Réponse à l'article Déconfiture ou renaissance?
De mémoire, les indépendantistes n’ont jamais été dans une situation semblable : le Canada s’est donné un gouvernement sans le Québec. La chose est historique. Cela pourrait être la toile de fond d’une nouvelle analyse et d’une nouvelle lecture de la réalité québécoise.
Question : est-ce qu’un gouvernement souverainiste aurait maintenant une plus grande capacité de déstabiliser le gouvernement fédéral ? Évidemment oui. Cela n’a jamais existé pour les anciens gouvernements souverainistes (il y avait toujours des « québécois de calibre ?… » au gouvernement fédéral pour miner l’action des indépendantistes)
Que font les indépendantistes ? Ils s’énervent à propos d’une gouvernance souverainiste. Cela en vaut-il vraiment la peine ? Pas vraiment : une erreur d’appréciation du pouvoir que détiennent déjà les indépendantistes augmente l’impatience (tellement légitime) des autres. Et cette impatience qui se gonfle conforte l’erreur des premiers. Les indépendantistes « spinent » sur place, entre l’erreur et l’impatience.
C’est quoi l’ « erreur » des indépendantistes ? Faire comme si le 2 MAI N’AVAIT JAMAIS EXISTÉ.
S’agit pas de craindre ni s’écraser devant la rebuffade pleinement mérité du Bloc le 2 Mai dernier, craindre et trembler dans ses culottes qu’une telle chose arrive bientôt au P.Q.—le Bloc et le P.Q. sont deux choses bien différentes—s’agit de voir surtout que pour la toute première fois, la toute première, un gouvernement souverainiste à Québec( avec ou sans gouvernance souverainiste) aurait en face de lui un premier gouvernement exclusivement du R.O.C.
Et, conséquemment, pour la première fois, ce pourrait être l’État du Québec en face de l’État canadien. Les indépendantistes pourraient enfin COMMENCER à écrire l’Histoire.
Nous en sommes là en cet été 2011.
Que font les indépendantistes ?
Les indépendantistes « spinent » sur place, entre l’erreur et l’impatience
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4 commentaires
Marcel Haché Répondre
21 août 2011@ Élie Presseault
Le Québec ne s’est jamais isolé lui-même à l’intérieur du Canada. Il a souvent été isolé par le jeu combiné de la partisannerie et du fédéralisme lui-même.
La dernière grande participation « réussie » québécoise au jeu politique canadien fut le « french power » de P.E.T. Cela fait maintenant très longtemps. Et cela fait aussi très longtemps que le R.O.C. cherche depuis à s’émanciper des politiciens québécois.
Harper est l’équivalent de Trudeau. Pour ce dernier, la question se posait ainsi : comment gagner le Pouvoir sans l’Ouest, inaccessible, et pour Harper, comment se gagner le Pouvoir sans le Québec, inaccessible pour lui maintenant. Les deux s’y sont pris de la même façon. P.E.T. en a profité pour servir l’institution fédérale en rapatriant la constitution, et Harper ne renonce pas à régler le contentieux « Canada-Québec ». Harper va donc parfaire ou vouloir parfaire et continuer, au profit de l’institution fédérale, l’œuvre de Trudeau, mais avec un touche très « R.O.C ». Il est à prévoir qu’Harper est là pour longtemps…à moins que…Nous…
La dernière chose que les indépendantistes devraient faire—ou alors quand il ne restera plus rien d’autre, mais alors là plus rien—c’est de reprendre maintenant, dans l’opposition, les vieilles formules des années 80.Toute la vieille formulation du « avant-pendant-après » de Jacques Parizeau, cette méthode, si elle était reprise par le P.Q.-Marois, serait taillée en pièces par nos ennemis.
Pour les indépendantistes, le P.Q donc :
1) prendre enfin ce satané Pouvoir. De toute nécessité.
2) Faire peser ensuite de tout son poids l’État québécois contre l’institution fédérale. Cela n’a jamais été essayé.
3) Instrumentaliser la partisannerie contre le fédéralisme. "Inviter" le « fédéral » plutôt que de le laisser s’inviter lui-même de toute façon. Cela non plus n’a jamais été essayé.
La gouvernance souverainiste ou même le simple autonomisme—oui, oui, le simple autonomisme-- permettrait un tel plan puisque le Pouvoir serait accessible bientôt. À court terme, toute autre stratégie est possible, mais risquerait de résulter en une collision frontale dont il n’est pas sûr du tout que nous serions, nous les indépendantistes, les plus grands bénéficiaires.
