ÉTATS-UNIS

Capitol Hill : La brume d’après-guerre

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Les antifas mériteraient d'être considérés comme terroristes

La joute politique en est une qui porte aux pires excès de langage et des actions. En espérant faire balancer l’opinion publique en faveur de son camp, elle est prête à se permettre les pires double-standards, à fermer les yeux là où il lui convient et même, à se laisser porter d’un spectre politique à l’autre si cela lui permet de gruger des voix. Or, depuis l’émeute des partisans républicains du 6 janvier 2021, nombreux sont les nationalistes et populistes qui se demandent où en sera leur camp politique dans les années à venir. D’autres prévoient un redoutable retour du balancier de la part du camp progressiste et ultra-libéral. C’est plausible et les actes de censure, tant que ce soit les GAFA qui annulent les pages de groupes de droite (dans un large spectre), que l’ajout des Proud Boys à la liste des organisations terroristes au Canada, semblent en témoigner. Mais qu’en est-il vraiment? Et comment devrait être interprétée la défaite du camp Trump?


Prenons du recul


Cette reprise de 2020 a été longuement murie et préparée par le camp Démocrate, qui s’est adapté à merveille. En ce sens, la victoire de Biden contre Trump doit être interprétée comme une reprise du terrain perdu par les démocrates en 2016 où c’était alors le camp bleu, avec ses alliés Républicains néo-conservateurs et les médias biaisés, qui, excessivement confiants, ont été renversés par les électeurs en faveur de Donald Trump contre toute attente.


Une victoire que nous avions accueillie positivement, car même si Trump n’est pas exactement « de notre camp », celui-ci portait un discours allant à l’encontre du progressisme culpabilisateur et anti-occidental ambiant. Une victoire, à ce moment, qui permettrait au discours critique de l’immigration, du multiculturalisme et du « wokisme antiraciste » de se rapprocher des hautes sphères du pouvoir. Un signe aussi que le protectionnisme et le nationalisme économique revenaient par la grande porte avec une main tendue par le géant américain au Brexit, à la Hongrie et aux autres partis et mouvements politiques européens boudés par l’establishment démocrate et républicain dominant. Il s’agissait d’une forme de victoire culturelle pour la droite alternative et populiste au sens large. Si le bilan réel de l’administration Trump est autre chose, cette victoire politique en fût une contre vents et marrées et menée très loin du politiquement correct rampant habituel.


Donald Trump, le vulgaire jetset, sût faire un abordage politique tel un pirate dans un système bipartite pipé d’avance, où le parti de son choix a tout fait pour l’évincer. Un abordage réalisé alors que l’Amérique du Nord, contrairement à l’Europe où le nationalisme populiste était en pleine montée en puissance déjà dans de nombreux pays, présentait une absence totale de mouvement politique majeur allant, même timidement, dans ce sens. Voilà la réalité.


La bataille électorale


Mais n’en déplaise à Donald Trump, la bataille électorale de 2020 a été perdue et c’est une évidence. Comme le dit le vieux dicton : l’histoire ne retient que les vainqueurs. Ainsi, que celle-ci ait été gagnée de manière honnête ou non n’est plus la question. Si fraude électorale il y eu, elle fut assez habile pour empêcher le camp adverse de répliquer, ce qui n’est pas sans rappeler le référendum sur l’indépendance du Québec de 1995. Ici, malgré la fraude, les manipulations et les citoyennetés accélérées, le camp du OUI, démoralisé et incapable de se réinviter au-delà de l’option référendaire, lâcha prise. Il n’était pas prêt à apporter le combat sur un autre terrain d’action.


Ainsi si leçon de lutte politique à tirer il y a, c’est que le combat politique n’est pas seulement une question de chiffres et de votes, mais plutôt d’état d’esprit, de moral, d’organisation et d’endurance. Une lutte politique ne peut passer uniquement par la voie électorale – elle doit s’étendre sur une multitude de terrains et employer l’ensemble des voies qui s’offrent à elle.


