Des « boomers » témoignent de leur vie

Carrés rouges de toutes générations, oyez !

Notre autonomie recule : laisserez-vous faire ça ?

Tribune libre

Des tranches de vie sont écrites ces jours-ci sur Vigile par des survivants de la guerre 1939-45 au Québec. http://www.vigile.net/Proposition-a-MM-Lachapelle-et
http://www.vigile.net/Le-Quebec-bashing-du-National-Post
Ils témoignent de ce Québec en voie d’urbanisation qu’ils ont participé à mettre au monde, mais qui n’est toujours pas né aujourd’hui. Ils sont les ouvriers de la première heure (ou seconde), bien disposés à faire le lien avec une autre génération.
Dans un élan de solidarité, ils ont été nombreux à porter le Carré Rouge lors d’assomages d’étudiants par la « police d’État », pendant le printemps érable. Les « boomers » étant le fruit de la Révolution tranquille, ils comprennent l’urgence de faire suite au projet d’éducation pour tous, en français, toujours en retard! Si on les persuade que ça peut aider à motiver la relève, les « têtes grises » sont volontaires pour témoigner de vies vécues par les « Canadiens français » dans les différentes formes de chantiers des « boss anglais ». Ce n’est pas d’aujourd’hui que les frictions montent en escalade entre les deux peuples qui cohabitent le Québec post Champlain. La tragédie de Mégantic en a fait jaillir, et pas des plus jolies : l’employé cheminot américain qui traite un citoyen de Fucken frog; les blogs qui se réjouissent de voir seulement des « locals » chez les victimes du train criminel canado-américain. Dans la famille de Marcel Haché, on est convaincu que l’attitude des impérialistes ne changera jamais… On parle ici d’exilés aux États, exceptionnellement revenus, et d’ouvriers d’une vie complète dans les « shops » de l’Est de Montréal.
Ces témoignages peuvent en attirer d’autres, si on les réclame. Et il y a gros à parier que ces vies que l’on tait, pour s’insérer dans la modernité, pourraient motiver des plus jeunes, qui ignorent la force des échanges intergénérationnels. Ceux qui se sont moqués des scènes « trop lentes » mais réalistes de la série « Le temps d’une paix », pour la vie repliée sur des terres de roche, du téléroman « Entre Chien et loup », pour les migrations à Waterbury en Nouvelle-Angleterre… ceux qui en ont manqué un bout sur les efforts qui ont été fournis pour résister à « l’étranger ». Ne pas connaître son Histoire, c’est se condamner à la revivre!
Dans ce Canada qui n’a jamais su se valoriser de la présence française dans sa société, des extrémistes surgissent périodiquement pour nous le rappeler : L’assassin Croisé Richard Bain venu pour assassiner la Première ministre (séparatiste) au soir de son élection! Geste toujours impuni : sans que quiconque ne sorte en masse dans la rue! Dans ce Canada où la Cour Suprême bafoue dans l’Ouest les droits constitutionnels du français, où le Québec se voit refuser les contrats de construction navale, se voit contourner, avec l’argent de ses impôts, pour le passage sous marin d’un câble qui nous vole l’Hydro-Québec, qui se voit fermer les aéroports, ponts, quais, rails, Poste, forces policières… Dans ce Canada qui triche à nos exercices de consultation populaire, qui viole la Charte de la langue française auprès des travailleurs de ses instituions, auprès de l’immigration, auprès du visage d’affichage, du commerce, de la vie courante…
Le Québec ne se fait toujours pas! Jeunes et moins jeunes, allons-nous endurer ça? Les bottines finiront-elles par suivre les babines? Ou préférons-nous guerroyer à jamais sur les virgules d’une loi de Pauline, ici même devant nos claviers?

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    2 août 2013

    Merci, M. Haché,
    Visiblement, vous êtes encore en "tab9vjgwwswowoworewowowo. "
    Car si vous, vous allez sûrement quelque part, je le sais d'écrits antérieurs, vous y allez un peu en zig-zag, mais c'est sûrement ma concentration qui défaille. J'y reviendrai.
    En tout cas, mon dernier "Carré rouge suite et fin" indiquait que je renonce à rejoindre les jeunes par Vigile. Surtout que le premier à s'y manifester répond au titre sans avoir lu le texte... encore une fois. Mais je me console, deux intervenant(e)s nous expliquent, si besoin est, l'usage du tweet, que je ne pratique pas moi-même, mais qui semble être un moyen, ici, de cesser de "faire le rond".
    Depuis quand tournons-nous en rond? Je viens de retrouver copie du texte extrait de la grande bibliothèque, de "L'insurrection", (1838) premier écrit officiel de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, à l'âge de 18 ans. Il produira, 8 ans plus tard "Charles Guérin", sous forme de roman, un récit de la vie soumise, peu de temps après la Rébellion des Patriotes. Et il marchait sur des oeufs pour s'assurer de passer pour un "romancier". C'est bien le P.J.O. Chauveau qui fut le premier Premier ministre du Québec et qui est honoré du nom d'une rue dans nos parages de l'Est de Montréal.
    Pour le temps qu'il nous reste, on peut bien se permettre de grogner contre le Canada, toujours vainqueur.

  • Marcel Haché Répondre

    2 août 2013

    2.
    Les journalistes étant des gens qui ont des idées, à défaut d’en avoir, des nouvelles, ils pourront en faire, pour le plus grand bien de la maison et de leur carrière évidemment. Ici, ils pourront compter sur une foule d’intervenants et de spécialistes de la question, tous désireux et tous payés, qui pourront venir à la rescousse et à pied levé, faire longuement et poliment le travail pour eux, contredire sur le champ les dires de tous ceux-là qui sont élus- tous possiblement des malpropres et tous assurément des menteurs - surtout ceux et celles que Nous aurions eu la malencontreuse idée d’élire, et qui n’auraient pas la même idée du Bien ni du tout-va-très bien canadien de la maison. Et même sur Vigile, plusieurs ont succombés à ce qui n’est rien d’autre qu’une doctrine de l’état canadien, le multiculturalisme, qui ne se révèle pas être à l’usage, et nulle part encore, la meilleure idée pour Nous, qui avons marché carré le rouge à la boutonnière, ni pour nous, les indépendantistes, qui marchons en rond depuis si longtemps. C’est Nous tous Ici qui s’en allons nulle part.
    Parmi tous les carrés rouges qui sont tombés au champ d’honneur du Bien et de la Tolérance à la canadienne, combien seraient prêts à porter la fleur de lys à la boutonnière demain ? Pas tant que cela. Ils sont pourtant légion à la porter dans leur cœur, sauf à Radio Tralala.
    Vous vous étiez demandé dans un texte précédent si l’esprit critique était inné ou acquis. Non mais…Non mais, Ouhgo, quelle importance qu’il soit inné ou acquis si la mémoire elle-même peut être façonnée avec autant de facilité qu’un clic, si elle s’efface elle-même devant le tout-va-très-bien canadien, si Nous Nous effaçons Ici-même comme les franco d’Ontario le font chez eux ?
    Les indépendantistes sont les derniers romantiques et les derniers grands révolutionnaires en Amérique du Nord. Grosse job. On jase et on jase et on s’agite… l’Indépendance reste à faire et sera faite.
    Salutations.
    Marcel Haché

