Modération et ratonnades

Il est plaisant de lire les éditoriaux appelant les étudiants à la modération lorsque 99% de la violence origine des forces dites de police.

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012

Il est plaisant de lire les éditoriaux appelant les étudiants à la modération lorsque 99% de la violence origine des forces dites de police. Il est franchement bidonnant de lire les sites de SRC, La Presse et autres grands médias pour apprendre (comment apprendre la fausseté...) qu’une vitre cassée (par qui?) vaut une centaine de coups de matraque, du poivre de Cayenne et des bombes assourdissantes, quand ce n’est pas quelques jambes cassées voire un oeil crevé, un homme pacifique de plus de 70 ans (Charles Castonguay) jeté violemment à terre par un beu de l’Outaouais, ou une jeune fille projetée sur le sol par un autre ruminant, qui s’apprête à fesser dessus tout en pesant de tout son poids sur une de ses jambes avec des bottes de Ranger. Tout ça au nom de la loi et de l’ordre. J’avais déjà vu les mêmes scènes, mais elles se passaient dans des dictatures et des républiques de bananes (pléonasme vicieux, mais le vice n’est pas du côté de ce dernier).
Ce sont mes étudiants qui pataugent là-dedans et qui mangent des coups parce qu’ils ont commis la faute de croire aux droits de dissidence et de manifestation garanties par le droit international. La même faute que j’ai commise à la fin des années soixante et pendant les années soixante-dix. À 69 ans, je n’ai plus la force ni la santé nécessaires pour les accompagner dans la rue et leur enseigner comment basculer un pandore, hélas! J’ai seulement celles de leur dire que chaque horion qu’ils reçoivent, je le ressens sur la tête, les côtes et les vertèbres. Et il me prend l’envie, un peu trop tard, de leur enseigner des méthodes d’auto-défense plutôt que la littérature. Après tout, n’est-on pas à l’ère des savoir-faire plutôt qu’à celle de la connaissance? En tout cas, c’est ce qu’enseignent les experts, sinon en pédagogie du moins en manuels scolaires.
Mais il ne faut pas trop en vouloir aux matamores casqués et au badge masqué : ils obéissent aux ordres. Sans doute ignorent-ils que, depuis le procès de Nuremberg, cette raison ne tient pas. Mais un être humain a-t-il donc besoin de Nuremberg pour écouter sa conscience? À la condition, bien sûr, d’en avoir une derrière son gilet pare-balles et l’étui de son Beretta 9mm (à moins qu’il en soit encore au Smith & Wesson .38 spécial).
Quand ceux qui ont les deux mains sur le volant sont capables de cautionner ceux qui ont les deux pieds sur le manifestant (après avoir exonéré ceux qui ont les deux pieds sur la même langue en mettant les deux langues sur le même pied , merci M. Hanse!), il est l’heure de leur mettre le pied au derrière.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2012

    Ce petit avocat-crapaud-à-grande-gueule nous aura coûté cher.
    Depuis 9 ans,il travaille à privatiser et angliciser le Québec et il a rempli la magistrature,le secteur public et para-public de milliers d'autres colonisés comme lui.Ses méfaits seront difficiles à effacer si cela peut encore se faire...
    Ce minable arriviste étroit d'esprit et pour le moins culturellement indigent qui rêvait de gérer son canada a accepté d'abandonner son rêve canadien pour un nombre de $$$ encore inconnu en échange d'un combat contre les indépendantistes Québecois.
    Dommage que la rectitude politique de Landry et de ses proches n'aient pas su le déculotter, dévoiler ses vraies couleurs en 2003.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2012

    Cher Monsieur Poulin,
    Nuremberg et le procès Eichmann, est-ce que les jeunes policiers - comme les plus âgés - les connaissent seulement? Vous avez raison de rappeler que nous sommes à l'ère des « savoir-faire » et non de la connaissance. Mêmes les universités sont de gigantesques Walmart de l'éducation, n'en déplaise à ces « experts en "management" » qui se voilent derrière leur costume de recteurs d'université. Ne soyons pas dupes de la violence qui se drape dans le manteau de l'arrogance et de l'ignorance. Le drap ne couvre plus leur mépris et leur régionalisme. Quand les universités donnent dans le clientélisme et la compétitivité, elles se prostituent et n'offrent plus que des savoirs en solde à 0,49¢ « © » par jour…

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2012

    Non mais c`est quoi ça le pied en grosse bottine sur la jambe dénudée d`un manifestant en gougounes probablement aussi pacifique que le Dalai Lama,ça s'apprend tu à l`académie de police ou dans les petits bouquins sadique?En tout cas c`est pas un grand trionfe!
    Le gros problème du gouvernement de J-J Charest c`est de discuter avec des jeunes super intelligents et difficiles a berner!
    Prenez garde et observez bien!
    J-J Charest est un avocat et que fait un avocat dans la vraie vie? Il se sert des techniques apprises et fais son show pour convainque le juge que son client est dans ses droits! Depuis qu`il est élue il se sert des même techniques
    en vers le peuple souvent pas méfiant de l`emploie de ces façons de faire et plus souvent qu`autre chose ça fonctionne et quant il ne réussi pas a convainque l`autre technique employé est celle du ``curé en chair``qui consiste a parler d`un ton bas, très calme,pour éveiller le Mea Culpa en nous et pour nous faire accepter de bon gré ses idées!Cela s`adresse a un auditoire d`environ 12ans!Yé futté notre petit st-jean-baptiste frisé mais on connais son mode fonctionnement!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2012

    Charest a dit que le représentant de la CLASSÉ n'avait pas besoin d'une motion pour se déclarer contre la violence. Pourquoi ne dit-il pas aux policiers qu'ils n'ont pas à respecter les ordres qu'ils reçoivent si ceux-ci vont à l'encontre de leur conscience? La violence, Charest la provoque:quel hypocrite!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2012

    Que serait la force de la pensée sans la beauté du style?
    Bravo, monsieur Poulin, pour si bien amarrer ici l'une à l'autre.
    Cela dit, même moins bien exprimée, je ne pourrais qu'endosser votre pertinente analyse de la situation. Ce que je fais avec empressement, à un bémol près: mon sens de l'humour -peut-être déficient? ne me permet pas d'en rire, même sous le mode de l'ironie.
    Andrée Ferretti.

  • Gaston Boivin Répondre

    28 avril 2012

    Je partage votre indignation et quand je vois tous ces perroquets, bien gavés par le parti-pris évident des médias conventionnels contre les étudiants et leur prétendue violence, qui répètent à satiété leurs énormités, je me demande bien ce qui va advenir d'une société si honteusement manipulée. J'en ai même entendu réclamer l'intervention de l'armée pour mater les étudiants: Déguelasse!