Horrible silence suite à l’assassinat de Sœur Marie-Sylvie en République démocratique du Congo

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La cruauté illimitée des terroristes islamistes


Nous avons été nombreux à découvrir l'horreur avec l'assassinat de Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki. Ce crime a été perpétré le 19 octobre dernier dans l'est de la République démocratique du Congo. Un crime qui n'a pas fait la Une de nos journaux, c'est pourquoi nous nous sentons obligé d'en parler aujourd'hui, plus de deux semaines après qu'il a été commis. Cette jeune femme, diplômée de médecine, avait fait le choix d'appartenir à l'Ordre des Petites Sœurs de la Présentation de Notre-Dame dans la province du Nord-Kivu.


Cette zone est en proie depuis une trentaine d'années à un conflit entre les forces rebelles (Mouvement du 23 mars - M23) en lutte contre les autorités et l'armée régulière congolaise. Ces dernières années, un troisième acteur s'est invité dans ce conflit, le groupe jihadiste islamiste ougandais « Allied Democratic Forces » (ADF), qui opère aussi sous le nom « Etat islamique – Province d’ centrale ». Ce groupe s'illustre par ses actions cruelles et sa barbarie au nom de l'islam. Il est d'ailleurs vigoureusement combattu par les Forces Armées ougandaises et, subissant d'énormes pertes, il a choisi la zone frontalière de l'est de la RDC pour poursuivre ses crimes et installer la terreur au sein des populations.


L'ADF, tout comme les rebelles du M23, opposés aux Forces Armées de la RDC, finance ses activités avec l'exploitation illégale des ressources minières abondantes, notamment or, diamant, cobalt et coltan.


C'est dans ce contexte que la communauté internationale a donné mandat à la Mission de l'Organisation des Nations Unis pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) de ramener la paix dans le pays, un mandat qui, d'ailleurs, prend fin le 20 décembre prochain.


Malgré le déploiement de 13.500 militaires, 660 observateurs et officiers militaires, 591 policiers et 1.050 membres d'unités de police constituées, la MONUSCO a failli et sa mission est régulièrement dénoncée par les populations civiles qui manifestent chaque jour pour exiger plus d'implication de leur part sinon un départ du pays.


Le 19 octobre, dans la petite ville de Maboya (Nord-Kivu), un raid meurtrier a eu lieu contre l'hôpital, les assaillants ont pillé tout ce qu'ils pouvaient, ont décapité des malades et aides avant de s'en prendre au médecin de garde, Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, brûlant son corps, avant d'incendier le dispensaire. L'horreur absolue. Les images de cette barbarie ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Elles sont insoutenables.


Le et toutes les autorités religieuses ont dénoncé ce crime ignoble mais le plus surprenant reste le silence de l'opinion publique internationale. La classe politique si prompte à réagir lorsqu'on touche un cheveu des civils en Ukraine est restée curieusement aphone dans ces massacres perpétrés en RDC.


Ce deux poids deux mesures est d'autant plus inacceptable quand on sait que notre président Emmanuel Macron, est le premier à donner des leçons aux Africains dans le choix de leur partenaire économique et politique. Ne voit-il pas ce qui se passe dans l'est de la RDC ? Peut-être que sa relation particulière avec Paul Kagamé, le président du Rwanda, soutien officieux des rebelles de M23, l'oblige à rester discret sur ce conflit. On est en tout cas en droit de se poser des questions.


La communauté internationale semble accepter cette guerre en RDC, au regard des bénéfices de l'exploitation minière illégale qu'elle peut en tirer. Encore combien de crimes horribles, encore combien d'assassinats comme celui de cette religieuse pour faire réagir les décideurs ?


À notre petit niveau, nous ne pouvons rien faire d'autre qu'apporter au peuple congolais notre soutien. Reposez en paix Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki.