« Il y a tout un intérêt pour créer l’électrification des transports, et le projet de monorail doit être étudié dans cette optique-là, a affirmé la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet. Ça pourra également s’inscrire [dans] la nouvelle politique énergétique pour le Québec. »
L’après-Gentilly-2 pourrait passer par le projet de monorail électrique suspendu entre Québec et Montréal. C’est une option qui a été présentée par la FTQ en commission parlementaire sur le déclassement de la centrale nucléaire mercredi, et pour laquelle le gouvernement a manifesté un certain intérêt.
« Il y a tout un intérêt pour créer l’électrification des transports, et le projet de monorail doit être étudié dans cette optique-là, a affirmé la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet. Ça pourra également s’inscrire [dans] la nouvelle politique énergétique pour le Québec. »
Martine Ouellet réagissait à la proposition de la FTQ de ramener le projet de monorail à moteurs-roues à l’avant-scène et de faire des villes de Bécancour et de Trois-Rivières le centre d’expertise de cette nouvelle technologie québécoise.
Le monorail suspendu est une idée originale du chercheur québécois Pierre Couture, qui avait élaboré le moteur-roue pour Hydro-Québec dans les années 1990. En 2010, des chercheurs de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREQ) ont publié un rapport vantant les mérites d’un tel projet, dont la réalisation fait partie de la plateforme d’Option nationale.
Pour les différents syndicats d’Hydro-Québec, il s’agit d’une « occasion en or » pour relancer l’économie dans les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec. « La recherche, le développement et le prototype pourraient être faits dans la région de Bécancour -Trois-Rivières, à moitié chemin entre Québec et Montréal », a soutenu Michel Arsenault.
Selon la FTQ, le projet de monorail permettrait de créer 120 000 emplois, tout en permettant au Québec d’utiliser ses surplus énergétiques plutôt que de les vendre au rabais sur le marché américain.
Dans son mémoire, la FTQ propose d’utiliser l’enveloppe du plan de diversification économique de 200 millions de dollars pour financer une étude de préfaisabilité, au coût de 300 000 $.
Déjà, en octobre dernier, le promoteur du monorail, Jean-Marc Marchand de TrensQuébec, affirmait dans une entrevue au Devoir qu’il envisageait de financer son projet à travers, notamment, le fond de diversification économique du gouvernement. Il affirmait être en communication avec le président du syndicat des technologues d’Hydro-Québec, qui a défendu le projet en commission parlementaire mercredi.
Guerre de clochers
La FTQ n’est pas la seule à réclamer sa part du gâteau. Plusieurs organisations ont partagé leurs préoccupations quant à la répartition de ces 200 millions. Chacun veut défendre ses positions devant le comité chargé de définir les paramètres associés à ce fond de diversification économique qui devrait faire ses recommandations le 31 mars prochain.
C’est le cas de la Conférence régionale des élus (CRE) du Centre-du-Québec, qui estime avoir droit à plus que sa voisine, la Mauricie, puisque c’est dans la région du Centre-du-Québec qu’ont lieu les pertes d’emplois. Et bien que la très grande majorité des 700 employés de Gentilly-2 vivent de l’autre côté de la rivière, elle refuse de partager à parts égales, comme cela semble être la volonté du gouvernement. « Cette façon de faire pénalise le Centre du Québec, estime la présidente Francine Riest-Jutras. Quand un siège social ferme à Montréal, est-ce qu’on va compenser la perte d’emplois sur la Rive-Sud parce que les employés vivent sur la Rive-Sud ? »
20 ans?
En fin de journée, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a répondu au mouvement Sortons le Québec du nucléaire qui proposait de procéder au démantèlement de la centrale sur une période de 20 ans plutôt que sur 50 ans, comme le prévoit l’échéancier d’Hydro-Québec. Selon la CCSN, c’est à Hydro-Québec de déterminer le plan de déclassement que la CCSN pourra par la suite accepter ou refuser selon la nature des risques.
Lors de son témoignage mardi, Thierry Vandal avait déjà répondu qu’il était impossible de procéder plus rapidement puisqu’aucun site d’enfouissement n’avait encore été sélectionné par la Société de gestion des déchets nucléaires. Il se disait néanmoins ouvert à réévaluer la question si des changements survenaient à cet effet.
Politiques énergétiques
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