Ottawa doit cesser de financer le Conseil national des musulmans canadiens

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Ottawa soutient la haine

COLLECTIF DE SIGNATAIRES



MISE À JOUR 


Le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) a parfaitement le droit de critiquer le gouvernement Québec ou d’être contre la loi 21. La liberté d’expression est une valeur fondamentale dans notre démocratie. Il y a toutefois des limites à dénigrer la minorité nationale francophone et celle-ci a été franchie le 15 mars dernier par Stephen Brown, le président de l’organisme.  


Celui-ci réagissait à un sondage d’Angus Reid suivant lequel 52% des Québécois ont une opinion négative de l’islam. Pour Stephen Brown, cela « est dangereux pour la vie des citoyens musulmans ».  


Méfiance des religions  


Celui-ci laisse ainsi entendre que les Québécois sont intolérants et que cela constitue une menace pour la vie des musulmans. Rien ne saurait être plus faux. La réticence que manifestent de nombreux Québécois à l’égard des religions s’explique par leur parcours historique. En raison de l’emprise passée du catholicisme, ces derniers sont méfiants vis-à-vis des religions en général, particulièrement quand elles veulent imposer leurs règles dans l’espace public.   


Ce n’est pas la même chose toutefois au Canada anglais, au sein duquel les religions ont plus d’importance. Cela ne veut pas dire pour autant que la nation québécoise est plus intolérante.  


D'ailleurs, les faits contredisent Stephen Brown. Par exemple, rappelons qu'entre 2017 et 2021, sur cinq ans, les crimes haineux au Québec proportionnellement ont été moins fréquent qu’en Ontario. Au cours de quatre de ces cinq années, la moyenne québécoise était en-dessous de la moyenne canadienne. Il y aura toujours trop de crimes haineux bien sûr. Le Québec n’est pas parfait à ce chapitre. Au jeu de la comparaison il fait toutefois bonne figure. 


Pas d’amalgame! 


Notons par ailleurs que la critique que Brown adresse aux Québécois est en phase avec celles d’autres personnalités publiques qui ont tenté d’établir un lien entre la violence antimusulmane et la loi 21. Amira Elghawaby a fait cet amalgame tendancieux en 2021, suite au terrible attentat qui a décimé une famille à London en Ontario. A juste titre, cette déclaration et d’autres ont été retenues contre l’intéressée, qui a fini par présenter ses excuses.  


On peut adresser la même critique aux propos qu’a tenus Boufeldja Benabdallah en janvier dernier. Ce leader musulman a profité d’une cérémonie commémorant la tuerie de la mosquée de Québec en 2017 pour faire un lien entre cette tragédie et la loi 21. Celle-ci a pourtant été votée deux ans après l’attentat. M. Benabdallah a d’ailleurs dû lui aussi s’excuser. 


Les paroles de Stephen Brown, pour revenir à ce dernier, ne font qu’enflammer un débat déjà très sensible. Sa prise de position est d'autant plus choquante quand on sait que ses propos ne sont pas ceux d’un citoyen lambda sur les réseaux sociaux. Ils ne sont pas non plus ceux d’un organisme quelconque financé uniquement par des fonds privés. Stephen Brown est le président d'une organisation pancanadienne qui a pignon sur rue à Ottawa et qui est soutenue par le gouvernement Trudeau. En effet le CNMC reçoit actuellement une subvention fédérale de 635 423$ sur six ans.  


Cet argent est versé par Patrimoine Canada. Les règles du ministère précisent que celui-ci veille « à ce que les organismes et les personnes qui adoptent des contenus racistes, antisémites et autres formes de contenu haineux ne soient pas admissibles à recevoir un financement gouvernemental ». 


En regard de cette règle et de l’ensemble de la situation, nous demandons à Pablo Rodriguez, ministre responsable de Patrimoine Canada, de retirer cette subvention. Il est temps de cesser de financer le dénigrement du Québec avec l’argent des contribuables.  


Frédéric Bastien, président de Justice pour le Québec.


Daniel Baril, président du Mouvement laïque québécois.


Djemila Benhabib, écrivaine et journaliste.


Jacques Beauchemin, professeurs de sociologie à l’UQAM.


Leila Bensalem, militante pour la laïcité.


Étienne-Alexis Boucher, président de Droits collectifs Québec.


Pierre Boucher, fonctionnaire retraité.


Simon Cadotte, avocat.


Gaston Carmichael, fonctionnaire à la retraite.


Murielle Chatelier, présidente de l’Association des Québécois unis contre le racialisme.


Robert Comeau, professeur à la retraite.


Marc-André Constantin, sociologue.


Paul Dauphinais, professeur à la retraite.


François Doré, militant pour la laïcité.


François Dugré, professeur de philosophie au cégep de St-Hyacinthe.


Nadia El-Mabrouk, professeure en informatique à l’Université de Montréal.


Julie Guyot, professeur d’histoire au Collège Edouard Montpetit.


Ensaf Haidar, militante pour la laïcité.


Mandana Javan, militante pour le droit des femmes de tradition musulmane.


Lyne Jubinville, militante pour la laïcité.


Frédéric Lacroix, chercheur indépendant.


Yannick Lacroix, professeur de philosophie au Cégep Maisonneuve.


Luc Laliberté, historien et chroniqueur.


Marc Laviolette, syndicaliste, ex-président de la CSN.


Leila Lesbet, féministe universaliste.


Philippe Lorange, étudiant à la maîtrise en sociologie à l’UQAM.


Louise Mailloux, écrivaine.


Guillaume Marois, professeur à l’université de Shangai.


Yasmine Mohamed, présidente de Free Hearts Free Minds.


Dominic Maurais, morningman radio X.


Éric Ouellet, avocat.


Leon Ouaknine; écrivain


Stéphane Paquin, professeur à l’Énap.


David Rand, président de libre penseur athée.


Yves Rocheleau, ancien député du Bloc québécois.


Benoît Roy, président du Rassemblement pour un Québec souverain.


Sophie Stanké, présidente du Mouvement Québec français de Montréal.


René Tinawi, professeur émérite, Polytechnique Montréal.


Stéphane Thibaudeau, militant nationaliste.


Gilles Toupin, journaliste.


Nacéra Zergane, conseillère en sécurité financière.

 


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Frédéric Bastien167 articles

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Titulaire d'un doctorat en relations internationales de l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, Frédéric Bastien se spécialise dans l'histoire et la politique internationale. Chargé de cours au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal, il est l'auteur de Relations particulières, la France face au Québec après de Gaulle et collabore avec plusieurs médias tels que l'Agence France Presse, L'actualité, Le Devoir et La Presse à titre de journaliste. Depuis 2004, il poursuit aussi des recherches sur le développement des relations internationales de la Ville de Montréal en plus d'être chercheur affilié à la Chaire Hector-Fabre en histoire du Québec.