Coup d'état économique

Les profits des compagnies augmentent mais on allège leur fardeau fiscal. La richesse des citoyens diminue mais on accroît leur fardeau fiscal.

Tribune libre 2010

Beaucoup de pays font maintenant face à une menace d'un coup d'état
économique par des intérêts privés. Nous faisons toujours face à une crise
démographique que l'on peut qualifier comme étant le Tsunami des Baby
Boomers. Cette vague se propage à travers notre univers économique et
social ravageant tout sur son passage. Elle ne peut être arrêtée. Les
sociétés et les états peuvent par contre en diminuer les effets à travers
une stratégie économique de profondeur. Si elles choisissent au contraire
d'ignorer cette vague, privées de moyens, elles se mettront à la merci de
certains intérêts privés en créant un environnement propice au coup d'état
économique.
Quand on considère le Québec comme un état, nous devons être inquiets quand
à sa situation économique et de la crédibilité de son gouvernement. Si la
situation ne change pas, il y aura un coup d'état économique au Québec qui
se traduira par la perte de son patrimoine public.
Que se soit dans le rapport émis par La Chaire d'études socio-économiques
de L'UQAM intitulée L'autre déséquilibre fiscal ou le rapport IRIS, Qui
s'enrichit et qui s'appauvrit 1976-2006
, on ne peut que conclure que le
pouvoir du gouvernement québécois de générer les revenus nécessaires pour
rencontrer ses obligations futures sera toujours inadéquat. Ces rapports
indiquent qu'en même temps que la majorité des citoyens du Québec se sont
appauvris, le gouvernement du Québec a déplacé le fardeau fiscal des
compagnies vers les particuliers. Quand on ajoute que les compagnies
minières qui exploitent les ressources naturelles du Québec ne paient
aucune redevance quand on considère les impôts qu'ils ont payés versus
les sommes qu'ils ont reçues du gouvernement, il ne fait aucun doute que le
Québec s'appauvrit artificiellement. Les profits des compagnies augmentent
mais on allège leur fardeau fiscal. La richesse des citoyens diminue mais
on accroît leur fardeau fiscal.
Maintenant que les individus sont imposés au maximum, le Québec ne peut
donc plus augmenter son revenu bien qu'on essaie de transformer le citoyen
en une nouvelle forme de client qui paie pour ses services deux fois sous
la forme d'imposition et sous la forme de frais pour les services utilisés.
Qu'est ce que cela veut dire pour le futur du Québec ? Cela veut dire qu'en
même temps que les individus s'appauvrissent, l'état Québécois va aussi
s'appauvrir. Ce n'est qu'une question de temps avant que nous devenions la
Grèce de l'Amérique du nord. Après tout, nous sommes le pays le plus
socialiste de ce continent. Pendant ce temps, les intérêts privés
s'enrichissent de nos ressources naturelles ou du fait qu'ils ne paient pas
d'impôts. Quand l'état Québécois sera incapable de rencontrer ses
obligations, ces intérêts privés se présenteront comme nos sauveurs. Ils
nous ferons croire que nous faisons face à la faillite. Il nous dirons que
nous devons vendre les joyaux de la couronne. Au Québec, c'est l'Hydro
Québec, SAQ, notre système de la santé... Voilà le pillage organisé de
notre patrimoine public. On blâmera cette faillite sur le syndicalisme. La
société québécoise a été trop généreuse envers ses travailleurs. C'est ce
qu'ils nous diront. Ce qu'ils nous diront pas, c'est que si ces intérêts
privés ont la liquidité nécessaire pour nous sauver de cette crise
économique, c'est parce que nous les citoyens les avons financés grâce aux
impôts qu'ils n'ont pas payés. Entre temps, on s'assurera que le Québec ne
puisse pas survivre à cette crise démographique. On anéantira tous nos
moyens et outils économiques. Ce qui arrive à la Caisse de dépôt n'est pas
le fruit du hasard. Cet outil que nous avons mis si longtemps à forger a
été effectivement neutralisé.
Richard Proteau
[www.unpatriote.wordpress.com->www.unpatriote.wordpress.com]



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