C’est beau la « tolérance », mais...

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Surtout qu'elle est toujours à sens unique (et inique)





Mon collègue Antoine Robitaille se fait une spécialité de dénicher des citations incongrues. Souvent, je les prends en note.


Tiens, je feuillette mon calepin et je tombe sur : « Le hidjab, le hidjab... Ça va être ça systématiquement (...) parce que c’est ça, la CAQ : l’intolérance. »


C’est signé Stéphanie Vallée. Trop facile.


Arrêtons-nous un instant sur ces notions de « tolérance » et d’« intolérance » qui surgissent automatiquement dès qu’on parle de religion.


Mépris


Il y a au moins deux choses qui me chicotent avec la « tolérance ».


D’abord, quand un croyant et un non-croyant discutent, la tolérance mutuelle est parfois, convenons-en, plus simulée que réelle.


Souvent, le non-croyant verra dans le croyant une sorte d’attardé. La condescendance n’est jamais trop loin. J’en suis coupable occasionnellement.


Le croyant, lui, verra dans le non-croyant, au mieux, un rationaliste sec, mais au pire, et c’est là que le danger apparaît, un pécheur, un égaré, un être dans les ténèbres.


Dans le cas de l’islam, le schisme entre le croyant et le non-croyant comporte un clivage supplémentaire : celui entre le pur et l’impur, entre le propre et le souillé, entre le fidèle et le « mécréant ».


Potentiellement, ces mots peuvent être lourds de violence symbolique ou carrément physique.


Là aussi, la « tolérance » souvent tactique du croyant envers le non-croyant se double d’une condescendance hargneuse qui rend impossible le dialogue authentique.


Mon second problème surgit quand les grandes religions monothéistes nous disent qu’elles sont tolérantes, seulement faites de « paix et d’amour ».


Jésus n’avait pour seuls outils que son éloquence et la force de son message. Il ne commandait pas d’armées.


Mahomet, lui, fut un chef spirituel, puis un chef de guerre afin d’imposer sa foi. Ce n’est pas tout à fait pareil.


Il reste qu’à côté des chrétiens pacifiques il y eut des chrétiens agressifs, désireux de réglementer la vie de tous, voire prêts à commettre des atrocités pour dompter les hérétiques.


Ce christianisme sombre ne jeta du lest que lorsqu’il frappa un mur. Des intellectuels, des scientifiques, des leaders politiques durent lutter pour le vaincre.


C’est aux 18e et 19e siècles que le vent tourna en faveur d’une conception restreinte de la place du religieux dans la société occidentale.


Mais il fallut se battre pour que le christianisme devienne « tolérant ».


Résister


Aujourd’hui, c’est aux croyants modérés — en commençant par ceux de confession musulmane — et aux laïcs de se battre contre ces musulmans intolérants qui font de l’imposition de leur foi un projet politique.


Bref, les intolérants ne deviennent « tolérants » qu’une fois défaits. Ils ne comprennent que la fermeté.


Quand vous pensez être ouvert, ils ne voient en vous qu’un naïf ou un peureux.


Mais pour les défaire, encore faut-il accepter de dire non plutôt que de continuellement reculer en faisant semblant que c’est par ouverture d’esprit et respect.




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