Le « 2 Mai » devrait inciter à la plus grande et la plus saine prudence. Évidemment, cela ne signifie pas baisser les bras…ce serait plutôt tout le contraire.
Marcel Haché Répondre
21 août 2011M. Cloutier.
Vous ne trouverez pas 125 candidats pour les 125 circonscriptions et qui tiendront l’équivalent de 125 référendums locaux. C’est ce à arriverait à votre méthode de « mettre le pays sur la table ».
Tout cela au moment précis où le P.Q. Q.S. le P.I. et le P.L.Q.ainsi que mon vieux père et ma mère décédés ne veulent plus ni entendre ni parler de référendum.
Pour paraphraser Jacques Parizeau : le pays n’est pas advenu, n’advient pas, et n’adviendra pas de la corvée d’un seul jour.
Élie Presseault Répondre
20 août 2011« De mémoire, les indépendantistes n’ont jamais été dans une situation semblable : le Canada s’est donné un gouvernement sans le Québec. La chose est historique. Cela pourrait être la toile de fond d’une nouvelle analyse et d’une nouvelle lecture de la réalité québécoise. »
Pas autant sir, pas autant… la rupture était enclenchée depuis la fondation du Bloc et les gouvernements ont vécu presque indépendamment du Québec de façon progressive. Ajoutons à ceci la formation de gouvernements minoritaires à répétition.
Plusieurs s’accordent pour dire que les Québécois ont toujours été récalcitrants envers le Parti libéral depuis le rapatriement de la constitution en 1982.
La cassure du Parti progressiste conservateur a consacré le début du nouveau paradigme des relations québécoises-canadiennes, paradigme qui s’est accentué d’autant aux lendemains du 2e référendum de 1995.
Un parti ne pouvait point envisager exister indépendamment du vote québécois. Finalement, les Westerners et une partie de l’Ontario – heu, NB et Terre-Neuve… ? – ont tranché en faveur de l’ex-Reformist Party.
Le NPD est le dernier rejeton sur lequel les Québécois, sans état d’âme particulier, tentent leur dévolu. Ajoutons à ceci le contexte économique, la personnalité de Jack Layton, la polarisation du vote gauche-droite et les relations Qc-Can… et vous avez essentiellement le clivage entre le Québec et le ROC.
« S’agit pas de craindre ni s’écraser devant la rebuffade pleinement mérité du Bloc le 2 Mai dernier, craindre et trembler dans ses culottes qu’une telle chose arrive bientôt au P.Q.—le Bloc et le P.Q. sont deux choses bien différentes—s’agit de voir surtout que pour la toute première fois, la toute première, un gouvernement souverainiste à Québec( avec ou sans gouvernance souverainiste) aurait en face de lui un premier gouvernement exclusivement du R.O.C. »
Moins cinq-six députés du Québec, je crois… qui sont au PCC. La chasse aux sorcières reprend de plus belle… Nycole Turmel, Gilles Duceppe, so what… on voit juste le fossé de ce qui distingue les deux nations de plus en plus distinctes et même imperméables l’une face à l’autre. Est-ce que la carte de la social-démocratie aura son mot à dire dans la suite des choses… ? C’est à voir.
Pierre Cloutier Répondre
20 août 2011[1] On n'a pas besoin d'un gouvernement provincial même s'il se déguise en gouvernement dit "souverainiste".
[2] On a juste besoin de 125 candidats et candidates qui vont proposer un projet de constitution d'un État ici et maintenant lors de la prochaine élection.
[3] On n'a pas besoin d'une plate-forme électorale provinciale. On a besoin d'un programme d'État.
[4] On ne veut pas gouverner une province. On veut gouverner un pays, ici et maintenant.
[5] Le plan Marois nous propose le purgatoire avant d'aller au ciel. Il nous propose de rester encore un bout de temps dans le condo canadien avant de déménager dans une maison familiale, au "moment jugé opportun", mais on ne sait pas quand.
[6] Pourquoi aller au purgatoire? Nous on veut déménager tout de suite. Et pour déménager, il nous faut présenter un plan d'architecte de la maison familiale, lors de la prochaine élection. Pas dans 10 ou 15 ans. Ici et maintenant.
Pierre Cloutier