Après une défaite, la perception de la réalité est entourée d’une « brume de guerre », un repli momentané des troupes après une perte de terrain au profit de l’ennemi. Cela ne signifie pas pour autant que la guerre sur l’ensemble de l’échiquier est perdue. Plutôt que dans l’immédiat, au son du claquement et du sifflement des balles ennemies au loin et à l’heure où plusieurs croient tout perdu, il est temps de constater les blessés et de faire le point.




Où en sommes-nous?


Malgré cette défaite, la situation a-t-elle régressé au-delà de ce qu’elle était avant le passage de Trump à la maison blanche ? Pour juger de l’état actuel des choses, il faut d’abord considérer que le camp populiste et nationaliste aux États-Unis est parti d’une non-représentation politique totale vers un bassin de supporteurs potentiels de près de 63 millions de personnes en 2016. Et malgré des années de diabolisation politique, ce bassin a su croître à 74 millions d’électeurs politiques en 2020 (une augmentation d’environ 17,5%) … C’est une analyse qui s’en tient exclusivement aux États-Unis, alors qu’il apparait évident que le discours anti politiquement correct de Trump a su faire « des petits » bien au-delà des frontières américaines et jusque chez nous, au Québec. Faut-il par ailleurs rappeler que ce progrès s’est fait avec un discours peu soigné et un leader qu’on pourrait facilement qualifier de personnage grossier ? Nous sommes loin ici d’une Marine Le Pen. Sur le plan de la lutte politique globale abordé plus haut, il faudrait être déprimé ou largement pessimiste pour interpréter cette aventure électorale comme une « défaite ».


Notre famille politique au sens large a été poussée aux marges de la société et diabolisée médiatiquement depuis si longtemps qu’elle s’impose des orbières qui lui empêchent de voir au sens large. En réalité, cette croissance sans détour, à contrecourant médiatique et politique, derrière un chef inarticulé, démontre qu’il y a de l’espoir.


À l’époque où les médias, les GAFAM et autres géants technologiques, monstres industriels multinationaux, tentent d’imposer la marche à suivre, la montée des idées populistes a su trouver un chemin venant essentiellement d’internet et des autres « moyens du bord » pour faire front aux artisans de la mondialisation.


Nombreux sont nos camarades qui parlent de « guerre culturelle ». Dans une guerre, faut-il rappeler qu’il y a des contre-attaques, des représailles? Aux États-Unis, l’opposant démocrate a réagi et il a la trouille. Il n’a pas prévu ces 74 millions de supporteurs dans le pays où sa propagande est la plus forte. Parmi ces 74 millions, il n’y a pas que des prolétaires sans moyens mais des acteurs dans toutes les sphères de la société et de tous les niveaux d’éducation. Ils n’ont qu’à bien se tenir.


Capitol-Hill ou King of the Hill?


Les élites n’avaient pas prévu l’irruption d’une horde chaotique de partisans, grimpant les murs du Capitol et s’invitant dans leur lieu sacré pseudo-démocratique. Le 6 janvier, quoi qu’on en dise, a rompu une barrière mentale tant pour le camp populiste que celui des élus, qu’ils soient démocrates ou républicains. Exit le sentiment d’intouchabilité, la frontière du réel a été franchie – le populiste voit que le politicien n’est qu’un homme alors que l’élu lui, constate qu’il n’est pas à l’abris d’une réprimande physique s’il ne cesse d’agir contre le réel. Les spectateurs mondiaux – eux, se questionnent sur la stabilité politique de la toute puissante Amérique et découvre une opposition virulente sortie de nul part. Ces perceptions seront durables.  


Mais outre ce cirque politique des plus divertissants, s’agit-il vraiment d’un coup d’État?


