Confrontations Québec-Canada pendant le gouvernement de Maurice Duplessis : la question de l'autonomie des domaines de compétences

L'Union nationale, au pouvoir depuis la fin de la guerre, a basé son programme politique sur l'autonomie provinciale dans les champs de compétences du Québec. À la suite de la croissance économique de l'après-guerre, le gouvernement canadien a les moyens de voir grand. Le modèle de l'État-providence, un État pourvoyeur de plusieurs services en matière de santé, d'éducation et de protection sociale, devient pour le gouvernement canadien le modèle à suivre. Idéologiquement conservateur, tant en matière économique, politique et sociale, le gouvernement québécois de l'Union nationale de Maurice Duplessis s'oppose au modèle de l'État-providence et encore plus aux visées interventionnistes d'Ottawa. Les relations entre Québec et Ottawa seront particulièrement tendues en 1957, quand le gouvernement fédéral décide d'intervenir dans le financement des universités. L'éducation étant de compétence fédérale, le premier ministre du Québec décide d'interdire aux universités de toucher ces sommes d'argent. L'impôt sur le revenu des particuliers sera également un sujet de confrontation. Le gouvernement de Maurice Duplessis décide en effet de créer un impôt provincial. Ceci dégagera une marge de manoeuvre financière importante et permettra aux gouvernements qui suivront d'avoir la possibilité d'opter pour le modèle interventionniste en matière sociale, d'avoir les moyens d'atteindre leurs objectifs.

Références :
· ANGER, François-Albert, Les relations fédérales provinciales sous le régime Duplessis, dans Entre la Grande Noirceur et la société libérale, Montréal, Éditions Québec Amérique, 1997, pp. 231-243.
· McROBERTS, Kenneth, Quebec. Social Change and Political Crisis, Toronto, McClelland and Stewart, 1988.
· Linteau, Paul-André, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain. Le Québec depuis 1930, tome II, Montréal, Éditions du Boréal, 1989.