  • Marcel Haché Répondre

    2 août 2013

    1.
    J’ai hésité. Puisque vous me nommez dans votre texte, je crois devoir vous répondre. En vous lisant, je me suis d’abord dit : ah ben tab9vjgwwswowoworewowowo.
    Je me suis ravisé évidemment, parce que je vous estime et que je reste poli. Je me suis demandé : mais déyousqu’il s’en va de même ? Et je me suis répondu tout bonnement : nulle part. Allons-y.
    Les carrés rouges vous tiennent à cœur Ouhgo ? Fiez-vous aussi à votre raison : ils sont rentrés bien sagement chez eux ou bien ils restent à la marge qu’une société totalitaire leur laisse : la rue. Et puis d’abord, Ouhgo, voulez-vous bien me dire ce qu’une génération de losers aurait tant à faire valoir à une génération submergée par la techno, génération privée de mémoire, pire, privée même du goût de la mémoire, si toute notre Mémoire ne tient plus qu’à un fil comme à un clic ?
    N’aviez-vous donc pas remarqué que l’absence de mémoire des individus et des peuples est la tribune de la Vanité, sur laquelle s’avance Ici aussi la société totalitaire nord américaine, qui Nous enjoint et Nous intime que tout va bien même quand ça va mal et, le plus triste, que ça va très mal quand tout ne va pas si mal. Qui veut Ici s’opposer au Bien ? Vous peut-être ? Vigile ? Certainement pas la vertu qui triomphe à Radio Canada, qui invite poliment au micro Jean Martin, après l’avoir fourni si longtemps à Martine. C’est là dessus que le multiculturalisme canadien s’appuie si fort, le Bien et le tout-va-bien, qui rend si difficile à vaincre le meilleur pays au monde pour vous et moi, pour Jean Martin et Martine aussi, mais pas pour Nous. Et si bientôt il devient nécessaire que Radio Tralala « change de ton » à notre égard, c’est peut-être triste, c’est assurément triste, mais c’est essentiellement pour notre bien et le bien supérieur de l’information à ce qu’on Nous explique : il vaudra mieux dorénavant, en entrevue, un immonde ramassis d’hypothèses, plutôt que des questions posées avec politesse et pertinence.

  • André Vincent Répondre

    29 juillet 2013


    Très bon texte Ougho, avec de la voile. La réponse est NON.
    AVe

  • François A. Lachapelle Répondre

    29 juillet 2013

    Le Québec ne se fait toujours pas crie l'auteur Ougho Saint-Pierre. Est-ce un cri, une révolte ou un désespoir, ou tout cela ensemble ?
    L'auteur liste un grand nombre d'injustices faites par le Gouvernement central du Canada à l'endroit du Québec, un partenaire de sa fédération. Il serait fort instructif de quantifier en "G$" pour milliards de dollars toutes ces injustices historiques et qui continuent et à nos frais.
    Si le Québec ne se fait pas, je sais que le Canada craint que le Canada se défasse à cause de la sécession possible du Québec. Le dernier livre de Frédéric Bastien, La bataille de Londres illustre que le Québec avait et aura des appuis internationaux en faveur de l'État du Québec.
    L'État du Québec se fera lorsque les Québécois auront pris toute la mesure de la fondation d'un État en ce XXIe siècle afin de mieux respecter la mère terre. Maintenant et devant nous, la réforme est immense. Malheureusement, actuellement, le leadership de Madame Marois est en panne. Celui de MM Couillard et Legault est définitivement mercantiliste et s'enfonce dans ce qui détruit une société: le néolibéralisme qui produit le bonheur des gros et le malheur des petits.
    Dans l'actualité, le communiqué de Bell Canada qui se transforme en un petit devant VERIZON est ironique: il y a plus gros que gros. C'est le cul-de-sac de tous les accords commerciaux de libre échange. Ces accords répondent aux appels des gros qui veulent grossir en étendant leurs territoires de "ventes" au mépris des petits existants ou à naître dans ces territoires déjà organisés.
    À cause de toutes les tricheries pratiquées par le Canada à l'endroit du Québec, le Canada est un pays en sursis. Le Canada-anglais sait que la haine du Québec-français existe en son sein et cette force brute annonce leur échouage comme société honorable.
    Devant tous ces malheurs qui nous guettent, je demeure optimiste comme le jeune couple qui accepte de procréer en 2013. C'est un appel de la vie comme l'appel pour l'indépendance du Québec. Construire est toujours emballant et nécessaire après avoir détruit autre chose.