Denis Lessard - Au terme d'une longue recherche, Québec solidaire a établi que 46 employés de la firme de génie-conseil CIMA+ avaient versé chacun 3000$ au PLQ en 2008, et que 18 autres ont fait des dons de 1400 à 2600$. Au total, les libéraux ont donc reçu un total de 171 000$ des employés de cette firme, dont le chiffre d'affaires a bondi au cours des dernières années. CIMA+ a obtenu des mandats pour la construction des autoroutes 25 et 30 de même que pour l'échangeur Turcot et le vaste chantier de La Romaine. Son vice-président, André Couturier, a été responsable des deux dernières campagnes électorales du premier ministre Charest dans Sherbrooke, a révélé hier Amir Khadir.
L'ingénieur André Couturier a même organisé une soirée-hommage à Jean Charest, qui a eu lieu en octobre 2009 à l'Université de Sherbrooke.
À la fin de 2009, La Presse a relevé que CIMA+ avait obtenu de Transports Québec pour environ 12 millions de dollars de contrats accordés sans appel d'offres. L'un de ces contrats, signé au début de 2008, lui confiait la surveillance de l'échangeur Turcot pendant 10 ans, soit bien au-delà de l'espérance de vie prévisible de cette structure. Parmi les employés les plus généreux de CIMA+, en 2008, on trouve l'ingénieur Jacques Alepin, qui a longtemps été haut fonctionnaire aux Transports à l'époque où Tommy Derrico s'occupait du financement du PLQ.
Défi
Dans des échanges d'une rare acrimonie, Pauline Marois a mis Jean Charest au défi de publier la liste des personnes qui, en 1998, ont contribué à sa campagne pour la direction du Parti libéral - qui n'avait pas eu lieu, finalement.
«Qu'il nous explique comment il a enfin accepté de traverser à son corps défendant la rivière des Outaouais pour venir siéger à l'Assemblée nationale» a-t-elle lancé.
Mme Marois se trouvait en situation délicate; La Presse avait révélé le matin même qu'une vingtaine de personnes de sa parenté avaient donné des sommes importantes, souvent le maximum légal de 3000$, en soutien à sa campagne pour la direction du parti en 2005. Même étudiants, au début de la vingtaine et sans emploi lucratif, ses quatre enfants ont versé un total de 11 600$ pour aider leur mère à succéder à Bernard Landry. Or, comme la loi prévoit qu'un donateur doit donner son propre argent, sans se faire rembourser, cela soulève des questions sur la provenance réelle des fonds.
«Vous pouvez être sûr que ni ma mère ni mes enfants n'auront de contrat d'asphalte ou de permis de garderie», a lancé Mme Marois, cinglante.
Elle a rappelé que, pour sa campagne de 1993, Jean Charest avait reçu, par l'entremise de son frère Robert, 30 000$ du marchand d'armes Karlheinz Schreiber, aujourd'hui en prison.
Riposte de Charest
Jean Charest était furieux. Il a accusé Mme Marois de «rire des Québécois» en se drapant dans le «foulard blanc de la pureté» tout en transgressant la loi sur le financement des partis politiques: «Elle se présente aux Québécois en disant: «Je suis pure...» C'est la même opération que l'épisode du chalet (dans Charlevoix): «Voyez mon petit chalet...» C'est le même modus operandi. Elle est le contraire!»
La pension de Claude Blanchet
«Elle parle de contrats d'asphalte, a-t-il encore accusé, elle a fait mieux que ça... elle a donné une pension à vie à son mari pour cinq ans de travail, après avoir perdu 1 milliard de fonds publics. Chaque année, le reste de sa vie, les Québécois donneront 80 000$!»
Mme Marois a répliqué que c'est un décret du gouvernement libéral qui a accordé cette pension. À leur arrivée au pouvoir, les libéraux ont éjecté Claude Blanchet de son poste. «Si le premier ministre veut refuser sa pension, il n'y a pas de problème, on fera de même de notre côté», a-t-elle lancé.
Charest et Marois en viennent aux insultes personnelles
Elle a rappelé que, pour sa campagne de 1993, Jean Charest avait reçu, par l'entremise de son frère Robert, 30 000$ du marchand d'armes Karlheinz Schreiber, aujourd'hui en prison.
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