La Caisse de dépôt et placement a servi toute une leçon de finance au gouvernement Couillard en choisissant d’investir 1,5 milliard $ US dans la division la plus rentable de Bombardier, selon l’opposition.
«C’est une très bonne transaction qui fait en sorte que les déposants de la Caisse puissent obtenir les bénéfices sans assumer tous les risques», a réagi jeudi le chef du Parti québécois (PQ), Pierre Karl Péladeau.
Ce n’est pas le cas de la transaction pilotée par le ministre Jacques Daoust, plaide-t-il. «Je pense que le premier ministre doit commencer à s’interroger sérieusement sur la compétence de son ministre».
Rappelons que le gouvernement libéral a annoncé un investissement de 1,3 milliard $ dans la CSeries de Bombardier. Selon les partis d’opposition, en mettant tous ses œufs dans le seul panier de la CSeries, Québec s’est privé de garanties importantes pour les 16 000 emplois que représentent les autres divisions rentables de Bombardier.
«Je pense que la Caisse a beaucoup mieux négocié que Jacques Daoust, a réagi de son côté le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault. Ils ont obtenu des actions dans la division qui est la plus rentable, qui a des actifs qui ont le plus de valeurs, c’est-à-dire Bombardier Transport. C’est ce qu’on aurait souhaité que Jacques Daoust fasse.»
Le premier ministre Philippe Couillard et son ministre de l’Économie se sont portés jeudi à la défense de leur plan de sauvetage. Selon Jacques Daoust, il n’y a «aucune comparaison» possible entre les deux transactions. «Ce sont deux gestes qui sont complètement séparés, qui ne sont pas liés en aucune façon», a-t-il martelé, en point de presse à l’Assemblée nationale.
L’investissement de la Caisse de dépôt est un geste financier, alors que Québec a posé un «geste économique». «Ce qu’on a voulu, c’est sécuriser les emplois qui sont au Québec, les emplois qui sont dans le domaine de l’aéronautique, notre premier produit d’exportation», a renchéri le ministre Daoust.
Outre l’investissement de 1,3 milliard $ du gouvernement du Québec, il manquait un autre milliard à Bombardier pour compléter le programme CSeries.
Est-ce que l’investissement de la Caisse de dépôt vient garantir cet argent? «Je ne sais pas où ce sera utilisé, mais moi, au moment où je débourserai, je devrai être convaincu que l’investissement que je fais, que les liquidités qui sont dans Bombardier, dans CSeries, sont suffisantes pour mener à terme le projet», a répondu le ministre de l’Économie.
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