Québec existe encore

Pour un certain sens politique : ici et maintenant

Pacte électoral - gauche et souverainiste

Les québécois veulent gagner. Ils ont une telle soif de gagner que jamais les libéraux ne seront à la hauteur de leurs espérances. Les jeunes, surtout, savent qu’ils peuvent gagner. Le récent vote orange fut un vote de protestation, mais bel et bien un vote winner à l’encontre du Bloc bloqué et encroûté… (Même si j’ai voté pour le Bloc). Tannés solides qu’ils sont, les jeunes, de voir notre société incapable de s’enligner solidement sur aucun dossier.
Une soif immense de gagner.
Tiens, oui, rapatrier les Nordiques, oui, oui, se relever de l’HUMILIATION RÉELLE d’avoir perdu leur équipe ; et pour ceux de Montréal, porter haut les couleurs du CH jusque dans les villes « ennemies », les jeunes québécois se reconnaissent et ne craignent pas de l’être. Et s’il leur faut chanter en anglais, eh bien, c’est bien dommage pour les papys du bon vieux temps et du bon parler français, tant pis, ils y vont avec la même ardeur qu’ils auraient eue à chanter en français si Nous Nous étions enlignés.
Qu’ont fait les indépendantistes ? Que font les indépendantistes ?
Que font certains « indépendantistes » maintenant ? Ils démissionnent. Ils ont des états d’âme. Ils ont mal au cœur et ils ont la nausée. Ils chiquent la guenille, tantôt à propos de la porteuse de ballon, tantôt à propos du ballon lui-même, qui ne serait pas assez rond pour tourner en rond; ils menacent de changer d’équipe, mieux, d’en former une nouvelle, ils prennent les « citoyens-votants » à témoin de toute patente citoyenne, bref, n’importe quoi, mais ils ne s’enlignent pas. Ils menacent de s’enligner, ce qui n’est pas la même chose.
Cela fait 50 ans que les indépendantistes menacent de s’enligner. La dernière menace en lice fut le P.I., lui-même rapidement boudé.
Bien sûr, il y a Cap sur l’indépendance. Bien sûr. Mais il y a surtout Parizeau et une très vieille gang, complètement out, complètement, et cela depuis bien avant le 2 Mai, et toute une génération avec lui, la mienne, qui croit pouvoir encore, qui rêve encore d’imposer méthodes et solutions.

L’indépendance… Pas si loin l’indépendance… toute proche même. Le fédéral de Harper a lâché et largué le West Island, c’est historique, mais on continue sur la même toune, on persévère sur la vieille toune victimaire. Et de victimes, certains « indépendantistes » se transforment fatalement en matamores, et même en bourreaux du P.Q., pour déclarer ex-cathedra « ben lààà, voyez-vous, Pauline-à-passe-pas. », les mêmes fefans connaisseurs, par ailleurs, qui vantaient hier Gilles Duceppe, le grand espoir qui, lui non plus depuis, n’a pas passé du tout—ça aussi c’est historique—et qui est plutôt passé politiquement pour très longtemps, comme Jacques Parizeau.
Les jeunes qui s’indiffèrent de la politique, mais qui ne s’indiffèrent pas d’eux-mêmes ni de Nous, qui sont capables et qui ont la désinvolture de voter pour des poteaux, de chanter en anglais aussi, qui portent partout en Amérique les couleurs d’une équipe disparue, pour bien indiquer qu’eux ne sont pas disparus, que QUÉBEC EXISTE ENCORE, ces jeunes au cœur de Nous ne peuvent pas ne pas voir du coin de l’oeil que ce sont les indépendantistes qui sont mal enlignés. Ils sont indifférents, certes, mais par politesse, autrement ils sont sévères.
Ce n’est pas seulement pour eux qu’il faut faire l’indépendance, c’est avec eux, très réels et comme ils sont, que les choses peuvent advenir, et non pas avec un peuple québécois imaginé ou réformé. C’est au Pouvoir qu’un Redressement National peut se faire, si tant il est vrai que les indépendantistes en espèrent un.
Remplacer le P.Q.-Marois, remplacer l’un ou l’autre du P.Q. ou de Pauline Marois ? Peut-être. Mais ce serait la preuve éclatante pour eux, les jeunes, à deux ans des élections, que les indépendantistes sont complètement dé-enlignés. Et ce serait aussi une première : un grand parti comme le P.Q. renoncerait en conséquence à profiter de la règle de l’alternance. Nous capitulerions avec lui en le sabordant maintenant, précisément au moment où le West Island est doublement isolé, d’abord par la politique de Harper, et ensuite d’être ici le dernier support électoral d’un gouvernement discrédité. Alors que le temps presse tellement... Encore une fois, certains indépendantistes bouderaient le Québec réel parce qu’ils espèrent, en vain, refaire bientôt les vieux films de 80 et 95, les plus téméraires parmi eux, les vieux films de 70 et 73 ?
Serions-nous donc ce qu’un minable ministre dit un jour de nous : des losers, toujours en retard d’une bataille ?
.


Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2011

    Monsieur Haché,
    La raison pourquoi les souverainistes perdent toujours est bien simple.
    Le riche monde capitaliste de la finance et des affaires est pour un Québec intégré au Canada. Et ces gens-là sont toujours toujours toujours du côté des gagnants.
    Aussi longtemps que le riche monde capitaliste de la finance et des affaires sera contre la souveraineté, les souverainistes seront du côté des perdants...

  • Marcel Haché Répondre

    5 août 2011

    M. Bergeron.
    Vous me faites un mauvais procès. Nous sommes d’accord.
    « Ce n’est pas seulement pour eux qu’il faut faire l’indépendance, c’est avec eux, très réels et comme ils sont, que les choses peuvent advenir, et non pas avec un peuple québécois imaginé ou réformé. C’est au Pouvoir qu’un Redressement National peut se faire, si tant il est vrai que les indépendantistes en espèrent un. »
    Et moi j’affirme bien humblement que l’indépendance est impossible SANS…sans Redressement National.
    Redressement National comme « épuration » au lendemain de la libération de la France. Mais une « épuration » démocratique, sans violence. Seul l’État agit avec envergure… Il faut donc gagner l’État, bientôt, avant de gagner tout court !
    M. Bergeron, je ne doute pas un instant qu’advenant un gouvernement séparatiste qui se donnerait du muscle, du Nerf, qui entreprendrait poliment mais fermement un Redressement National, je ne doute pas que bien des chanteurs qui peuvent vous irriter maintenant, se mettraient au français avec une résolution surprenante…

  • Marcel Haché Répondre

    5 août 2011

    @Michel Gendron
    J’ai travaillé quelques années dans le service social qui a—à tort, comme vous dites—la plus mauvaise réputation. Cela a érodé chez moi tout dogmatisme. Je pourrais me joindre à la colère anti-P.Q. Je crois que vous le pourriez aussi dans une certaine mesure… Je suis de gauche. Je crois que vous l’êtes aussi.
    Je ne suis plus dogmatique sur la marque du médicament à être administré. Mais je reste intransigeant sur le besoin véritable et le diagnostic fait au patient, c’est-à-dire Nous. Et vous ?
    @Mme Hébert
    Votre « exposure » sur Vigile est bien plus grand que le mien. C’est vous, en conséquence, qui êtes audacieuse ici. Je crois savoir que vous ne cédez pas votre place à la première intimidation, ni à la dernière par ailleurs. Vigile est comme une cuisine de l’Indépendance. (Je ne vous dis pas cela parce que vous êtes une femme, clairement) Toues sortes de recettes sont expérimentées. Mais vrai « qui fait chaud en tab. dans’cuisine » cet été.

  • Gaston Boivin Répondre

    4 août 2011

    C'est ça monsieur Haché, une nouvelle façon de faire l'indépendance en chantant en anglais, et tant qu'à faire pourquoi pas en parlant en anglais. Que ne ferait-on pas pour être enfin victorieux, pour goûter enfin à l'ivresse de la victoire de nos conquérants!
    MAIS DE QUOI DONC PARLEZ-VOUS?
    Tant qu'à faire, ce serait plus simple, économique et rapide de s'assimiler carrément, avec en prime le 20% du vote anglophone.
    Avec de telles prémisses , l'indépendance ne veut plus rien dire pour notre peuple tout comme le pouvoir, lequel ne peut servir alors que les ambitions personnelles et la satisfaction collective des besoins individuels d'un melting-pot anglais. Dans un tel contexte, être Québécois, c'est l'équivalent d'être Canadien, Américain ou Australien.
    Tout cela me fait penser à la solution la plus simpliste pour améliorer la performance écrite du français, à savoir, pour chacun des mots, recenser les fautes le plus usuelles et remplacer les mots du dictionnaire par ces fautes: Du Ubu-Roi à puissance infinie!
    Vous semblez être prêt et disposé à compter sur la la jeunesse québécoise pour arriver au pire et c'est franchement désolant!
    Je préfère que notre peuple meurt en combattant. Car tant qu'il combat, c'est signe qu'il a conscience de son existence et qu'il la défend, donc qu'il n'abdique pas.

  • Nicole Hébert Répondre

    4 août 2011

    Vous avez raison, M. Haché! Vous savez: "les chiens aboient, la caravane passe!"... J'aime votre audace de ne pas épouser la pensée ici dominante!
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2011

    Monsieur Haché,
    Vous exprimez très bien ce que je ressents et pense depuis quelques semaines. Je suis en accord avec chaque phrase de votre texte, n'en déplaise à ceux qui croiront - à tort - d'y voir une forme de défaitisme.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2011

    Monsieur Haché
    Ce ne sont pas les indépendantistes qui sont "loosers", c'est notre élite politique qui est complètement déphasée et coupée du peuple québécois. Elle est vendue aux intérêts des oligarques de ce monde! Marois, Blanchet, Charest, Legault et Sirois = même combat pour l'enrichissement de l'élite politique et économique québécoise au détriment du peuple qui les élit et qui les fait vivre. ASSEZ, C'EST ASSEZ !!!
    André Gignac le 4/8/11