même de rester poli et surtout respectueux de mon interlocuteur. Mais vos compulsions rhétoriques, j’insiste, m’énervent au plus haut point. C’est mon problème, je tente ici de me soigner en vous disant cela.
    Vous proposez qu’on permette aux Québécois de se prononcer sur la validité du Canada. Imaginez, j’ai bien lu ça de vous depuis vos nombreuses interventions, même si je ne les lis qu’en oblique, mais je viens juste de me rendre compte que j’ai proposé à peu près la même chose en 2006 ; il faut croire que l’impression négative que vous m’inspirez m’empêchait de voir ça. Alors aujourd’hui, oui, j’aimerais avoir votre avis sur ce texte "Les Québécois ne sont pas vraiment ambivalents", 11 décembre 2006.
    Sans rancune.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    @ Daniel Roy
    Moi aussi je partage l'impatience de M. Bouchard, c'est pourquoi avec patience je nous invite impatiemment à prendre nos responsabilités et à dire même impatiemment mais consciencieusement ce que nous voulons.
    Et, ce que nous voulons ne se limite pas à faire la recension de ce que nous ne voulons pas ou de ce qui nous enfonce.
    Moi ce que je veux c'est le rassemblement de nos forces vives seul capable de contrer la dépression, l'enfoncement canadianisateur. Dans ce contexte, il nous faut préciser me semble-t-il les termes de ce rassemblement, les exprimer, les mettre sur la table pour en discuter et pour que surgisse de cette discussion les termes qui nous rassemblent et qui soient susceptibles d'emporter l'adhésion de ce peuple qui nous est cher.
    Le temps presse, ne restent que 15 mois pour que soient adoptés tels termes, mais encore faut-il qu'ils soient précisés... Des termes sur lesquels nous pourrions nous entendre et par exemple énoncés dans un PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ. Programme et termes à faire adopter par le Congrès du PQ à tenir dans 17 mois, et à faire adopter par tous les partis parties d'une afférente COALITION de GOUVERNEMENT de SOUVERAINETÉ. Un ensemble congruent assorti d'une entente de désistement à 48h des élections en faveur du ou de la candidate capable de battre les canadianisateurs avec ce rabattement discipliné de nos voix, tout en permettant à chacun chacune que soit comptabilisé son opinion, à défaut de son vote puisque la proportionnelle n'est pas encore partie de notre système électoral. Un ensemble qui pourrait être prêt à être appliqué à temps pour les prochaines élections du Québec et si possible assez avancé pour être partie du débat électoral très prochain à venir à Ottawa. Cela, afin d'élire une forte députation souverainiste à Ottawa lors de ces prochaines et décisives élections, comme à celles décisionnelles qui suivront à Québec de manière à ce que l'ASSEMBLÉE de la DÉPUTATION du PEUPLE SOUVERAIN du QUÉBEC à réunir en Constituante soit majoritairement souverainiste.
    Telle est ma VOLONTÉ en ACTE et je le dis et j'ai le courage et de le dire et de travailler pour la faire se matérialiser. Quelle est la vôtre ?

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Je partage votre impatience.
    Daniel Roy, C.A.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Suite 3 et fin
    La réponse est très simple, parce que personne n'a trouvé d'intérêt à poser nommément la question aux Québécois (e)s,
    - ni, il va de soit, les canadianisateurs, le statu quo de blocage abusif actuel serait rejeté ;
    - ni les fédéraliste-rénovateurs et les autonomistes, cela je me demande bien pourquoi puisque cela obligerait le Canada a se soumettre aux désirs des Québécois(e)s sur le territoire national du Québec et anéantirait le statu quo de blocage actuel qui les empêche d'obtenir quoique ce soit de congruent pour le peuple du Québec ;
    - ni les souverainistes, qu'ils soient tenants du souverainisme étatique historique ou pas, qu'ils soient moumounes ou véhéments, qu'ils soient pacifistes ou séduit(e)s par l'expression d'un peu ou de beaucoup de colère ou par la lutte armée et violente.
    Il serait peut-être temps d'y penser avant que ce qui nous fait croire que nous sommes dos au mur ne provoque la colère improductive que certain(e)s appellent de leurs voeux, engendrant encore plus de confusion si c'est possible, cela en accréditant l'idée que l'on veut bien nous faire croire pour masquer un fait très simple et froidement logique qui ne se résout pas par la colère, à savoir, le Canada n'a jamais été soumis aux voix du peuple souverain du Québec.
    Cela doit, peut, changer. Cela doit être partie de la donne et non plus ignoré.
