IMMIGRATION MASSIVE

Alexandre Cormier-Denis : « Le Canada – et par extension le Québec – est le pays qui subit les changements ethno-démographiques les plus importants de tout l’Occident » [Interview]

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Le Canada nous entraîne dans son utopie post-nationale

Alexandre Cormier-Denis,  est un chroniqueur et militant nationaliste québécois. Il est principalement connu pour avoir fondé le média alternatif Horizon Québec Actuel et la chaîne YouTube NomosTV. Il est également chroniqueur sur le site Vigile.Québec et a été l’un des principaux politiques locaux à accueillir Marine Le Pen lors de son séjour outre-atlantique, en 2016.


Il fait partie de ces Youtubeurs/Dissidents qui montent, et qui trouvent un écho y compris au delà du Québec ou du Canada, de par l’usage de la langue française.


Nous l’avons interrogé sur son travail quotidien, sur ses sorties provocantes remarquées, sur la situation dans un Québec et un Canada qui nous semblent aujourd’hui totalement ravagés par l’idéologie « progressiste, woke, multiculturaliste ». Le pire du pire en quelque sorte. Qu’en est-il ? Eléments de réponses avec Alexandre Cormier-Deni


Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, qui ne vous connaîtraient pas ?


Alexandre Cormier-Denis : Je suis avant tout un militant nationaliste canadien-français doublé d’un séparatiste québécois déçu de la mollesse de la scène médiatique et politique de mon pays. Venant initialement de la gauche patriotique proche du Parti québécois, je me suis rapproché des idées de la Droite nationale, notamment en constatant l’incapacité de l’actuel mouvement souverainiste à aborder les sujets fondamentaux pour l’avenir de la nation, notamment la question migratoire et démographique. Voyant l’effondrement intellectuel dans lequel se trouvait le mouvement souverainiste institutionnel, j’ai fondé avec mon camarade Philippe Plamondon, un organisme nationaliste du nom de Horizon Québec Actuel ainsi qu’une webtélé patriote, Nomos-TV, qui diffuse un contenu nationaliste décomplexé pour une audience francophone tant nord-américaine qu’européenne.


Breizh-info.com : Vous vous définissez comme indépendantiste Quebécois, ce qui parle aux Bretons que nous sommes; Parlez nous de la situation du Québec aujourd’hui et de son lien avec le Canada ?


Alexandre Cormier-Denis : Après deux référendums perdus sur la séparation du Québec, en 1980 et 1995, le mouvement souverainiste jadis porté par le Parti québécois depuis la fin des années 1960 est en pleine phase de transition. Initialement axée sur les enjeux linguistiques, la question de l’identité nationale se canalise désormais sur l’immigration massive et ravive les frictions entre le Québec et le Canada anglais. Ce dernier ayant adopté le multiculturalisme comme politique identitaire inscrite dans sa constitution – que le Québec n’a jamais entérinée – le Canada est désormais le phare mondial du cosmopolitisme. Or, les Québécois, héritiers de l’Amérique française, ont quant à eux une vision beaucoup plus enracinée de leur identité nationale et refusent de servir de cobayes au projet fou de la création d’un pays post-national. La question de la place de la religion dans l’espace public, ravivée par l’arrivée massive d’immigrés extra-européens revendiquant leurs privilèges religieux, sépare le Québec du Canada qui, lui, prône un relativisme culturel d’inspiration anglo-saxonne menant à la multiplication des accommodements pour les fondamentalistes religieux exogènes. Un bras de fer est actuellement entamé par l’actuel gouvernement du Québec dirigé par la Coalition pour l’avenir du Québec (CAQ, centre-droit) pour défendre sa loi sur la laïcité de l’État devant les tribunaux canadiens. L’avenir nous dira ce qui en résultera, mais toute rebuffade à l’endroit du Québec pourrait raviver le désir d’autonomie des Québécois face au fanatisme multiculturel des Anglocanadiens


Breizh-info.com : Vos propos sur les Français arrivant au Québec, récemment, on fait réagir. Pouvez-vous revenir dessus ?


