Coronavirus: la Chine, un état totalitaire incompétent

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Le Parti communiste chinois est pourtant bien en selle


Où se cache donc le leader chinois Xi Jinping, l’homme qui dirige les opérations contre la terrible épidémie de coronavirus qui ravage son pays et qui se propage à la terre entière? Ses apparitions et ses déclarations publiques se font rares, alors que la Chine connaît sa pire crise depuis des années. Il est sans doute conscient du lourd prix politique que lui et le parti communiste chinois auront à payer si les efforts pour contenir le virus échouent.  


Il y a moins de trois semaines, Xi se pétait les bretelles devant la Grande Salle du Peuple à Pékin bondée. Il claironnait ses succès dans la conduite du pays à travers une année tumultueuse et promettait, pour 2020, des progrès «historiques». Hypocrite, il passait sous silence, dans son discours, la menace du coronavirus dont il avait été averti et qui se propageait déjà à partir de la ville de Wuhan.  


L’indignation accompagne maintenant l’inquiétude des Chinois, depuis qu’ils ont appris la mort du docteur Li Wenliang, le courageux médecin qui a sonné l'alarme, fin décembre, au sujet du coronavirus qui l’a emporté, bien avant que les autorités chinoises ne dévoilent son existence. Réduit au silence par la police, il a été contraint de signer une lettre disant qu'il «faisait de faux commentaires». «Les bonnes personnes ne vivent pas longtemps, mais le mal vit pendant mille ans», a-t-on pu lire dans un commentaire sur le décès de Li.  


Peu de temps après, alors que l’épidémie avait déjà fait des dizaines de morts, Pékin a finalement reconnu la situation gravissime qui menaçait le pays, sinon la planète. L’Organisation mondiale de la santé a critiqué la Chine pour avoir caché l'ampleur de l'épidémie avant d’être forcée de reconnaître son existence.  


Comment se fait-il que Pékin, après l’épidémie de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003 qui a coûté plus de 30 milliards de dollars à l'économie mondiale, ait pu laisser se développer cette nouvelle épidémie qui va coûter encore plus cher? Et c’est sans parler du tragique bilan humain qui ne cesse de s’accroître. Le peuple chinois, jusqu’ici, tolérait la dictature du parti communiste. Elle lui a apporté une immense prospérité qui a fait du pays un état technologique avancé et en position pour devenir, dans les décennies qui viennent, la première économie de la planète.  


Cette dictature omnipotente a pourtant les moyens de prendre des mesures draconiennes pour s’assurer que la vente des produits de boucherie dans les marchés publics se fasse dans des conditions sanitaires. Tous les moyens implacables utilisés contre les adversaires du régime auraient pu l’être contre les commerçants qui défiaient impunément l’hygiène publique. L’État totalitaire communiste avait tous les moyens nécessaires pour empêcher cette nouvelle épidémie et il n’a rien fait.  


Va-t-il maintenant en payer le prix? Une immense colère gronde en Chine, obligeant le gouvernement à renforcer la censure, déjà sévère, des médias sociaux où des hashtags comme «Nous voulons la liberté d'expression» sont censurés et le flot de messages d'indignation envers le gouvernement est rapidement effacé. 


Les Chinois pensaient que la dictature du parti communiste leur assurait la sécurité et la prospérité. Aujourd’hui, ils sont obligés de déchanter. L’épidémie va-t-elle déclencher des troubles comme ceux de la place Tiananmen de 1989? Possible, mais peu probable. Mais c’est un test majeur pour le système communiste chinois et sa capacité de gouverner.  


«N'oubliez pas ce que vous ressentez maintenant. N'oubliez pas cette colère. Nous ne devons pas laisser cela se reproduire», a écrit un commentateur avant que le texte soit effacé par la censure.




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