    Pour l'heure ce l'est. On pense donc que la souveraineté du Québec ne surviendra jamais et que pour cela le Canada doit s'imposer tel qu'il est, même jamais soumis aux voix du peuple, sous prétexte que nous n'avons pu fonder l'État valide et légitime du peuple souverain du Québec... Or, le problème ce n'est pas de ne pouvoir pas fonder l'État souverain du Québec, le problème c'est que ce Canada abusif s'impose d'autorité dans un statu quo de blocage abusif sans légitime validité puisque répudié par l'Assemblée nationale et jamais soumis nommément aux voix du peuple, et ce problème que nous pouvons régler en le soumettant aux voix libres du peuple souverain touche non pas seulement les souverainistes mais toutes et tous les Québécois sauf la minorité partisane des canadianisateurs d'Ottawa, des fédéralistes-rénovateurs aux souverainistes véhéments, en passant par les autonomistes et les souverainistes moumounes...
    Quand donc pourrons-nous sur cette base solide faire l'UNION de nos forces ?
    À commencer par celles des souverainistes ?
    C'est la question que pose Madame Hébert et que je pose... À nous d'y répondre, soit en refusant l'UNION soit en la faisant partie de notre VOLONTÉ en ACTE comme l'a dit M. Sauvé.
    Sur ce, je n'insiste pas... J'ai dit ce que j'avais à dire.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Suite 2
    Or, maintenant que cette imminence de la souveraineté de l'État souverain du Québec est envolée, c'est l'occasion unique qu'il nous faut pour revenir à la case départ en nous retournant sur nos pas pour annuler le mariage canadianisateur avant de penser nous remarier au monde. Nous vivons sous l'empire d'un mariage forcé ou la mariée n'a jamais été appelé à dire OUI. Et nous faisons toutes et tous comme si ce mariage pouvait être considéré comme valide... et tout divorce invalide... Or ce n'est, cela ne peut être le cas. Il n'y a ni mariage ni divorce... puisque le mariage n'a jamais été célébré de manière valide, il n'existe pas... Cependant, pour que ce fait soit avérée, il faut que la mariée dénonce le mariage forcé. Si elle ne dit mot, elle consent. Or le peuple souverain du Québec n'a pas dit mot. Il n'a jamais été appelé à le formellement dire, cela ni par les canadianisateurs, ni par les souverainistes, ni par les fédéralistes rénovateurs. ET, le Canada s'est bien protéger quand il a été question de mettre aux voix le Canada renouvelé de Charlottetown... Il y était bien spécifié que tel appel aux voix n'invaliderait pas le Canada actuel...
    POURQUOI ?
    Parce qu'invalidé nommément par les voix du peuple souveraine sa légitimité démocratique s'effondre aux yeux du monde entier. Il n'est plus l'État légitime aux prises avec un mouvement ethnique sécessionniste, il n'est plus... tout simplement.... Il ne peut plus se prétendre aux yeux des Nations-Unies, un État légitime. Comme si l'Europe du Traité de Lisbonne pouvait sans mal se prétendre légitime si elle s'imposait d'autorité sans les termes d'un Traité de Lisbonne en France, contre la volonté référendaire du peuple souverain de France ? Impensable...
    Or, notre propre incurie souverainiste prive le peuple souverain du Québec de cette voie qui fait de l'impasse canadianisatrice une autoroute capable de fonder sur les voix du peuple souverain du Québec un État valide et légitime que ce peuple espère depuis la Conquête nous qui vivons sans Souverain depuis, trente an avant la Révolution française.
    « Un peu de colère » inutile
    Ce n'est pas un peu de colère dont nous avons besoin, mais bien d'un peu de rigueur et de logique. Si le Québec souverain ne peut émaner de manière légale et légitime que de l'expression des voix libres du peuple souverain du Québec, pourquoi l'État du Canada lui, peut imposer d'autorité sur le territoire national du peuple souverain du Québec sa légalité illégitime, son illégitimité, sans s'être réciproquement et symétriquement soumis aux voix libres du peuple souverain du Québec démocratique ?
    Suite 3 ici-bas

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Suite
    Parce que nous fonctionnons et les commentateurs fonctionne avec ce qui est exposé dans l'espace public. Et cette perspective que je décris ne l'est pas exposée parce que tout le monde s'entend pour ne pas la voir, canadianisateurs et souverainistes du souverainisme étatique historique compris en passant par les fédéralistes-rénovateurs. Qui reste-t-il ? Personne...
    Le Canada ne veut pas la voir parce qu'il serait obligé de se gouverner en conséquence et obligé d'appeler le peuple souverain du Québec à légitimer son régime, ça il ne le peut pas parce qu'il sait qu'il n'obtiendrait pas l'aval du peuple, ce qui l'obligerait à proposer un Canada qui accorde au Québec ce qu'il désire, la souveraineté culturelle et identitaire. Il ne le veut pas parce que cela l'obligerait à fonder un Canada sur les voix de deux peuples fondateurs, cela détruit le modèle canadianisateur actuel et le Canada ne veut pas. Il compte sur la perspective qui nous fait être dans l'impasse alors que c'est lui qui se trouve dans l'impasse. Il compte sur le fait que nous ne voyions pas l'autre perspective qui nous ferait exiger que le Canada se fonde sur les voix du peuple. Il compte sur les souverainisme étatique historique pour s'abstenir de se soumettre aux voix du peuple. ET... ça marche...
