François Legault prend son temps

Pendant ce temps-là, les indépendantistes...

CAQ - Coalition pour l’avenir du Québec

Le clan de François Legault prend son temps. Il en prend beaucoup de temps. Il ne se presse pas. Il voit bien actuellement la marmite souverainiste tenir un degré en bas du point d’ébullition, du point d’implosion. Il sait qu’au moment où il fondera son parti, les troupes péquistes retrouveront immédiatement leur cohésion. Alors il observe tranquillement l’ébullition péquiste.
Il sait qu’en laissant la marmite péquiste chauffer, cela lui est hautement profitable, du simple fait que beaucoup d’indépendantistes se déchaînent contre Pauline Marois. Free games pour lui.
Pour autant, rien nous dit qu’il le fondera son maudit parti. L’affaire est quand même plus compliquée que ce que nous explique Pierre Cloutier, pour qui un front indépendantiste léger suffirait à gagner une élection. Legault, lui, n’a pas cette audace. Ce n’est pas un téméraire. C’est un « indépendantiste » de la dernière heure, le bonhomme, non pas de la première, et pour qui la Cause n’a jamais été sacrée. Legault n’a rien d’un activiste, mais il a toute la prudence du comptable. Alors il compte. Il jauge. Il calcule. Il prend son temps et personne ne s’avise dans les médias de lui réclamer le centième de ce qu’on réclame à Pauline Marois.
En réalité, rien ne dit que Legault n’accepterait pas la succession de Charest si elle se présentait. Le P.L.Q. du West Island est capable d’accepter les candidats de toutes les origines-- c’est une machine qui se nourrit du Pouvoir, et qui a déjà accepté le conservateur Charest—et d’ailleurs Legault ne serait pas le premier ex-souverainiste à se rendre à ceux d’en face. Alors il attend. Il observe. Il sait lire les sondages et connait sa valeur. Il peut jouer sur les deux tableaux. Il attend certainement qu’il reste moins de combattants chez les souverainistes, qui s’entre-déchirent à qui mieux-mieux. C’est lui, bien plus que Q.S., qui profite de la fronde à l’encontre de Pauline Marois, qui profite à droite de l’effervescence de la gauche, du déplacement de l’électorat souverainiste fatigué.

Le problème de Legault, ce n’est déjà plus les souverainistes, encore moins les indépendantistes, c’est peut-être la fausse remontée de Charest dans les sondages. À cet égard, son problème en serait donc un faux. Aussi faux que Charest.
Mais il en a un vrai (de vrai) problème : le déplacement actuel de l’électorat souverainiste fatigué, en sa faveur, pourrait-il le garder pour lui, en un tout ou en partie, au profit du P.L.Q. ? « That’s the question » comme ils disent dans le West Island. Si cela était, il est clair que le P.Q. (avec ou sans Pauline Marois) en mangerait une maudite à la prochaine élection. D’où son attentisme actuel.
Une astucieuse campagne politique précède actuellement une campagne électorale, déterminante pour le mouvement indépendantiste.
Pendant ce temps-là, les indépendantistes…


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