On ne négocie pas la création d'une confédération lorsqu'on n'est pas un État souverain
22 janvier 2008
Monsieur Bousquet,
Pour conserver la monnaie canadienne, un Québec indépendant n'a pas besoin de la permission d'Ottawa. Aucune règle ne régit cela. Idem pour la double nationalité: comme beaucoup d'États, un Québec indépendant peut reconnaître la double et même la triple nationalité, c'est à la discrétion des États. D'ailleurs, en 1995, le gouvernement du PQ s'était engagé à conserver la monnaie canadienne et à reconnaître la double nationalité. Par ailleurs, si vous tenez compte de l'étude qui a été menée par l'ancien DGE en ce qui concerne les immigrants naturalisés avant terme et les autres irrégularités commises, le referendum a bel et bien été gagné par environ 51%, alors que le oui de 1980 ne pesait que 40%. Il n'y a aucune raison pour que le score de 1995 représente un horizon indépassable. En cas de déclaration d'indépendance, ce n'est pas l'indépendance qui est négociée mais les modalités de transfert sur tous les plans: questions d'ordre et de routine normale. Négocier une confédération, c'est tout autre chose, et alors nous sommes demandeurs. Pourquoi s'embarquer dans un tel machin pour la moitié de ce dont nous avons besoin? Pour une seule raison: parce que nous n'avons pas confiance en nous-mêmes. Comme l'écrivait à peu près Sénèque: ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous ne les entreprenons pas, c'est parce que nous ne les entreprenons pas qu'elles sont difficiles. Nous rabattre sur l'espoir d'une confédération par manque de confiance, cela revient encore à la mentalité de nous croire "nés pour un petit pain". Allons-nous en sortir, un jour!