    Pourquoi ?
    Parce que le souverainisme étatique historique a pensé que nous n'avions pas à soumettre le Canada aux voix du peuple puisque l'imminence de la fondation de l'État souverain du Québec nous permettait de nous en passer. Un OUI à l'État souverain du Québec incarnerait le NON au Canada. POINT.
    Or, cependant, le temps passe et le Canada s'impose d'autorité...
    Pourquoi n'avoir pas appelé le peuple souverain du Québec à rejeter le Canada, et à tout le moins celui de 1982 ? Trudeau a même lancé l'idée, comme une provocation à l'intention de René Lévesque lors des conférences constitutionnelles. Trudeau crânait. Il ne l'a jamais fait, pourquoi ? Parce qu'il aurait perdu. Alors pourquoi crâner ? Parce qu'il savait que René Lévesque était fatigué, il avait perdu son référendum et ne voyait pas comment il pourrait à nouveau se lancer dans une telle bataille. Mais comme nous avions tout mis notre espoir dans ce Messie, nous étions à sa merci. À la merci de sa personne. ET, sa personne n'avait plus la force... Cela peut se comprendre aisément... sauf que notre destin de peuple a été scellé par le destin personnel de notre Sauveur. Et, il aura fallu des années pour qu'un autre sauveur endosse le fait de l'être, en fait pas vraiment, celui-là, n'a pas joué les Sauveurs. Il a simplement fait son boulot comme il le pensait... Jacques Parizeau est revenu non pas en Sauveur mais en architecte...
    Mais le Sauveur nous manquait et on en a inventé un. Lucien Bouchard... et on a pensé que cette équipe gagnante, l'architecte et le Messie, n'était pas la bonne. On a pensé que juste le Sauveur nous suffisait... M. David aussi l'a pensé. Or, ce qu'il aurait fallu comprendre, c'est que si nous avons besoin d'un Sauveur, il nous faut aussi un architecte... Les deux se complétant, nous pouvons gagner... M. Bouchard aurait dû s'empêcher de vouloir avoir été Premier ministre. Il aurait dû refuser les appels du pied de M. David qui abondait à ceux donnés par les orphelins de Sauveurs que nous avons été et que nous sommes toujours... On n'a pas été catholiques si longtemps sans que cela laisse des traces...
    Comme on ne refait pas le passé, nous reste le présent et l'avenir. Rien n'est perdu puisque nous sommes toujours là...
    Suite 2 ici-bas

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    La colère est à la mode... Soyons en colère et tout nous sourira.
    Passons...
    M. Bouchard a d'après moi raison sur plusieurs points. M. Michel David est l'une des personnes qui fabriquent l'opinion publique. Ses analyses et avis comptent pour beaucoup, vous avez raison. Il a entre autre encouragé la venue de M. Bouchard au Québec pour remplacer M. Parizeau. On connaît le résultat... Ses avis et analyses ne sont pas infaillibles. Il peut se tromper comme nous le pouvons toutes et tous.
    Vous avez raison aussi de dire qu'il abonde dans le courant central de pensée à plusieurs égards, dont celui qui veut que les Québécois ne veulent pas de référendums, comme vous dites à propos de son texte du 3 juin La sauce moumoune, dont aussi ce qu'il dit à propos des « purs et durs » et des crises qu'ils et elles provoquent ou entretiennent au Québec et notamment dans ou hors le PQ.
    Comme vous je pense qu'il erre en parlant des « purs et durs » qui contestent ce que le PQ fait ou ne fait pas face à la situation actuelle qu'il décrit par ailleurs assez bien. Nous sommes dans une impasse dans laquelle le Canada a su très bien nous enfermer. Mais elle n'est pas celle qu'on croit...
    La colère n'est cependant pas la solution, car le Canada n'attend que ça pour terminer le travail et nous écraser dans cette voie sans issue où il pense nous avoir confiné.
    La colère est l'outil des faibles, l'outil de la survie extrême quand on est dos au mur. C'est du reste ce qu'attendent de nous les canadianisateurs en nous faisans croire que nous sommes dos au mur. Or, nous ne le sommes pas. Mais ce n'est pas M. Michel David qui pourra nous le dire.