Récapitulons : il y a absence de coup de feu par les assaillants. Donald Trump ne s’est pas accroché au pouvoir. L’armée, comme institution, ne s’est pas rebellée. Tous ont quitté les lieux sans problèmes et on a pu voir, à travers les nombreux vidéos, que les émeutiers erraient à travers le Capitol sans réel objectif précis. Les morts sont également principalement dans le camp des émeutiers, parfois même le fait de problèmes de santé.


À notre sens, prétendre que cette intrusion désordonnée serait un coup d’état est d’un ridicule, surtout lorsque cette accusation provient d’Américains et d’un État qui a participé lui-même au renversement de nombreux régimes politiques à travers le monde et qui tire d’ailleurs sa propre origine de sa rébellion contre le gouvernement colonial. On eût cru que les élus américains auraient mieux su identifier ce qui constitue un coup d’État. Faut-il également rappeler les mois d’émeutes raciales du mouvement Black Lives Matter (incluant l’assassinat de policiers) qui n’indigna pas le camp démocrate?


Le plus probable est que les démocrates eux-même n’y croient pas. De retour au pouvoir et n’ayant su mater le courant politique de Donald Trump en le diabolisant pour éviter qu’il grandisse, la prochaine étape est bien sur la censure politique. En agissant ainsi, le camp « progressiste » montre encore une fois sa faiblesse argumentaire et son incapacité à convaincre. La panique dans le discours est d’autant plus évidente lorsque l’on porte attention à l’absence de main tendue au millions d’électeurs de Trump. Ceci démontre qu’ils ont perdu espoir et que la censure est le seul outil qu’il leur reste pour limiter le plus possible l’influence du courant national-populiste qui leur fait face. À ce stade, ils n’hésitent même plus à bomber le torse au point de mettre en place des militaires dans les rues pour intimider l’autre moitié de la population américaine, tel un Parti Communiste Chinois à la place Tiananmen.


Larbins hypocrites


Il n’en fût pas plus pour que les chiens de poche des Démocrates américains, ici au Canada, se liguent sans réfléchir derrière les appels d’interdire les Proud Boys, voir de les ajouter à une liste d’entités terroristes au même titre que l’État Islamique, sans même qu’ils aient commis d’attentat. Quoi que nous n’avons pas d’affinités avec ce groupe patriote Anglo-Canadien, il faut se questionner. Vont-ils à l’encontre de la doctrine d’État du multiculturalisme ? C’est évident. Mais les associer à une entité qui utilise le «terrorisme» comme technique de guerre comme les islamistes radicaux, il y a une marge. Au Canada, alors que cette organisation était somme toute insignifiante, elle semble servir surtout de bouc émissaireCette situation créé un précédent et le risque désormais est que tout groupe d’opposition qui s’impose et se défend contre les violences d’extrême-gauche pourra être visé. Le parti pris des libéraux et des élites économiques pour les mouvements violents tel que Black Lives Matter et Antifa, voir l’extrême-gauche dans son ensemble, est maintenant démontré par des faits.


Faut-il rappeler que l’extrême-gauche a perpétré de nombreux attentats en bonne et due forme ici même au Canada et aux États-Unis sans jamais être inquiété ou condamné par la classe politique et médiatique ? En voici quelques exemples récents:



  • Juillet 2010 – Attentat à la bombe contre un Centre de recrutement des Forces Armées canadienne – 02 juillet 2010 à Trois-Rivières par la «Résistance internationaliste». (Le Devoir avec la Presse canadienne 02 juillet 2010)

  • Juillet 2020 – Sept voitures du SPVM incendiées sur le Plateau Mont-Royal. (Journal de Montréal, 19 juillet 2020) et revendiqué sur le site anarchiste Montréal Counter-info.

  • Octobre 2020 – attaque incendiaire contre Tisseur Inc. Contracteur sur le projet de prison pour migrant à Laval. Revendiqué par des anarchistes sur le site anarchiste Montréal Counter-info.

