Par NICOLAS DEMORAND - Après les «anti» et les «alter», voici les tenants de la «démondialisation» où se croisent l’extrême droite arc-boutée sur les frontières et la France d’avant ; des néo-colbertistes de la droite classique ; des souverainistes favorables à des barrières européennes ; un arc-en-ciel socialiste plus ou moins offensif ; une gauche de la gauche souhaitant lutter contre le dumping social, environnemental, fiscal dont se nourrit la mondialisation.
Bref, assez de monde pour faire de cette question un nouveau clivage politique. Quel chemin parcouru depuis «Tina», acronyme tiré d’une phrase fameuse de Margaret Thatcher : «There is no alternative.» Comprendre : hors du libéralisme économique, point de salut.
La brutalité des politiques mises en œuvre à l’époque a dévoilé, depuis, toute leur arrogance théorique et idéologique. Avec la crise économique mondiale, ce sont précisément ces dogmes qui ont fait faillite. Et par un étonnant retournement de l’histoire des idées, les propositions des «antimondialisations», devenus «altermondialistes», naguère moquées et traitées par le mépris, sont finalement dominantes.
A tel point qu’elles sont reprises à droite, Nicolas Sarkozy plaidant avec vigueur pour une taxation des transactions financières, et à l’extrême droite avec Marine Le Pen qui espère récupérer par ce biais le vote des classes populaires.
Demeurent deux questions qui désormais traversent les partis : la mondialisation est-elle sur certains points réversible ? Et, pour ce faire, le protectionnisme est-il possible et souhaitable ?
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