    Ce qu'il omet de dire et qui accrédite la thèse de l'impasse qui encourage la colère des supposés « purs et durs », c'est que si les Québécois ne veulent plus ou pas la souveraineté de l'État du Québec, ils ne veulent pas non plus du Canada abusif actuel. Ce qui change tout. En effet, si le Québec ne peut être fondé sur les voix du peuple souverain, pourquoi le Canada lui pourrait être considéré un État souricière valide et légitime s'il ne se soumet pas lui aux mêmes règles d'une fondation légitime par les voix du peuple souverain sur le territoire du Québec.
    Ne reste qu'à le mettre aux voix s'il est légitime et valide cet actuel État Canada qui gouverne le peuple souverain du Québec sur son territoire national de manière à rétablir la réciprocité et la symétrie réglementaire qui valident l'État démocratique. Or, le Canada ne le fait pas. Pourquoi ? Parce qu'il serait tout simplement tout aussi rejeté que ne l'est l'État souverain du Québec. C'est ça la vraie impasse...
    Qu'est-ce à dire ? Ce n'est plus du tout la même impasse. En fait, ce n'est pas nous qui sommes dans l'impasse, c'est le Canada. Il s'y est lui-même engouffré en refusant le fédéralisme renouvelé. Tout ça, pour ne pas donner des armes aux souverainistes. Tout ça en comptant sur la manière dure, les manoeuvres commanditaires, le vol de référendum, les menaces de représailles économiques, politiques, sociétales et culturelles. Facile de dire NON. Difficile d'emporter un OUI. ET, le Canada lui n'a jamais emporté de OUI. Il ne fait que se contenter de dire NON en pensant que nous sommes ainsi, nous, dans l'impasse. Comme si le Canada n'y était pas... !?
    Tout est une question de perspective et cette perspective de l'impasse dans laquelle se trouve le Canada n'est pas mise en lumière.
    Pourquoi ?
    Suite ici-bas

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Monsieur Bouchard,
    Vous êtes la deuxième personne que je peux situer par rapport à ma question. Si je comprends bien, vous gardez le PQ comme véhicule vers l'indépendance. Mais si vous m'aviez bien lue, vous auriez compris que nous disons sensiblement la même chose. Je ne suis pas une inconditionnelle du PQ et jamais n'ai-je suggéré de ne pas l'interroger, le critiquer, voire le confronter. Et sur le conseil de M. Cloutier, j'ai relu le programme du PQ attentivement et je comprends mieux les reproches de ce militant. Et cette relecture m'a tellement impressionnée que je me suis dit que nous n'avions qu'à mettre nos énergies d'indépendantistes à nous assurer qu'on l'applique de plus en plus pour faire des miracles. Je ne refuse pas non plus la colère; elle est inévitable et nécessaire pour souhaiter l'indépendance. Ce que je dénonce, ce sont les basses attaques, une espèce d'ironie destructrice, le mépris, la grossièreté, les rancunes fielleuses et les incitations à la violence dans la marche vers l'objectif (violence très différente d'une colère assumée et bien gérée). J'ai parfois l'impression qu'on voudrait transférer au "peuple" sa propre colère. Vous avez sûrement déjà senti l'indignation ou la colère de M. Parizeau mais jamais l'entretien de la haine ou du souhait de violence. Et ce matin, il y a là cet exemple tellement inspirant et rassurant - en ce qui me concerne - de Barack Obama. Croyez-vous que cet homme a besoin de propos ou de gestes violents pour parvenir à avancer et faire avancer? Il est pourtant assurément capable d'une colère franche et courageuse. Je sais qu'on peut prétendre, et on ne s'en prive pas, que l'espoir que cet homme, à la fois calme et solide, suscite repose sur la naïveté ou sur l'illusion. Je ne le pense pas. Les Québécois peuvent l'imiter comme peuple. Et ne serait-ce pas merveilleux d'avoir un jour un tel allié ? Je rêve? C'est permis.
    Cordialement (j'ai bien apprécié l'utilisation de cette formule, ici, de la part de M. Bourgeois)
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2009

    Je crois qu'il est préférable de ne pas surfaire l'EFFET bouchard. Il me semble que l'analyse de Pierre Drouilly va en ce sens. Mais Parizeau comme la plupart d'entre nous avons peut-être été dupe de ce montage médiatique.
    ¨Mais dès la dernière semaine du mois de septembre, le OUI amorce une remontée qui se poursuivra jusqu'au jour du vote: cette remontée a donc commencé avant la nomination de Lucien Bouchard comme négociateur en chef. L'«effet Bouchard», dont on a tant parlé, a donc été sans doute moins important que ce que l'on en a dit, puisque la remontée du OUI précède de deux semaines son intronisation à titre de chef du camp du OUI (le 7 octobre): mais évidemment l'arrivée de Lucien Bouchard n'a pu que consolider, et peut-être amplifier, cette remontée du OUI dans les sondages.¨