Charest veut une reconnaissance des compétences entre la France et le Québec

Immigration française au Québec


Malorie Beauchemin - Dès l’an prochain, médecins, ingénieurs, professeurs ou autres, québécois comme français, pourraient bien avoir accès au marché du travail autant en France qu’au Québec.



Le premier ministre Jean Charest entamera dès septembre des négociations afin de faire reconnaître les compétences de tous les corps de métiers entre les deux endroits, une première mondiale, selon lui.
Bien que l’idée ait été lancée lors du passage de M. Charest à Paris en juillet, le premier ministre a annoncé hier son intention d’accélérer les discussions, idéalement pour que l’entente soit prête pour les événements importants de l’été prochain à Québec : 400e anniversaire et Sommet de la francophonie.
Cette « entente globale » permettra « de reconnaître les compétences et les diplômes d’étudiants français et québécois, pour qu’un médecin en France soit un médecin au Québec, pour qu’un ingénieur au Québec soit un ingénieur en France », a expliqué le premier ministre, en conclusion du congrès des jeunes libéraux qui se tenait à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, depuis vendredi.
« C’est la première fois de l’histoire qu’une telle entente pourrait être conclue. Je ne connais aucun autre précédent, aucune autre place sur la planète où une entente similaire à celle que nous proposons est mise sur la table », a-t-il ajouté dans un discours de clôture axé sur l’ouverture sur le monde.
Entente avec Sarkozy
M. Charest a indiqué avoir convenu d’un calendrier des négociations pour cette entente avec le président français Nicolas Sarkozy lors de son passage à Paris au début juillet. Les échanges se feront dès septembre avec le bureau du premier ministre français François Fillon.
« Ça veut dire plus d’échanges entre la France et le Québec. Plus d’affaires, plus de coopération, plus d’immigration européenne au Québec, a dit le premier ministre. Ça veut dire aussi plus d’expériences enrichissantes pour les jeunes Québécois. »
Une telle entente France-Québec donnera, selon lui, une « impulsion majeure » à un éventuel traité transatlantique, qui se discute actuellement entre Ottawa et l’Union européenne.
Mais M. Charest est formel, si son entente de coopération France-Québec s’inscrit dans le cadre de ce traité, elle en est aussi indépendante et pourra aller de l’avant de façon autonome. Il a expliqué que de telles négociations entre le Québec et un pays européen sont possibles puisqu’elles respectent les champs de compétences des provinces canadiennes.
« Mon objectif, c’est de faire du Québec la grande porte d’entrée de l’Europe en Amérique du Nord », a-t-il affirmé devant les jeunes libéraux.
Ces derniers avaient, plus tôt dans la journée, adopté une résolution proposée par un comité de la région de Laval, visant la reconnaissance des acquis des médecins immigrants. Il y est proposé que « le gouvernement du Québec, au lieu d’engager des médecins étrangers par le biais de contrats restrictifs, prenne des mesures pour donner priorité à l’embauche d’immigrants déjà reçus qui ont satisfait les exigences des examens de reconnaissance ». Le premier ministre a salué cette proposition.
La mobilité de la main-d’œuvre, notamment dans les secteurs névralgiques comme la santé et l’éducation, est au cœur des préoccupations du gouvernement du Québec. M. Charest s’est entendu avec ses homologues provinciaux, la semaine dernière au Conseil de la fédération, pour assurer d’ici avril 2009 la mobilité de la main-d’œuvre dans l’ensemble du pays. Le Québec avait déjà conclu une entente en ce sens avec son voisin ontarien.
Jeunes libéraux : moins d’affiches électorales
Par ailleurs, les jeunes libéraux ont adopté en matinée une série de propositions qu’ils présenteront au conseil général du PLQ, en septembre prochain. Parmi celles-ci, ils entendent demander au gouvernement de limiter le nombre d’affiches électorales permises en campagne, dans un souci environnemental, parce que le matériel utilisé est difficilement recyclable ou réutilisable, et puisque que les nouvelles technologies permettent une diffusion de l’information autre que par l’affichage traditionnel.
Les jeunes libéraux souhaitent aussi améliorer les transports en commun au sud et au nord de Montréal, sensibiliser la population à l’achat de produits québécois, notamment de produits agricoles régionaux, offrir davantage de crédits d’impôt à l’achat de voitures hybrides et améliorer les infrastructures de recyclage partout au Québec.


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