Yves Michaud, ce diable d'homme

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L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn (Victor Hugo, La conscience)

On se souvient surtout de lui en tant que « Robin des banques », surnom que lui a valu son militantisme pour les petits actionnaires il y a quelques années. Mais au cours de sa longue carrière, Yves Michaud a également été journaliste, député, diplomate et marchand de vin. Il fait l'objet d'une nouvelle biographie signée Jacques Lanctôt, intitulée Yves Michaud, un diable d'homme!. Philippe Desrosiers s'entretient avec lui.

L'ancien homme politique n'a que des éloges à faire à son biographe, à qui il a donné carte blanche. « J'ai décidé que je ne lisais rien avant que ça ne soit publié. Aucune censure, liberté totale! Parce que j'ai moi-même toujours détesté qu'on lise par-dessus mon épaule. Je n'ai jamais eu de patron dans aucun journal où j'ai travaillé. Je les dirigeais comme je l'entendais. Et Jacques Lanctôt est un homme pourri par la littérature, comme moi! », commente-t-il.

De son combat pour la cause indépendantiste à la défense du français en passant par son opposition aux pratiques bancaires, il estime avoir toujours eu cet instinct de monter au créneau. « Il y a toujours eu quelque chose d'indéfinissable en moi qui fait que je porte malheur au gouvernement qui me néglige. Vous savez, combattre l'injustice est le combat de tous les hommes, de tous les temps. Et les injustices foisonnent. Il y a du travail à faire encore pour les générations à venir », souligne-t-il.

Vaniteux avoué (« c'est la fleur de l'orgueil »), il espère qu'on se souviendra surtout de son combat pour la langue française. « C'est le seul référent essentiel à tout ce que j'ai pu faire. C'est ce que j'ai reçu de ma mère, de mes pères. C'est le passeport pour l'universel et l'une des plus belles langues du monde! » souligne-t-il.

Il conserve néanmoins les blessures de la motion de blâme votée par l'Assemblée nationale à son endroit, en 2000, suite à des propos prétendument antisémites qui n'ont jamais été entendus publiquement. « Moi, je ne suis pas concerné, nuance-t-il tout de même. C'est l'Assemblée nationale qui est concernée. L'Assemblée nationale s'est comportée en putain. Le parlement, c'est l'une des institutions les plus sacrées de la démocratie! 109 députés l'ont avilie. Ils ont sali le parlement! »
AUDIO FIL
Entrevue avec Yves Michaud : la biographie Yves Michaud, un diable d'homme!
EN COMPLÉMENT
HYPERLIEN - Fiche du livre Yves Michaud, un diable d'homme! sur le site de VLB éditeur


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