Immergez-vous, qu'ils disaient...

Le PQ serait-il en passe de vendre consciemment la nation qu’il prétend défendre pour un plat anticipé de lentilles ministérielles ?

Enseignement intensif de l'anglais en 6e année

L’annonce du gouvernement Charest de consacrer 50% de la sixième année du cours primaire à une immersion en anglais rallie, semble-t-il, la quasi-totalité de la population. On brandit d’ailleurs cet accord comme un argument imparable. Au XVième siècle, presque tout le monde croyait que le soleil tournait autour de la terre; apparemment, cela n’empêchait nullement ce dernier de ne pas se conformer à la foi populaire, même si, selon la Bible, Josué l’avait arrêté dans sa course. L’argument imparable s’écroula devant un simple regard dans la lorgnette d’un télescope et quelques calculs relevant de la géométrie. Cela convainquit simplement ceux dont l’opinion reposait sur la foi en la Bible que le télescope était un instrument diabolique et les astronomes avant le mot, des suppôts de Satan.
Dans cette histoire d’écoliers solubles dans l’anglais, on trouve parmi les opposants des astronomes de la langue, de la pédagogie et de la psycho-pédagogie. Il faut croire que ce sont des serviteurs du Mal puisque ni les politiciens ni la population en général ne se rallient aux dangers qu’ils montrent. Même un parti dénonçant le sort fait à la langue commune depuis des années refuse de regarder dans le télescope linguistique.
En serait-on venu, chez les gens d’en face, soit l’opposition officielle, à attribuer des vertus bibliques à celui dont on prétend souvent que de lui viennent tous les maux frappant le Québec? Le Malin que l’on combat se serait-il donc transformé, à ses yeux, en ange de lumière et de vérité ou feint-on de le croire pour ne pas s’aliéner les votes de citoyens qui, parce qu’ils ont mis au monde les écoliers, croient savoir de science certaine ce qui dépend plutôt de la névrose collective qu’on leur a inculquée à propos de l’absolue et première nécessité de parler un anglais impeccable avant même de maîtriser leur langue maternelle?
Bref, le Parti québécois partagerait-il la maladie du commun davantage qu’on ne s’y attendrait ou, pour en rester aux métaphores de même nature, serait-il plutôt en passe de vendre consciemment la nation qu’il prétend défendre pour un plat anticipé de lentilles ministérielles?
Comme l'écrivait un autre astronome de la langue, Hanse:«Mettre les deux langues sur le même pied, c'est mettre les deux pieds sur la même langue».


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2011

    J'aurais probablement réagi positivement si le gouvernement avait décidé de renforcer le français et implanté l'enseignement intensif d'une langue étrangère au choix.
    Et à quand l'enseignement de l'espagnol? C'est la langue des Amériques! À Montréal,il y a suffisamment d'hispanophones pour que l'enseignement de l'espagnol devienne obligatoire au primaire. Même au Brésil, l'espagnol vient d'être imposé au primaire pour répondre à la demande du marché.
    Et quand je suis allée à Los Angeles et à Miami, il y a 2 mois, l'anglais, vraiment, je ne l'ai qu'à peine utilisé: le 3/4 des personnes qui m'ont servie étaient latinos d'origine et... bien, j'ai essayé de leur parler dans leur langue.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2011

    Pris seulement au pied de la lettre ,je serais d'accord.
    1,2 ,3 langues ou plus bravo!Personne ne peut être contre çà.
    Mais lorsqu'on regarde d'où vient la suggestion,lorsqu'on pense à la loi 115(allias loi 103),lorsqu'on pense que le Canada n'avertit même pas les immigrants que la langue officielle du Québec est le français,que ceux qui débarquent en anglais au Québec et press two pour le restant de leurs jours puis,RAMQ:voulez-vous dorénavant recevoir votre correspondance en anglais? cochez oui!
    SAAQ Voulez-vous dorénavant recevoir votre correspondance en anglais et cela jusqu'à la fin de vos jours?
    Cochez oui!!! Etc Etc ...
    Et que le débat se fasse maintenant sur le dos des francophones devant apprendre l'anglais intensif à leur jeune âge sans soumettre l'immigration à l'immersion intensive du français lorsqu'ils foulent le sol québécois??? Un rapport Durham avec çà?
    Un seul mot et en anglais à part de çà: Fuck-You JJCHAREST&Cie