  • Juin 2020 – Vandalisme contre un véhicule de la société Englobe par des anarchistes (Radio-Canada, Ici-Grand-Montréal, 07 juin 2019).

  • Juin 2020 – attaque incendiaire contre le véhicule du Vice-président de Lemay – contracteur du projet de prison pour migrants à Laval. Revendiqué sur le site anarchiste Montréal Counter-info.

  • Juillet 2019 – William Van Sprosen, un «Antifa», attaque à l’aide d’une bombe incendiaire et un fusil d’assaut un centre de détention d’immigration fédéral à Tacoma dans l’État de Washington. (The News Tribune, 18 août 2020)

  • Septembre 2019 – Tentative d’assassinat à l’aide de lettres empoisonnés au Ricin contre le Président américain par Pascale Ferrier une militante pro-immigration de Montréal. 

  • Ajoutez à  cela les nombreux sabotages de lignes de chemin de fer et de courant électriques, en support aux revendications autochtones – qui ne sont pas considérés comme des actes terroriste pour autant. Également, les nombreuses attaques contre des commerçants représentant la soi-disant »gentrification », tant dans des quartiers de la métropole que celle de Québec.


Le danger guette.


S’il en est ainsi, comment la société peut elle se rééquilibrer, alors que ses outils démocratiques ignorent une part de plus en plus grandissante de la population?  Comment le pourrait elle si aucun parti politique ne reflète le courant nationaliste et populiste et si les médias diabolisent tout courant de pensée s’y inscrit? Et si les attentats et les émeutes perpétrés par un un côté du spectre politique ne sont pas punis et médiatisés négativement alors que la moindre existence d’un groupe de droite l’est ?  Cette approche est anti-démocratique et pousse à l’affrontement comme nous avons vu au Capitol. Les progressistes et néo-libéraux sont-ils si peu confiant en leur option politique et leurs arguments, sont-ils radicalisés et bornés au point de pousser à l’éclatement pour défendre des intérêts financiers transfrontières qui eux font dans l’évasion fiscale et n’ont pas de compte à rendre aux citoyens?


Devant cette réalité, QUI est responsable de la dégradation du climat politique actuel? Est-ce les patriotes et nationalistes qui veulent s’impliquer en politique et se faire entendre? Ou sont-ce les politiciens qui les ignorent et les médias qui diabolisent, bloquant ainsi la soupape démocratique et la liberté d’expression devant l’accompagner ?  La réponse est claire pour nous.


Se resaisir


Avant de perdre espoir à cause d’un simple résultat d’élection, il faut que le camp national, qu’il soit Québécois, Européen ou Américain, sache s’adapter et contrer la censure technologique et médiatique pour maintenir son influence et sa montée en puissance qui elle, est bien réelle.


Il doit garder en tête que les démocrates, tel un chien qui est pris dans un coin, n’hésiteront pas à utiliser les grands moyens face à lui et que c’est à ce moment ci qu’ils seront le plus dangereux et liberticides. Ils utiliseront la censure et iront même jusqu’à changer les lois (comme ils l’ont fait avant l’élection) au besoin pour criminaliser leur adversaire.  Mais ultimement, en agissant ainsi, ils attireront les hostilités de la part de la population car ils auront rompu avec le principe « d’intérêt général de la nation » et d’équilibre qui devrait dicter la conduite d’un État. Exit la modération – le chemin qu’a choisi le camp démocrate – en ne cédant à aucune des doléances de leurs opposants nationaux populistes, causera leur perte.


Bref – le combat continue et la reprise de contrôle de nos nations va bon train si l’on se compare avec les dernières décennies. Il faudra maintenant aux États-Unis que les nationalistes américains puissent se restructurer et revenir en puissance dans l’avenir alors que le pas s’accélère vers une perte de contrôle démographique et électorale qui, si elle voit le jour, devra redéfinir la stratégie politique des peuples Occidentaux.