CF Montréal : quand les Québécois se fâchent (un peu), ils se font respecter

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Le réveil face à la francophobie assassine

On le sait, la vive réaction de l’opinion publique suite à la nomination de Sandro Grande par le CF Montréal a obligé le club à faire marche arrière.  


Il s’est même senti obligé de s’excuser d’avoir manqué à ce point de considération pour les Québécois. C’était la moindre des choses. 


Ce qu’on ne doit pas oublier, toutefois, c’est que cette mobilisation n’aurait pas eu lieu si Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti Québécois, n’avait sonné l’alarme.  


Nationalisme


Il faut dire que le dossier était lourd et chargé. On ne badine pas avec l’appel à l’assassinat d’une première ministre. Quand les Québécois se fâchent, même un peu, ils parviennent à se faire respecter... au moins un peu, du moins, de temps en temps.


Mais les Québécois se sont déjà couchés dans des circonstances semblables, surtout ces dernières années – on avait même l’impression que leur sens national s’était complètement émoussé, et que leurs réflexes identitaires étaient terriblement distendus. 


Ce qui était le cas: le quart de siècle post-référendaire a été catastrophique pour notre peuple. Un peuple n’échoue pas son indépendance sans en payer le prix. Nous avons été plongés dans une profonde léthargie.



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Mais il semble qu’en ce moment, quelque chose se réanime. 


Peut-être est-ce le fruit du nationalisme autonomiste au pouvoir des quatre dernières années. Il nous aura remis en mouvement.


Peut-être est-ce aussi le fruit d’une prise de conscience démographique et identitaire: nous atteindrons bientôt le point de non-retour, au-delà duquel nous serons condamnés à devenir des étrangers dans notre propre pays.


Je parlais du rôle de PSPP. Il nous rappelle que le Québec a besoin d’un mouvement nationaliste vigoureux pour être capable d’alerter les francophones lorsque nos élites renient leurs intérêts les plus fondamentaux et se permettent de les traiter comme un résidu identitaire et démographique négligeable en leur propre pays. 


Je dis qu’il nous le rappelle, car cela aussi, nous l’avions oublié. 


Autrement dit, le PQ, lorsqu’il met de la pression identitaire sur la CAQ, l’oblige à aller au-delà des mots et à faire quelques gestes d’affirmation nationale. François Legault a d’ailleurs ajouté sa voix à la protestation populaire.


D’ailleurs, on peut croire que sans la présence du PQ à l’Assemblée ces dernières années, jamais la CAQ ne se serait vraiment engagée dans la question linguistique, même si la loi 96 ne va pas assez loin. 


Le PQ devra jouer le même rôle dans les prochaines années. Il est en bonne position pour le faire.


PSPP est en ascension, tous en conviennent, et il l’est en bonne partie parce qu’il redonne une vigueur intellectuelle au nationalisme, à l’indépendantisme. Le PQ a beau n’avoir que trois députés, mais il est plus efficace politiquement que l’ensemble des oppositions réunies. 


PSPP


L’affaire du CF Montréal nous rappelle que la question identitaire se radicalisera au cours des prochaines années. Les Québécois comprennent à quel point ils sont méprisés chez eux. Il était temps.


J’ai eu l’occasion de l’écrire et de le dire à quelques reprises: c’est parce que la cause de l’indépendance se confondra de plus en plus avec celle de la survivance qu’elle a de bonnes chances de renaître politiquement dans les années à venir.


C’est parce que nous comprendrons que sans l’indépendance, nous sommes condamnés à disparaître, que nous la ferons enfin.