  • Raymond Poulin Répondre

    5 mars 2011

    Il ne s’agit pas, M. Bousquet, de ne pas apprendre l’anglais. Il s’agit d’abord de le faire dans des conditions pédagogiques raisonnables qui n’obèrent pas le cursus scolaire. Il s’agit ensuite de cesser d’encourager l’attitude colonisée, qui consiste à s’imaginer que les Québécois doivent maîtriser l’anglais avant même de maîtriser les bases de leur propre langue; qui consiste à s’imaginer que tout ce qui dépasse notre petit horizon quotidien personnel doit se faire en anglais; qui consiste à s’adresser spontanément à tous les touristes, aux étrangers et aux immigrants en anglais, pour ensuite s’étonner de voir la majorité des immigrants s’intégrer aux anglophones, alors qu’un peuple qui ne se respecte pas d’abord lui-même devrait peut-être se rendre compte qu’il concourt à sa propre assimilation à terme. Il s’agit de comprendre la différence essentielle entre le bilinguisme et la diglossie, qui est l’étape préliminaire à la perte de sa propre langue, sa propre culture et son identité. Lorsqu’on intériorise l’infériorité dont a voulu nous convaincre l’occupant, on se conduit en inférieur, de sorte qu’on le devient vraiment. Soit dit en passant, les Québécois font déjà parte des peuples les plus bilingues. Par ailleurs,oui, tous les lieux de travail au Québec devraient fonctionner en français, ce que visait à toutes fins utiles la première mouture de la Loi 101: qu'attendez-vous, à titre de péquiste, pour exiger de votre parti qu'il s'engage formellement à revenir à cette exigence dans son programme?

  • Marcel Haché Répondre

    5 mars 2011

    Voilà à quelle dérive mène le nationalisme civique, n’est-ce pas Raymond Poulin ?
    Le texte récent et alambiqué de Pierre Curzi sur le sujet a placé le P.Q. sur un mauvais champ de bataille. Les libéraux ont tout de suite réagi avec une proposition qui baisse encore la barre, qui rabaisse la question nationale.
    Les libéraux ont compris ce que les péquistes peinent à entrevoir, et ce à quoi les solidaires ont renoncé : le P.Q. compte encore sur une clientèle nationaliste traditionnelle, culturellement étrangère au nationalisme civique des libéraux et des solidaires. En avançant pareille proposition, les libéraux espèrent diviser l’opinion publique souverainiste, surtout l’opinion publique des francophones qui leur est si hostile, car même chez les nationalistes plus traditionnels, adéquistes ou souverainistes, la proposition des libéraux apparaît acceptable. La manœuvre libérale est habile, et plus habile que la manœuvre péquiste qui tend à simplement racoler l’électorat adéquiste.
    La manœuvre libérale est d’autant plus habile que le congrès du P.Q. s’en vient. Et d’autant plus habile que bien des « solidaires » feront le combat des libéraux contre le P.Q. Et vous verrez ces « solidaires », une fois de plus, s’agiter sans gêne, espérant une fois encore, une n ième fois, DÉ-FI-NI-TI-VE avant la prochaine fois, pouvoir marquer des points contre le P.Q-Marois., alors que pour l’essentiel, ils sont les plus farouches partisans de la proposition des libéraux et des péquistes, très précisément parce ce sont eux les plus farouches partisans du nationalisme civique, le nationalisme le plus canadian qui se puisse trouver.
    Qu’est-ce qu’ils disent déjà ? Ah oui : démissionnaires de tous les camps, unissez-vous !

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2011

    Il est inadmissible que l'anglais soit enseigné de facon obligatoire mais, ce qui est encore moins admissible, c'est que l'anglais soit enseigné sans que le contexte social n'assure la protection du francais, ce qui est pourtant une obligation faite au gouvernement du Québec et même reconnu par la Cour Suprême. Si le gouvernement oblige tous les francophones à être bilingues, il doit en faire autant avec les anglophones et les allophones. De plus, le gouvernement doit rétablir la loi 101 dans son intégralité en ayant recours à la clausse nonobstant de facon à ce que sur le plan collectif, tous soient obligés d'utiliser la langue francaise. Si Charest ne fait pas cela, c'est la preuve qu'il veut, selon les ordres d'Ottawa, faire disparaître la langue et la culture francaises du Québec et, par conséquant, du Canada et de toute l'Amérique du Nord.

  • Gilles Bousquet Répondre

    4 mars 2011

    La seule protection du français au Québec peut venir de la francisation de tous les lieux de travail comme ça été fait pour les entreprises de 50 employés et plus.
    Bien apprendre l'anglais, pour un francophone du Québec, me semble être un actif important avec 98 % d'anglophones autour dans le ROC et aux États-Unis et 90 % de postes de Télé et de radio anglophones.
    Être bilingue n'est pas être anglicisé parce que Messieurs Parizeau et Lévesque l'auraient été.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mars 2011

    Chut, ne critiquez pas le PQ, voyons!
    LE Pq, bordel de merde, c'est le pathétisme extrême du ménagement de la chèvre et du choux.
    On fait tout pour ne pas perdre à droite, tout pour ne pas perdre à gauche. Tout pour ne pas perdre ceux qui veulent être libre et apprendre l'anglais. Tout pour ne pas perdre ceux qui sont contre l'anglais.
    Le plus drôle, le PQ fait comme si QS n'existait pas. Pourtant, Amir Khadar à lui seul a éclipser le PQ en 2010.
    Mais trop de monde a la tête dans le sable.
    Pendant ce temps, alors que QS s'occupe de ramasser tranquillemnt les gens aux centres, et s'assurent de garder le vote des communistes, il ne serait pas étonnent en 2012, le PQ et QS soit à égalité avec le PLQ.
    Je vous prédit tout de suite la victoire de l'ADQ ou de ce même parti sous un autre nom avec Legault-Sirois.
    Vous avez du courage.
    Vraiment, pour sauver le Québec, il faut que le PQ et QS s'associent. C'est la seule solution.