Fiction - notes de chevet de John Charest

Au sujet de la façon dont son gouvernement gère la Charte de la langue française

– la suite

Tribune libre


John Charest - « C’est presque jouissif pour moi d’écrire au moins deux fois par mois dans mes notes de chevet au sujet de ma façon de gérer le dossier potentiellement explosif du français au Québec.
Vous voyez dans l’actualité comment ça va bien… de mon point de vue évidemment.
Par exemple, j’ai fait produire par des amis du Parti libéral du Québec de beaux sacs d’épicerie en jute avec la mention en beau bleu d’un côté : « Merci de me servir en français » et de l’autre côté toujours en beau bleu : « Un détaillant qui commerce en français, j’aime ça! » J’ai demandé à la bonne Christine St-Pierre de les distribuer surtout au centre-ville, au cœur de la ville où se trouvent mes bons amis anglophones et les bons Canadiens français toujours prêts du Montreal Board of Trade (pardon de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain). Mes bons amis libéraux fédéralistes ont trouvé ça bon, l’idée de ces sacs : poli, gentil, un peu à genou, pas menaçant du tout, utile pour le magasinage et surtout, ça comble de bonheur les politiciens qui me talonnent et ça « ferme la gueule » des MMF, SSJB et Impératif français de ce monde.
Tout ça pour vous dire que pendant ce temps, et pendant que le bon peuple est pris comme un malade avec le hockey, ma belle Yolande James peut couper dans les cours de francisation des immigrants sans que ça proteste trop. Après tout, ils sont pas mal mieux ici que dans leur pays d’origine et s’ils ne sont pas satisfaits, ils peuvent apprendre l’anglais, c’est facile, ou bien, retourner dans leur pays.
Pendant que les gens pensent déjà au golf et aux vacances en plus du hockey, ma bonne Christine St-Pierre peut se traîner les pieds plutôt que de corriger la politique qui étiquette les immigrants comme anglophones dès leur arrivée et qui avec le « press nine » leur ouvre tout grande la porte à l’utilisation de l’anglais, ma langue chérie.
En passant, c’est beau de voir les Québécois toujours en amour avec leur club, les Canadiens de Montréal même si à peu près toute trace de francophones et de Québécois a été effacée du Club.
Je veux vous dire en terminant en vrac, car je suis un peu fatigué et j’ai hâte de retrouver ma Michou :

- Je suis bien fier de l’Université McGill, une des plus prestigieuses du monde entier, surtout parce qu’elle forme des jeunes à la culture « canadian » plutôt que québécoise, plusieurs restent au Québec et m’aident à rendre le Québec pareil aux autres provinces canadiennes. Je sais que les médecins qui quittent (environ 40 %), coûtent une fortune aux contribuables québécois, mais ces millions par année de perte « scandaleuse, diront certains » servent de remerciement pour la péréquation des provinces riches. Et vous avez bien noté que mon ami Lucien défend aussi Mc Gill?
- Je suis fier de mon vis-à-vis fédéral Stephen Harper qui tout en déclarant reconnaître la nation québécoise est en train de faire diminuer le poids du Québec à Ottawa en augmentant le nombre de sièges dans trois provinces. Y’-est futé ce Stephen!
- Pour finir, mon plus bel exploit, c’est d’accueillir le plus possible en anglais environ 50 000 immigrants par année surtout à Montreal permettant un jour à Montreal (remarquez que j’ai enlevé l’accent) de devenir la 11e province canadienne. Le « Rest of Quebec » pourra devenir un gros Hérouxville unilingue français misérable! » John Charest
N.B. Ce texte paraît également dans le bulletin bimensuel du Mouvement Montréal français. Pour s'abonner gratuitement.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2010

    @ Jean Paul Tellier
    Bravo pour votre commentaire! Il y a une limite à faire rire de nous autres avec cette institution qu'est McGill surtout lorsqu'on sait que nos universités de langue française sont sous- financées. Et que penser de ces médecins qu'on forme dans cette institution anglo toujours avec l'argent de nos taxes et qui quittent le Québec une fois leurs études terminées? Ici au Québec, nous avons parfois des comportements de pays du tiers monde; c'est à faire rager. À quand le réveil?
    André Gignac le 7 mai 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2010

    Des étudiants de France à McGill.
    [« Des étudiants français viennent, par milliers, étudier à McGill et Concordia pour parfaire leur anglais aux frais des contribuables québécois.
    Nous sommes sots d’accepter aussi béatement de financer l'apprentissage de l'anglais langue seconde au non de l'amitié France-Québec! Le Québec doit résilier cet accord bilatéral remontant aux années 1970 pour éliminer cette arnaque.
    Et que fait le Parti québécois dans ce dossier révélé par Radio-Canada il y a déjà deux ans? Madame Marois, Monsieur Curzi, Madame Beaudoin, dormez-vous sur la switch, comme on dit maintenant à Paris? »]
    Source ; Jacques Pépin,lettre dans Le Devoir,7 mai 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2010

    Où est la meniss St-Pierre ?
    Je devrai dorénavant prendre le métro et un transfert pour aller acheter mes menus effets au dépanneur Couche-Tard sur Ste-Catherine est qui est encore la propriété, semble-t-il, de Québécois.
    En effet, je fréquentais depuis plusieurs années trois dépanneurs dans mon secteur.
    L'un a été acheté par des gens des pays de l'est, je crois. Ils comprennent un peu le français. Pendant que tu fais ton paiement, ils s'entretiennent entre eux dans leur langue. Très poli pour la cliente « native » du pays.
    L'autre appartient à des Asiatiques, des Chinois, je crois. À peine parlent-ils le français. Quelques mots seulement. Question de se débrouiller pour faire du commerce. N'essayez pas de demander des explications, ils ne comprennent rien. Je crois qu'ils préféreraient ne plus m'avoir comme cliente parce que je les oblige à parler français. Mais je ne lâche pas, malgré les insultes et le mépris.
    Et le dernier, un ancien Couche-Tard converti en Sept Jours, appartient maintenant à des Arabes. Bien sûr, ils parlent et comprennent bien le français. Habituellement, ils sont deux et ils s'entretiennent en arabe entre eux. Encore une fois, très poli pour la « native » et aucun respect pour la cliente.
    Et cela n'est sans doute que la pointe de l'iceberg. Ou bien serais-je en train de paranoïer, de m'en retourner ???