Alexandre Cormier-Denis : Le Québec étant très à gauche sur les enjeux sociétaux (féminisme, mariage homosexuel, socialdémocratie, etc.) il attire donc les éléments les plus cosmopolites de la France tandis que les patriotes français qui en ont marre de subventionner la noyade migratoire de leur pays partent pour des cieux plus nationalistes et conservateurs comme l’Europe de l’Est. Le Québec se retrouve logiquement, par sa propre faute, à attirer les électeurs de Macron et de Mélenchon. Les Français du Québec sont trop souvent venus chez nous pour vivre le rêve multiculturaliste que le Canada nous impose et sont rarement des alliés de la cause nationaliste québécoise.




Breizh-info.com : Vous vous êtes fait connaitre sur les réseaux sociaux, notamment sur Youtube, par certaines de vos vidéos, virulentes et provocantes. N’est-ce qu’un jeu, ou bien pensez vous qu’il faille défendre convictions de cette manière pour réveiller les auditeurs ? Quelles sont d’ailleurs vos audiences au Quebec ?


Alexandre Cormier-Denis : Il faut bien comprendre qu’à l’heure d’internet, l’offre médiatique est extrêmement vaste et que la gauche mène une guerre de tous les instants pour assurer son hégémonie culturelle. Le camp de la Droite nationale doit donc mener une guerre culturelle totale en utilisant tous les moyens à sa disposition pour gagner le combat des cœurs et de esprits. Nomos-TV alterne l’information, le divertissement et la formation idéologique pour toucher le plus large public possible dans un format décontracté mais possédant une doctrine ferme : la défense de la nation française d’Amérique. Depuis que nous avons commencé les directs tous les samedis à 16h (22h en Europe de l’Ouest) durant le confinement, la popularité de Nomos-TV a explosé. Nous avons doublé notre nombre d’abonnés durant la dernière année, notamment en raison de la découverte de notre chaîne par les Français, même si la majorité de notre audimat demeure québécois.


Breizh-info.com : Votre dernière vidéo sur les Autochtones d’Amérique a choqué…N’est-il pas contradictoire d’avoir à la fois peur de la disparition des Européens de souche à travers le monde, et en même temps d’applaudir aux colonisations dont ils payent aujourd’hui le prix fort ?




Alexandre Cormier-Denis : Je ne vois rien de contradictoire à défendre l’oeuvre civilisatrice de la France en Amérique tout en soutenant le fait que les Européens de sang doivent demeurer majoritaires et maîtres chez eux. Il y a en France une vision quelque peu romantique et totalement éloignée de la réalité de la condition amérindienne qui est factuellement plus proche de celle des Roms que celle promue par l’imaginaire désuet hollywoodien des cowboys et des Indiens. Les ancêtres des Canadiens français ont défriché un continent sauvage (de silva, forêt) avec leur sueur et leur sang, civilisant (de civitas, ville) le continent contre les assauts répétés de l’Empire britannique, des Treize colonies et de leurs alliés amérindiens venant des actuels États-Unis. Malgré la Conquête britannique scellée par l’Acte de Paris de 1763, et sans que la France n’envoie un seul canon ni un seul fusil depuis cette date, nous avons survécu aux sirènes de l’assimilation anglo-protestante en tenant le fort de la civilisation française d’Amérique. La colonisation de l’Amérique par les Canadiens français n’est pas un crime, mais un gigantesque exploit civilisationnel fait dans des conditions extrêmement difficiles avec peu d’équivalents à l’échelle mondiale. C’est l’héritage de ce destin exceptionnel que je défends, sans complexe ni tabou, contre la bienpensance actuelle qui veut nous sacrifier sur l’autel de l’ethnomasochisme anti-occidental.


Breizh-info.com : La situation ethnique au Canada et au Quebec est mal connu en France. Pouvez vous nous en parler ? Il semblerait par ailleurs que « le wokisme » fasse chez vous bcp plus de ravages encore que chez nous. Y’a-t-il une opposition solide à cette vague destructrice ?


