La leçon écossaise
11 janvier 2013
La Question elle-même, le fameux « libellé » de la question, est devenu bien secondaire. Contrairement à ce que croient les référendistes ou encore les tenants de l’élection référendaire (ces deux « options » étant les deux faces d’une même médaille), la gouvernance souverainiste n’a pas besoin, mais alors pas besoin du tout, de faire des gains au chapitre du partage et du rapatriement des compétences pour épuiser et mettre en échec l’institution fédérale. Cette game-là, celle du rapatriement des compétences, c’était celle des gouvernements fédéralistes autonomistes du Québec, certes, certes, certes et re-certes, une game que peut jouer un gouvernement péquiste, mais en simple diversion.
La gouvernance souverainiste, c’est l’agenda, le contrôle de l’agenda, (non pas la confection obséquieuse d’une question, non plus qu’une montée de tout un peuple aux barricades), contrôle qui pourrait constituer, si le gouvernement péquiste était majoritaire, une formidable menace et un défi tel sur le long terme que le « fédéral » serait incapable de la relever.
Le contrôle de l’agenda est déterminant. Et toutes les très mauvaises « bonnes idées » comme les référendums d’initiative populaire ou encore, cette idée absolument saugrenue d’obliger un député à passer par une réélection avant d’avoir le droit de virer capot, ces « bonnes idées » pourraient venir saboter dans le premier cas le contrôle de l’agenda, et dans le second, bien pire, amoindrir le contrôle de l’agenda par l’exécutif lui-même.
La fronde déjà vécue et vaincue si difficilement par Pauline Marois à l’intérieur de son parti ne doit pas être institutionnalisée. Cette dernière folie politique concernant les vire-capots, qu’on nous présente comme une autre de ces « bonnes idées » péquistes, équivaudrait à donner un droit de véto politique aux obscurs qui traînent partout, certes, mais qui traînent plus encore au P.Q., comme y avait traîné Jean Marie Aussant et quelques autres… Avec, évidemment, les mêmes résultats.
Paulime Marois peut bien voyager.Et pouvoir ici,c'est devoir... car elle est notre meilleure ambassadrice.