Selon un rapport de l’Office québécois de la langue française, «chez les francophones, la proportion de personnes pratiquant le plus leurs activités en français augmente selon l’âge [...] Les jeunes de 15 à 34 ans sont ceux qui pratiquent le moins leurs activités culturelles en français »1. De plus, selon un sondage Léger, 46% des jeunes de 18 à 34 ans se préoccupent de la situation du français au Québec, contre 61% pour les 35 à 54 ans et 74% pour les 55 ans et plus2.
Il est donc possible de constater qu’il y a une corrélation au sein de la population québécoise entre le degré de consommation de produits culturels francophones et ses préoccupations quant à la situation du français, c’est-à-dire que plus les Québécois consomment du contenu culturel de langue française, plus ils ont tendance à s’inquiéter de sa situation au Québec et à vouloir la protéger.
Cela signifie que la transmission de la culture québécoise aux générations montantes constitue un aspect fondamental en ce qui a trait à l’appui populaire à la sauvegarde de la langue française au Québec. Cependant, selon les données du rapport de l’OQLF mentionné plus haut, cette transmission se perd énormément d’une génération à l’autre, mettant en danger, dans les années à venir, l’appui des Québécois à préserver la survie de leur propre langue.
Une nouvelle politique culturelle
Donc, il est nécessaire que le gouvernement du Québec adopte une nouvelle politique culturelle qui, elle, sera d’envergure, comme celle de la Charte de la langue française à son époque, afin de transmettre la culture québécoise aux nouvelles générations de Québécoises et de Québécois.
Cette politique culturelle pourrait prendre la forme d’une Charte et l'on pourrait y inclure différentes mesures comme :
- Déclarer la chanson Gens du pays de Gilles Vigneault hymne national du Québec.
- Que les radios francophones, lors de toutes les journées fériées, diffusent uniquement de la musique québécoise francophone.
- Que tout le contenu diffusé lors des cours de français, d’histoire et d’ECR de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire, dans le réseau scolaire francophone, soit uniquement québécois.
- Création d’un Office de la culture québécoise qui se chargera de délivrer un certificat aux entreprises qui se conforment à la Charte (les entreprises qui ne se conforment pas à la Charte ne pourront pas recevoir de subventions ou tout autre avantage de la part du gouvernement du Québec).
- Obligation, pour les entreprises de 100 employés et plus, de diffuser uniquement de la musique québécoise sur leurs lignes de téléphone.
- Obligation, pour les sociétés de transport, de diffuser uniquement du contenu culturel québécois.
- Obligation, pour les entreprises qui diffusent du contenu culturel (Netflix, Vidéotron, Bell, etc.), de diffuser une proportion minimale de contenu québécois de langue française sur leur plateforme.
- Obligation, pour les entreprises comme YouTube, de modifier les algorithmes afin qu’ils favorisent la présentation prédominante de contenu culturel québécois.
Etc.
Jessy Gareau, diplômé du Centre collégial de Mont-Laurier en sciences humaines et futur étudiant de l’UQAM à la session d’automne 2021
1 QUÉBEC, OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE. Rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec, Office québécois de la langue française, 2019, https://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/sociolinguistique/2019/rapport-evolution-situation-linguistique.pdf (page consultée le 22 février 2021)
2 NORMANDEAU, Éric, Roxanne BAZINET et Sylvain GAUTHIER. État du français au Québec, Montréal, Léger, 9 septembre 2020, p. 19, https://mnq.quebec/wp-content/uploads/2020/11/Sondage_EtatdufrancaisQuebec.pdf (page consultée le 11 mars 2021)
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