Algérie 2014 : le renouveau ou le chaos ?

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L'absolue nécessité de séparer la religion de l'État

Abdelaziz Bouteflika malade et impotent est dans l’incapacité de diriger l’Algérie, et encore moins de prétendre à une éventuelle réélection présidentielle. Le trucage révélé par Canal+, lors de sa rencontre avec Jean-Marc Ayrault – notre Premier ministre tenant absolument à donner l’impression aux Français qu’il s’entretenait avec un président en possession, encore, d’une grande partie de ses moyens physiques et intellectuels –, est venu confirmer la volonté de son clan de donner le change. Et cela dans une stratégie électorale destinée à lui conserver les rênes du pays au risque même de lendemains révolutionnaires.
Il est de notoriété publique, à Alger, que ce n’est plus Bouteflika, en réalité, qui exerce le pouvoir. Ce n’est plus lui qui le détient non plus, et toutes les décisions prises sont le fait d’un clan qui cherche à verrouiller ce pouvoir à tout prix afin d’en dissimuler les failles profondes. Le but est de le faire réélire afin de se préserver des inévitables poursuites judiciaires qui les concerneront dès le changement à la tête de l’État.
En Algérie, les proches du Président ont organisé une corruption qui empêche tout développement et plonge le pays dans la désespérance. Le frère même du Président, Saïd Bouteflika, est le protecteur très intéressé de ces prédateurs. Ils feront tout pour ne pas être inquiétés et n’hésiteront même pas à laisser leur pays se diriger vers d’inquiétantes solutions. Il est indispensable, pour leur liberté, de conserver ce pouvoir derrière le paravent Bouteflika, à l’exemple même de ce qui se passe actuellement en Turquie, mais à la différence que le président Erdoğan est, lui, en pleine possession de ses moyens et qu’il a pu faire le ménage pour préserver son trône.
En Algérie, il est impossible d’imaginer une seconde que Bouteflika puisse être reconduit à la présidence. Ceux qui gouvernent aujourd’hui, sous son nom, affirment qu’après avoir traversé les dix années de guerre civile, de violences terroristes, le pays en a tiré la leçon et qu’il est préservé. Hélas, c’est faux ! L’Algérie n’est pas à l’abri d’une nouvelle tragédie. L’opposition le sait, elle redoute le retour des djihadistes algériens dispersés dans les guerres qui embrasent le Moyen-Orient.
Il est absolument indispensable, pour son devenir, que des élites plus jeunes, plus dynamiques, tournées vers la modernité, le progrès et n’ayant pas connu la guerre pour l’indépendance, s’installent enfin au pouvoir et mettent en place, imposent même si nécessaire, une forme de démocratie, de république laïque, qui saura séparer la religion de l’État pour le bien général de la nation.
Le destin de l’Algérie peut se jouer en cette année d’élection 2014 ! Il ne faut pas « qu’elle pose un lapin » à ce rendez-vous.


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