Alexandre Cormier-Denis : Le Canada – et par extension le Québec – est le pays qui subit les changements ethno-démographiques les plus importants de tout l’Occident. Toronto est déjà une ville majoritairement non-blanche en raison des volumes d’immigration insensés que subit le Canada anglais. Les démographes estiment qu’a l’instar des États-Unis, le Canada sera un pays majoritairment non-blanc aux alentours de 2050. Le gouvernement de Justin Trudeau est notamment entouré de conseillers prônant un plan fou d’augmentation de la population afin de faire du Canada un pays de 100 millions d’habitants en 2100, contre les 35 millions actuels, par l’immigration massive. Chez nous le Grand remplacement n’est pas nié, il est avancé de façon totalement décomplexé par les élites canadiennes-anglaises. Le seul endroit qui résiste à cette déferlante est le Québec où une légère critique de l’immigration massive est permise dans les médias et par les partis politiques, tandis que le Canada anglais refuse systématiquement d’ouvrir toute discussion sur la question. La seule manière pour les médias canadiens-anglais de parler d’immigration est de se réjouir du changement de peuple comme étant une avancée progressiste… Quant au « wokisme », c’est la nouvelle marotte de la gauche universitaire américaine qui est importée au Québec par les militants d’extrême gauche. Mouvement néo-puritain qui vise à culpabiliser ses adeptes blancs de leur soi-disant privilèges, cette nouvelle religion sécularisée s’accorde totalement à l’idéologie multiculturaliste au cœur de la doctrine identitaire canadienne. Seul le gouvernement du Québec se démarque en Amérique du Nord par son refus de reconnaître l’existence d’un « racisme systémique » qui serait consubstantiel de la société occidentale.


Breizh-info.com : Parlez nous de la récente discrimination raciale mise en place par M. Trudeau pour favoriser les entrepreneurs noirs ?


Alexandre Cormier-Denis : Cela s’inscrit dans la doctrine multiculturaliste du Canada depuis 1982 qui a été radicalisée par l’arrivée au pouvoir du Parti libéral de Justin Trudeau en 2015. Suite aux événements récents survenus au ÉtatsUnis avec la montée du groupe néo-marxiste Black Lives Matter qui a remplacé la lutte des classes par la lutte des races, Trudeau a voulu emboîter le pas et raffermir son image de politicien sensible à la cause des minorités raciales. Cette mesure s’inscrit dans la révolution culturelle anti-blanche que subit acutellement l’Occident ou la seule discrimination médiatiquement acceptable se fait contre les Blancs jugés comme un groupe dominant devant céder leur place pour expier leurs « péchés » d’avoir été dominants dans leurs propres pays. C’est également une façon pour Trudeau de raffermir sa base électorale au sein des minorités ethniques alors que des élections se profilent en automne.


Breizh-info.com : Parlez nous de votre émission, de votre média alternatif ? En quoi la presse alternative est-elle selon vous très importante aujourd’hui ? Quels sont les grands médias alternatifs que vous conseilleriez à nos lecteurs pour suivre l’actualité de votre côté de l’Atlantique ?


Alexandre Cormier-Denis : Nomos-TV a comme objectif d’amener un discours nationaliste décomplexé sur la scène médiatique québécoise afin de participer à la guerre culturelle contre l’hégémonie sociale-libérale qui règne chez nous. Alors que la France regorge de sites, de mouvements et d’initiatives patriotiques et nationalistes, le Québec est un véritable désert en la matière. Étant donné que l’idéologie dominante ne donne pas de temps d’antenne aux idées de la Droite nationale, il est évident qu’internet représente le principal champ de labour pour nos idées. Les médias dits « alternatifs » sont donc essentiels à notre camp pour mener à bien le combat pour reconquérir les cœurs et les esprits. En plus de Nomos-TV et de Horizon Québec Actuel, je conseille la lecture du site conservateur Pour une école libre, le site de la Fédération des Québécois de souche ainsi que la chaîne YouTube nationaliste L’Armée des onde


Breizh-info.com : Le mot de la fin pour les lecteurs ?


Alexandre Cormier-Denis : Même si quatre siècles et 5 000 kilomètres nous séparent, nos deux peuples ont beaucoup à se dire, notamment sur la question de l’échec du « vivre-ensemble » hexagonal et sur les dérives sociétales canadiennes imposées au Québec. Alors qu’il y a chez nous une banalisation du phénomène des enfants transgenres, la France subit ce qu’il est convenu d’appeler une sorte de « djihad du quotidien » tant la violence et les incivilités des populations afro-maghrébines sont devenues monnaie courante dans votre pays. Nous devons donc regarder ce qui se passe de bien et de moins bien chez nos peuples respectifs pour tirer les conclusions qui s’imposent et partager les expériences. Notons aussi que Sainte Anne est autant la sainte patronne de la Bretagne que celle du Québec. Nos patries charnelles sont peut-être encore plus liées qu’on aurait tendance à le penser !